III : Feelings

715 42 13
                                    

... : Qu'est-ce que vous avez réalisé, Kenaya ?

Pour toute réponse, je me mis à sourire tristement avant de lever les yeux un court instant. Ah cette histoire... en la racontant, j'ai encore plus l'impression d'avoir été spectatrice de ma propre vie, parce que c'est vrai. Je l'ai été et je le suis toujours. C'est comme ça.

Moi : Que je m'étais attachée à lui... en si peu de temps et en partie virtuellement. C'est fou, n'est-ce pas ?

Sans vraiment me regarder, elle nota quelque chose sur son calepin.

... : Qu'est-ce qui s'est passé ensuite ? Vous vous êtes revus, c'est bien cela ?

J'acquiesçais d'un signe de tête.

Moi : Je me rappelle de ce jour comme ci c'était hier, commençais-je. C'est toute excitée que j'étais sortie du lycée cet après-midi là. Non pas parce que l'année était terminée, loin de là puisqu'il me restait encore deux mois de cours. C'était plutôt parce que je savais qu'il était à Londres pour affaires, et que nous devions donc nous voir le soir même...

Elle ne répondit pas, mais m'encouragea à developper à travers son regard.

Moi : Après autant de temps à se parler à distance et tout ça, je dois avouer que j'étais très heureuse de pouvoir le revoir physiquement. Il était un peu plus âgé que moi, certes, mais pour moi la différence d'âge n'était pas si flagrante, expliquais-je. Il me comprenait même beaucoup mieux que la plupart des jeunes de mon âge. C'était surprenant. Je ne saurais l'expliquer...

... : Vous avez beaucoup de tics nerveux à ce que je vois... vous n'arrêtez pas de jouer avec vos doigts, vos cheveux... de bouger les jambes. Détendez-vous, Kenaya. Il n'y a que nous deux ici.

Moi : Pardon. Excusez-moi.

Elle riait nerveusement.

... : Encore une fois je vous le répète, vous n'avez pas à vous excuser. C'est normal. Je fais juste un constat histoire d'être sûre que vous soyez à l'aise pour parler.

Je me contentais de hocher la tête.



*******************
10 ans plus tôt
*******************

... : Pourquoi t'es si pressée, toi ?

Je tournais la tête pour voir qu'il s'agissait de Riley face à moi. On se connait depuis le collège, et on est tous les deux en terminale. C'est un très bon ami à moi, mais je n'irais pas jusqu'à dire que je le considère comme mon meilleur ami même si je sais que lui, si.

Moi : J'ai pas mal de trucs à faire, répondis-je simplement.

Il haussait un sourcil.

Riley : Du style ?

Moi : Tu es trop curieux Riley, rétorquais-je en lui tirant la langue.

En réalité, je voulais juste écourter la conversation. Disons que je suis quelqu'un de plutôt réservée mais ça, vous allez vite le remarquer.

Il pouffait de rire, avant de se gratter nerveusement la nuque. Tout d'un coup, on aurait dit qu'il était gêné ou je ne sais pas trop...

Riley : Dis Ken, tu fais quoi ce weekend ?

Sa question ne me surprenait pas plus que ça, parce que comme je l'ai dis tantôt nous sommes amis, alors ils nous arrivent de passer du temps ensemble en dehors du lycée.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant