Jusqu'à ce que la mort nous sépare.

LII : Awakening

Moi : Les semaines qui ont suivi la mort de Conrad, Lorenzo était sous pression et suspicion constante. Les abus physiques et psychologiques avaient repris, soufflais-je. Je suis persuadée que c'était le seul moyen pour lui de réaffirmer son contrôle parce qu'il sentait que je lui échappais. Que les choses n'étaient plus comme avant...

... : Etait-ce réellement le cas ?

Moi : Oui, répondis-je. Il devenait de plus en plus paranoïaque et agressif, mettant davantage de pression sur moi. Ce qu'il devenait au fil du temps me faisait réaliser que pour mon bien et celui de mes enfants, je devais quitter cette relation abusive une bonne fois pour toute.

Elle a hoché la tête, avant d'ajuster ses lunettes

Moi : Cependant, mes émotions contradictoires dues au syndrome de Stockholm me paralysaient constamment. Les sentiments que j'éprouvais pour lui et pour lesquels je me déteste encore aujourd'hui m'empêchait de penser et d'agir de manière rationnelle, quand bien même j'essayais. Il m'avait formaté le cerveau. Je ne me reconnaissais plus du tout.

J'ai bu un peu d'eau.

Moi : Je remarquais aussi des incohérences et des comportements inhabituels chez lui qui augmentaient mon sentiment de confusion et de danger imminent, reprenais-je. J'avais vu juste...

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2 ans plus tôt
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Ce samedi après-midi-là, les enfants et moi étions devant la télévision, profitant du calme à la maison. Lorenzo était en déplacement depuis quelques jours et heureusement, pour une fois, il n'avait emmené aucun des enfants avec lui.

D'ailleurs en parlant du loup, que ne fut pas ma surprise de voir Lorenzo arrivé en compagnie de son ex. Je me suis tout de suite braquée, ne comprenant pas ce qu'Anita faisait ici. Pas besoin d'être devin pour comprendre qu'elle était sûrement avec lui durant son voyage.

Parallèlement, j'ai remarqué que l'apparence physique de mon mari avait changé. Il s'était coupé les cheveux, et légèrement rasé sa barbe et sa moustache. Je ne m'attendais pas à ce changement soudain. Cela dit, ça lui allait bien.

Lorenzo : Bah voyons ? Quelles sont ses manières ? On ne dit pas bonjour ?

Matteo : Papa !

Il s'est jeté dans les bras de son père, tandis que Chiara se levait d'un pas nonchalant. Pour ma part, je prenais sur moi pour ne pas faire de scène devant les enfants.

Matteo : Tu t'es coupé les cheveux ?

Lorenzo : Oui mon chéri. Tu aimes bien ?

Matteo : Oui ! Moi aussi je veux pareil !

Mon fils a de magnifiques cheveux bouclés que je ne souhaite couper sous aucun prétexte. J'ai donc simplement ignoré le commentaire de son père, tandis que ce dernier posait son regard insistant sur moi, toujours installée sur le canapé.

Lorenzo : Kenaya...

Son ton était froid et menaçant. Je me suis levée pour l'embrasser mais il semblait gêné au point de tourner la tête, du coup mes lèvres ont fini sur sa joue. J'ai ensuite tendu, à contre-cœur, la main vers Anita qui me regardait de haut comme à son habitude.

Bizarrement, Matteo semblait très à l'aise avec elle,. Je sais qu'il a déjà été en sa présence durant des voyages avec son père, mais je ne m'attendait pas du tout à ce qu'il lui soit aussi ravi de la voir. Chiara, en revanche, était plus distante, voire méfiante, ce qui me soulageait intérieurement.