XLI : Farewell

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Moi : Les disputes avec Lorenzo devenaient de plus en plus fréquentes, alimentées par les frustrations accumulées au fil du temps. Je ne pouvais plus me contenter de subir et d'obéir. Malgré les coups, les menaces et les insultes, je ne me laissait plus faire aussi facilement.

... : Ça montre à quel point vous étiez déterminée à voir la lumière au bout du tunnel.

Moi : Au bout d'un moment, j'ai remarqué que Lorenzo devenait plus anxieux. Il craignait je ne sais quoi, du coup il a renforcé la sécurité au manoir, avec notamment des agents supplémentaire set des chiens de garde. Il se sentait menacé. Ce n'est pas étonnant vu ce qu'il faisait dans la vie, me diriez-vous.

Elle a acquiescé.

Moi : Il devenait aussi malsain. Il me droguait souvent et m'entrainait dans des vices auxquels je ne voulait pas participer, m'obligeant à faire des choses que je n'aurais jamais le courage d'avouer à qui que ce soit tellement j'en ai honte. De toute façon, il disait que si j'osais en parler à quelqu'un, il ternirait ma réputation et me ferait passer pour une femme instable et dangereuse. Pour une mauvaise mère. Que ce serait facile de falsifier des preuves ou manipuler des témoins pour me discréditer aux yeux de quiconque pourrait m'aider. La menace était devenue son principal outil pour maintenir le contrôle sur moi. J'avais beau lutter, ça fonctionnait quand même.

... : Et à aucun moment vous n'avez eu l'occasion de partir ? Quand il voyageait, ou autre ?

J'ai secoué négativement la tête.

Moi : Avec Rafaele et Livia on cherchait constamment un moyen, mais à chaque fois nos plans étaient contrecarrés, comme s'il se doutait de nos manigances. Il n'y avait aucune possibilité. Je savais que le moindre faux pas pourrait mettre mes enfants en danger et je ne voulais prendre aucun risque. Et quand il n'était pas là, j'avais sa mère sur le dos. C'était encore pire.

... : J'imagine...

Moi : J'ai dû arrêter de nourrir Matteo au lait maternel parce que j'avais peur que ça lui fasse quelque chose. J'ignorais ce que Lorenzo m'administrait dans ces seringues à l'époque. Je pouvais avoir tout et n'importe quoi dans le sang. Je voulais protéger mon fils, donc j'ai dû le forcer à prendre du lait en poudre que Rafaele m'avait secrètement procuré. Au début Matteo avait du mal, mais après il s'est adapté. Quand Lorenzo l'a su, il était furieux. Il me forçait quand même à lui donner mon lait alors que je lui disais que c'était dangereux. Que ça pourrait affecter Matteo. Pour qu'il accepte de me laisser arrêter d'allaiter ou de mettre mon lait dans les biberons, j'ai dû me donner en gage. Le laisser me droguer. M'humilier. Mais au mois, ça en valait la peine.

Elle me regardait tristement.

Moi : Je m'en veux énormément parce qu'à cause de cette relation malsaine, plusieurs personnes ont en payé les conséquences. Des personnes innocentes comme Enzo. Ou d'autres... qui ont essayé de m'aider. Qui on risqué leur vie pour celle de mes enfants et moi. Ce que je m'apprête à raconter est moins pénible que la mort d'Enzo, mais tout aussi difficile. Car dans tout ça, je suis le facteur commun.

J'ai longuement inspiré.

Moi : Les drames dévastent notre vie comme un ouragan. Ils déracinent tout. Ils créent le chaos. On doit attendre, attendre que la poussière se dépose pour faire un choix. On peut choisir de vivre au milieu des décombres et faire comme si tout était intact. Ou on peut s'extirper des ruines pour tout reconstruire. Après l'ouragan, l'important c'est de continuer à vivre. Mais si vous êtes comme moi, C'est l'ouragan qui vous absorbe. Lorsqu'on poursuit un ouragan, le problème c'est que personne n'est à l'abris. Dans ma vie, Lorenzo était cet ouragan. Et encore une fois, il allait commettre l'irréparable. À cause de moi...


Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant