XII : Nymphomaniac

721 28 14
                                    

Après ce malencontreux incident, la vie a repris son cours et nous nous habituions progressivement à notre nouveau quotidien de parents. Quand j'y repense, j'aurais souhaité que ces moments là durent toute la vie. C'était si parfait... Chiara a vraiment apporté beaucoup de bonheur dans nos vies.

Moi : Mon mari était de nouveau au petit soin avec moi, expliquais-je. Je retrouvais celui que j'avais rencontré et dont j'étais éperdument amoureuse.

Elle me fixait attentivement, avant d'ajuster ses lunettes.

Moi : Il était aux anges, ajoutais-je tout sourire. Je vous assure, il était complètement amoureux de Chiara. Je pouvais le voir dans ses yeux. Et bien sûre, tout ça me faisait juste l'aimer encore plus...

Je me suis mise à sourire inconsciemment. Encore et toujours...

Elle soupirait.

... : Vous êtes tout de même consciente qu'il a provoqué la naissance prématurée de votre fille, n'est-ce pas ? Il vous a frappé, poussé, et ça a mené à ça.

J'ai marqué une courte pause, ne sachant pas trop quoi dire sur le coup. Au fond elle a raison, je le sais, mais à quoi bon ? Ce qui est fait est fait, comme on dit.

Elle soupirait une énième fois. À l'heure d'aujourd'hui je peux comprendre sa réaction, mais à l'époque j'étais juste tellement naïve...

... : Vous vous entendez parler Kenaya ? Ça aurait pu être bien plus grave et votre bébé aurait pu ne pas survivre... Est-ce que vous comprenez cela ?

Moi : C'était un accident. Une pulsion qu'il n'a pas pu contrôler. Il s'est excusé et on a tourné la page. Le bébé allait bien à sa naissance et c'est tout ce qui compte.

Elle secouait négativement la tête.

... : Vous appelez ça un accident, vous ? Vous n'avez aucun souvenir de votre accouchement, et rien que cela, ce n'est pas normal.

J'ai baissé la tête, honteuse.

Moi : Ne dit-on pas que dans la vie rien n'arrive par hasard ? Interrogeais-je.

... : Où voulez-vous en venir exactement ?

Moi : Pour moi si c'est arrivé de cette façon, c'est parce que ça devait arriver ainsi. C'est tout, dis-je simplement. Je lui ai pardonné et il n'a plus recommencé...

Elle haussait un sourcil.

Touché !

Moi : Du moins pas tout de suite, rectifiais-je.

Elle acquiesça d'un signe de tête.

Il y'a eu un petit moment de silence après cela. J'étais assez mal à l'aise car au fond de moi je savais qu'elle me jugeait. J'en étais consciente. Ça me déstabilisait presque, parce que la suite était encore plus gênante.

Seulement, je m'étais promise d'aller jusqu'au bout. Il fallait que je raconte toute l'histoire. Mon histoire. Et je ne peux plus faire marche arrière.

Moi : Après mon accouchement et à cause de l'ampleur de l'hémorragie, j'ai dû être recousue. Ça a mit quelques temps à cicatriser et parallèlement, j'ai subi un bouleversement hormonal qui a fait que j'ai un peu perdu ma libido les premiers mois, expliquais-je un brin gênée.

... : Poursuivez.

Moi : Or Lorenzo avait des besoins. Ça je le savais déjà, seulement j'ignorais visiblement jusqu'où ça pouvait aller.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant