XXXI : Blackmail

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Moi : Au fil du temps, me sentant de plus en plus isolée et désespérée, j'ai commencé à envisager sérieusement à mettre un terme à tout cela. La situation était devenue catastrophique, mon mariage était un véritable cauchemar. Je n'avais plus la force de lutter ou de supporter. J'étais si déprimée que je n'avais plus envie de rien. Je me sentais mourir de l'intérieur alors qu'en fait, j'étais bien vivante.

... : C'est une réaction normale. L'humeur dépressive entraîne une vision pessimiste du monde et de soi-même. L'emprise qu'exerçait Lorenzo sur vous n'a pas du tout arrangé les choses. Au contraire, ça a eu un effet néfaste sur votre mental qui se perçoit encore aujourd'hui.

Moi : Malgré la peur et l'incertitude qui m'assaillaient, je savais au fond de moi que rester avec lui n'était plus une option viable pour moi et mes enfants. C'était beaucoup trop dangereux. J'ai moi-même grandi dans un foyer aimant et plus ou moins normal. Je ne voulais donc pas que mes enfants aient à vivre dans la peur et la négligence comme c'était le cas pour moi. Il fallait absolument que je fasse quelque chose avant qu'il ne soit trop tard.

... : Je n'ai jamais rencontré Lorenzo, mais je sais que les types comme lui sont tous les mêmes. Ce sont des lâches qui en réalité, n'ont pas le courage de faire face à leurs propres faiblesses. La seule façon pour lui d'être un véritable homme, c'est de vous faire subir sa force. Il vous utilisait comme cible, sachant que vous ne pourrez pas vous défendre. Tout ça pour renforcer son ascendance sur vous.

Moi : Il a bien réussi. Parce que même si je voulais en finir, j'étais confrontée à de nombreux obstacles, poursuivais-je. Notamment à mon trop plein d'amour pour lui. Il avait beau être destructeur, je l'aimais toujours et malgré tout ce qu'il m'infligeait, je n'avais que lui. Je me demandais si j'arriverais vraiment à le quitter un jour. J'étais tellement habituée à lui que je ne savais pas si je serais capable de vivre sans lui.

... : Lorsque la dépression se mêle à l'emprise d'un pervers narcissique, la victime est d'autant plus vulnérable qu'elle n'est plus maître de ses actes ou de ses pensées. C'est un cercle très vicieux dont il est difficile de sortir si on ne met pas la determination et le courage nécessaires.

Elle a bien raison.

Moi : Tout ça était beaucoup trop complexe. Je vivais dans un paradoxe constant, me débattant entre la peur de l'inconnu et le désir de trouver une issue à cette situation insupportable. J'étais au prise d'une lutte intérieure déchirante.

... : Le fait que vous ayez pensé à le quitter pour le bien de vos enfants montre à quel point contrairement à tout ce qu'il disait, vous êtes une bonne mère. Vous au moins, vous pensiez à leur bonheur avant le votre. Je sais qu'on ne vous l'a pas souvent dit, mais vous êtes une femme forte. Votre histoire est si émouvante, pourtant je n'en connais pas encore la fin. Et un jour, je vous en conjure, vos enfants vous remercieront de leur laisser la chance de mieux comprendre ce qui s'est réellement passé. D'avoir votre version.

J'espère qu'elle a raison, car à vrai dire je m'étais promise de ne plus jamais en parler. D'essayer d'arrêter d'y penser. Sauf que si je veux aller de l'avant, passer à autre chose... je devais le faire une dernière fois. Je devais tout dire. Pour les enfants, mais aussi pour moi. J'en avais besoin. C'est la dernière étape avant de pouvoir définitivement tourner la page. Enfin... si j'y parviens un jour.

Les bras croisés, j'ai poursuivi.

Moi : C'était partir, ou rester. Vivre ou mourir. Je ne savais plus quoi faire. Et ça, ajoutais-je. Il a fini par le comprendre. Alors il a employé de nouveaux moyens de pression pour garder le contrôle...


Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant