XLVIII : Breaking Point

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Moi : Après ce qui c'était passé à Londres deux mois auparavant, Lorenzo a véritablement changé avec moi. Il ne me faisait plus confiance et j'avais baissé dans son estime. Pour vous dire, quand on est rentré à Palerme, il m'a viré de la chambre conjugale pour me faire installer dans celle d'Enzo qui avait été réaménagée. Il le faisait uniquement pour me briser car c'était dans cette même pièce que mon fils avait perdu la vie cause de lui. Parfois même, il allait jusqu'à faire venir des femmes à la maison pour avoir des rapports sexuels dans notre lit en m'obligeant à regarder. Maintenant qu'il avait la certitude que Livia avait comploté contre lui, il me punissait davantage car il avait visiblement plus de mal à l'atteindre que je ne le pensais.

Je me suis massée la nuque en soufflant.

Moi : La situation avec Chiara avait des répercussions profondes sur moi, mais aussi sur Matteo qui demandait constamment après sa sœur. Elle ne voulait pas nous parler, donc je n'avais pas vraiment de nouvelle puisque Livia non plus. Elle avait fêté ses 7 ans un moins auparavant, sans moi. J'avais juste vu des photos de la fête que Livia avait organisé. Je me sentais déchirée et impuissante, cherchant désespérément des moyens de maintenir un lien avec ma fille malgré les obstacles posés par la justice, Lorenzo et Livia. Je me disais qu'il fallait que je me batte pour rester forte, priant pour qu'un jour, tout s'arrange et ma fille me pardonne.

... : Qu'en était t-il de l'enquête ?

Moi : Lorenzo intensifiait ses efforts pour étouffer toute enquête sur ses activités criminelles, utilisant ses contacts et sa manipulation pour échapper à la justice. Il a eu gain de cause uniquement pour notre relation car j'étais majeure et ils ne pouvaient pas me contraindre à choisir entre mes parents et mon mari, d'autant plus que j'avais nié toutes les accusations. Par contre pour les enfants c'était plus compliqué car même sans avoir dit la vérité, Chiara avait laissé échapper suffisamment d'indices pour que la justice décide de vérifier si les enfants étaient en danger dans notre environnement familial. Je me retrouvais prise dans ce jeu dangereux, essayant de survire en protégeant ma famille tout en évitant d'être complice des crimes de Lorenzo. Mais c'était trop tard...

... : Regrettiez-vous de ne rien avoir dit à Londres ?

Moi : Si j'avais parlé, des gens seraient morts. J'en suis encore persuadée aujourd'hui. Par contre, je me suis rendue compte que Livia avait raison.

... : À propos de quoi ?

Moi : Beaucoup de choses, répondis-je honteuse. Notamment le fait que ce n'était pas seulement Lorenzo qui avait tué Enzo, mais moi aussi à cause de ma naïveté. De ma passivité.

Les larmes me sont montés aux yeux.

Moi : Et le pire dans tout ça c'est que...

J'ai hésité à continuer. Contrairement aux autres souvenirs, là c'est encore plus récent donc c'est d'autant plus douloureux.

Moi : Enzo n'est pas le seul de mes enfants qui est mort à cause de moi, dis-je la voix tremblante.

Elle a froncé les sourcils.

... : Comment cela ? Je ne comprend pas.

J'avais la gorge nouée. Son visage à elle, se décomposait progressivement.

... : Oh mon Dieu. Ne me dites pas que... vous avez aussi perdu Matteo ?

Moi : Je regrette tellement ce que j'ai dû faire, mais je n'avais pas le choix. Je vous le jure. Il fallait que j'évite de refaire encore et toujours la même erreur. C'était la seule solution...


Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant