Jusqu'à ce que la mort nous sépare.

IV : Runaway

Moi : Les trois mois qui ont suivi, tout se passait encore mieux entre nous. J'ai fini le lycée et j'ai obtenu mon diplôme avec mention, tout en continuant cette « relation » avec Lorenzo. Il venait me voir toutes les deux semaines à Londres, parce que comme il le disait lui-même, il ne pouvait plus se passer de moi. Même qu'un weekend je suis repartie le voir à Milan pour changer.

Je bus quelques gorgées d'eau.

Moi : Plus le temps passait, plus je l'aimais. Ce n'était pas de l'affection. Non, loin de là. C'était de l'amour. J'en étais sûre. J'étais amoureuse de lui, affirmais-je. Amoureuse pour la première fois...

... : Comment pouviez-vous en être sûre ?

Moi : Tout ce que je ressentais le prouvait, répondis-je simplement. Les papillons dans le ventre le coeur qui bat vite, les palpitations, les frissons, tout... je l'aimais vraiment beaucoup.

Je ne pus m'empêcher de sourire.

Moi : Cet amour prenait de plus en plus de place dans mon coeur et dans ma vie. Nous étions devenus la raison de vivre l'un de l'autre. On se projetait loin tous les deux... et pour lui... murmurais-je. Pour lui j'ai changé mes plans d'avenir...

... : Comment ça se fait ?

Moi : J'ai toujours voulu intégrer l'université d'Oxford et faire des études en relations internationales. C'était mon plus grand rêve et mes parents en étaient tellement fiers. Seulement si j'y allais, bien que j'avais déjà été acceptée, ça voudrait dire que j'aurais encore été séparé de Lorenzo plus longtemps et ça c'était le pire pour moi. Son travail, sa vie à Milan... je savais bien qu'il n'aurait jamais pu venir s'installer en Angleterre même s'il le voulait.

Elle me fixait, perplexe.

Moi : Alors j'ai pris la décision de refuser mon admission à Oxford pour aller étudier en Italie, et donc pouvoir être plus près de celui qui faisait battre mon coeur. Grâce à des connaissances à lui j'ai pu obtenir une place dans une des meilleures universités de Milan et me trouver un appartement dans le coin, aussi. Il avait pourtant insisté pour que je vienne vivre chez lui, mais je ne pouvais pas, d'autant plus que sa maison était assez loin de mon école.

... : Etait-ce vraiment la seule raison pour laquelle vous ne vouliez pas vivre avec lui ? Je veux dire... si vous étiez amoureuse au point de décider de changer de pays pour être plus proche de lui, pourquoi ne pas avoir accepter sa proposition ?

Moi : Parce que j'avais peur, avouais-je. Pas de lui, mais plutôt de l'ampleur de cette relation. Tout ça c'était nouveau pour moi. Je voulais profiter de notre relation tout en prenant mon temps, vous comprenez ? J'avais besoin de garder un certain espace personnel au cas où...

Elle hocha simplement la tête.

... : Qu'est-ce qui s'est passé ensuite ?

Moi : J'ai du l'annoncer à mes proches. Mes copines ont vite compris car elles étaient au courant de ma relation avec lui depuis le début. Je leur en parlait sans trop donner de détails non plus, et à plusieurs reprises quand il était là il avait pu les voir vite fais aussi. Elles étaient tristes que je parte, mais l'Italie c'est à côté donc on savait qu'on se reverrait souvent. Le plus dur fut de l'annoncer à mes parents.

... : Pourquoi donc ?

Moi : Je ne voulais pas leur dire que j'abandonnais mon plus grand rêve pour Lorenzo parce que je savais pertinemment qu'ils allaient s'y opposer, expliquais-je. Mon père surtout. À cause de la différence d'âge. Elle n'était pas énorme, mais mon père l'aurais trouvé trop vieux pour moi et ma mère aurait trouvé stupide le fait que je renonce à Oxford pour un garçon qu'elle ne connaissait même pas. Et j'ai eu raison.