XLVI : Entanglement

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Moi : La paranoïa constante de Lorenzo augmentait les tensions entre nous, mais il ne semblait pas s'en rendre compte. En fait, il y'avait plusieurs Lorenzo en un même corps. C'était réellement troublant. Je devais naviguer habilement entre mes propres peurs et les exigences de Lorenzo pour maintenir un semblant de paix, tout en cherchant discrètement des moyens de m'extirper de cette situation dangereuse. Le problème c'est qu'à force de me prêter au jeu, je commençais à réellement sentir la charge mental et me perdre dans tout ça...

Elle me fixait d'un air attentif.

... : Que voulez dire ?

Moi : Je ne savais plus ce que je ressentais réellement ou qui j'étais vraiment ou pas. J'en arrivais même à me demander si j'étais réellement sous emprise de Lorenzo ou si j'acceptais tout ça sciemment. D'un côté, il y'avait la Kenaya consciente qui faisait tout pour survivre face au danger que représentait l'homme que j'aimais pour ma vie et celle de mes enfants mais qui n'y arrivait pas. De l'autre, il y'avait la Kenaya qui aimait un monstre malgré tout. Celle qui à force d'être contrainte de vivre ainsi, normalisait la situation et luttait pour croire qu'un jour, tout s'arrêterait. Qu'il redeviendrait parfait. Il y'avait le Kenaya consciente, et celle dans l'illusion.

... : Ce que vous décrivez là, c'est l'évolution du syndrome de Stockholm sur vous. Cela prouve tout simplement qu'à ce moment là, Lorenzo avait désormais beaucoup trop d'ascendance sur vous. L'étau s'était resserré plus qu'il ne fallait. Un point de non retour, comme on dit.

Moi : Oh oui... c'est le cas de le dire, avouais-je. En même temps, je continuais également de tisser des liens avec Martina qui semblait être une alliée potentielle. Même si on n'avait pas trop l'occasion de se retrouver seules pour pour pouvoir bien discuter, je faisais tout mon possible pour essayer d'en apprendre davantage sur les intentions de Livia. Martina restait toujours évasive. Elle ne semblait pass avoir suffisamment d'infos, elle disait que Livia préférait m'en parler directement lorsque l'occasion se présentera. Je priais donc pour que ça arrive rapidement.

Je me suis adossée un peu, histoire d'être plus confortable.

Moi : Cependant, je savais aussi que je devais rester prudente car j'ignorais jusqu'où allait la loyauté de Martina envers sa famille. Si elle était vraiment plus comme Livia, ou plutôt du côté de Lorenzo en se servant de moi pour obtenir des informations et me manipuler davantage. Je ne pouvais être sûre de rien tant que Livia elle même ne m'aurait pas assuré la véracité des propos de Martina. Mais une partie de moi me disait de lui faire confiance. Je n'avais personne d'autre sur qui m'appuyer donc je voulais y croire.

... : Se projeter vers l'avenir, bâtir des rêves, ou laisser libre cours à ses aspirations, tout cela va de pair avec l'espoir. Pour beaucoup, il ne faut pas se laisser glisser dans les espérances, car les déceptions sont parfois cruelles. Mais croire, vivre en gardant espoir aide à nous relever des coups durs de la vie ou à avoir confiance dans le futur. L'espoir est comme une lueur, un souhait proféré par plaisir ou par conviction.

Moi : Et j'ai bien fais d'y croire. Parce qu'encore une fois, Livia allait me tendre une perche. Une perche incroyable même, je dirais. Une chose à laquelle je ne m'attendais même plus, tellement je pensais qu'elle avait baissé les bras en ce qui me concerne. Mais cette perche, est-ce que j'allais être capable de la saisir ? Telle est la question....


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3 ans plus tôt
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Je dormais paisiblement lorsque j'ai senti quelqu'un m'empoigner les cheveux, et me sortir du lit avec une telle violence que j'ai fini au sol. C'était bien sûr Lorenzo. Il était énervé et sortait de je ne sais où. Je ne savais même pas quelle heure il était.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant