LVIX : Chains of the Heart

408 27 18
                                    

Moi : Après notre retour en Sicile, Lorenzo nous gardait sous surveillance encore plus stricte qu'auparavant. Nous étions cloîtrés dans une grande maison isolée quelque part en dehors de la ville et non notre demeure habituelle. Il avait même triplé sa sécurité, c'était limite effrayant.  J'ai vite compris qu'il s'était passé quelque chose de grave en mon absence.

... : Comment ça ?

Moi : Il perdait totalement le contrôle de ses émotions, répondis-je. Il se méfiait de tout le monde, y compris de ses propres hommes qu'il soupçonnait de collaborer avec moi pour m'aider à m'échapper, ou avec ses ennemis pour le nuire. En même temps, il continuait de me manipuler, jouant sur mon esprit fatigué et désorienté.

... : A-t-il recommencé à vous frapper ?

Moi : Bizarrement non. Au contraire, je le sentais préoccupé. Voire en manque d'affection. Il voulait tout le temps que je le rassure avec mes mots, que je lui fasse des câlins, que je soit auprès de lui... un peu comme un enfant. Il était perturbé.


***************
1 an plus tôt
***************

Lorenzo : Pourquoi tu ne manges pas ?

Moi : Je n'ai pas faim, répondis-je.

Lorenzo : Ne commences pas !

Il a tapé du poing sur la table. Les enfants et moi avons sursauté.

Lorenzo : Je fais tout pour que ça se passe bien mais tu ne coopères pas ! C'est quoi ton putain de problème ? Je fais le canard à te courir après mais tu fiches tout en l'air !

Moi : Je n'ai juste pas d'appétit, assurais-je. Ne t'énerves pas s'il te plait...

J'ai vu Matteo pousser délicatement sa chaise vers celle de sa soeur.

Lorenzo : La cuisinière a fait ton plat préféré ! On est en famille là, tu pourrais au moins jouer le jeu devant les enfants et manger ! Mais non ! Toi tu gâches toujours tout !

J'ai fini par soupirer.

Moi : Tu as raison, je suis désolée. Je vais manger.

J'ai attrapé ma fourchette. Ce comportement erratique me pousse dans un état de stress extrême. Je me demande ce qui a bien pu se passer en mon absence pour qu'il soit aussi désorienté.

Matteo : Papa ?

Lorenzo : Oui tesoro ?

Matteo : Pourquoi t'es en colère contre maman ?

Lorenzo : Je ne suis pas en colère chéri. Elle est juste un peu têtue, tu sais...

Matteo commence vraiment à réaliser que quelque chose ne va pas dans le comportement de son père. Lorsque Lorenzo s'énerve devant lui, Matteo se réfugie souvent auprès de moi, me regardant avec des yeux remplis d'innocence mais aussi de crainte envers Lorenzo.

Matteo : Pourquoi tu cries beaucoup papa ? Pourquoi tu parles mal à maman ?

Lorenzo ne dit rien.

Matteo : Et pourquoi tu dis toujours qu'elle est méchante ? Elle est gentille maman... hein Chiara ?

Elle lui a tristement souri avant de lui caresser les cheveux, puis elle a posé ses yeux sur moi.

Chiara : Oui petit frère. Notre maman c'est la plus gentille et la plus forte.

Je voyais bien que Lorenzo était irrité. Pour ne pas le contrarier davantage j'ai joué le jeu.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant