LVII : Consequences

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Moi : Un mois après notre évasion, j'étais plongée dans un état de dépression profonde. Bien que physiquement loin de Lorenzo, je restais émotionnellement et mentalement captive. La voix de Lorenzo résonnait encore dans mon esprit, notamment ses insultes ou ses remarques méprisantes. Il y'avait même des moments où j'entendais littéralement sa voix, comme si il était présent. Je luttais pour retrouver un semblant de normalité, mais l'emprise de Lorenzo, amplifiée par le syndrome de Stockholm, me maintenaient dans une spirale de confusion et de tristesse.

... : C'est totalement normal, Kenaya. Dix ans de relations, surtout aussi abusive qu'a été la votre, ne s'oublient pas en un claquement de doigts.

Moi : Pendant ce temps, Lorenzo continuait à exercer une pression psychologique sur moi, même à distance. Il avait appris que j'avais parlé aux autorités britanniques, donc il n'a pas tardé à contre-attaquer. Il a commencé à faire circuler des rumeurs sur moi, me faisant passer pour une femme instable mentalement. Il a déposé plusieurs plaintes contre moi, affirmant que j'avais kidnappé Chiara et que j'étais une menteuse délirante. Je me sentais seule, me demandant comment je pouvais encore l'aimer malgré tout ça.

... : Qu'aviez-vous dit exactement aux autorités ?

Moi : Pas grand chose à vrai dire,. Je leur ai dis qu'il me frappait et qu'il était impliqué dans la mafia sicilienne. Je leur ai aussi dit que mon fils était en danger avec lui et qu'il fallait à tout prix qu'il soit auprès de moi. J'ai également demandé le divorce. Mais je n'ai jamais parlé des viols, de la torture ou de ce qu'il a fait à Enzo. J'ai tout de même avoué qu'il avait bel et bien tenté de tuer Conrad. Je devais au moins ça à Livia.

Une énième larme a coulé sur mon visage. Je l'ai rapidement essuyé.

Moi : Et bien sûr, comme toujours, ça s'est retourné contre moi...


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1 an plus tôt
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Allongée dans le noir, je fixais le plafond, réalisant ce que m'a vie était devenue depuis que j'étais partie d'ici il y'a 9 ans. Depuis mon retour, moi qui pensait pouvoir souffler un peu je m'étais bien trompée. Lorenzo a orchestré une campagne médiatique pour salir ma réputation publiquement. Des journalistes ont commencé à nous harceler ma famille et moi, suivant chaque mouvement. Ils étaient évidemment engagés par Lorenzo, contribuant à renforcer son omniprésence menaçante.

Jusque là, tant qu'il n'atteignait que moi je pouvais encaisser. Mais il exerce également une pression sur ma famille. Il envoie des hommes pour observer la maison, le téléphone sonne toutes les cinq secondes. La boîte aux lettres est toujours pleine de menaces. On recevait aussi des photos de nous prises à notre insu et des messages cryptiques. La paranoïa s'installait. Je réalisais que même à Londres, je n'étais pas vraiment en sécurité.

Aujourd'hui par exemple, j'ai encore reçu des menaces de sa part via un courrier qu'il a fait parvenir à un de mes avouais. Il s'agissait d'enregistrements audio dans lesquels Lorenzo menace d'utiliser des vidéos intimes de moi, des documents compromettants qu'il m'avait fait signer sous la contrainte, et d'autres moyens pour ruiner encore plus mon image. Ce harcèlement constant, indirect mais percutant, rend difficile toute tentative de guérison.

Si Lorenzo publie ses videos, je suis finie. Mes parents ne s'en remettront pas. Je sais que tous ces problèmes que je leur rapporte les détruisent petit à petit. Je vois bien à quel point ces gens discrets se sentent persécutés depuis que je suis revenue.

J'ai aussi eu droit à des audio de Matteo où, sous l'influence de son père, il dit des phrases comme : "Papa m'a dit que tu ne reviendras jamais. Tu m'as abandonné." Ces mots accentuent mon sentiment de culpabilité.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant