XVI : Shame

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... : C'est bien Kenaya. On avance beaucoup. Vous réussissez parfaitement à mettre des mots sur ce que vous avez vécu et je suis fière de vous.

Je souriais tristement.

Moi : Des encouragements, du soutien... soufflais-je. Je me dis que si j'en avais reçu à ce moment là je n'aurais peut-être pas été aussi aveugle et manipulable que je l'ai été toutes ces années. On dit souvent que l'amour est le plus beau sentiment au monde, mais on oublie de préciser à quel point il est complexe et destructeur.

... : En effet. L'expérience d'une passion peut être extrêmement destructrice, douloureuse, et on peut mettre des années à se sortir de cette dépendance terrible comme d'une dépendance à la drogue.

Ses mots m'ont énormément touchés parce que ça décrit exactement ma situation.

Moi : J'avais beau essayé d'être parfaite, rien ne fonctionnait jamais comme je voulais. C'était de plus en plus difficile. De plus en plus humiliant...

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8 ans plus tôt
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Lorenzo était en mission depuis plusieurs jours, et moi je passais toutes mes journées à la maison à ne rien faire à part mes cours en ligne et m'occuper de ma fille.

Depuis peu, j'avais appris que mon beau-père était tombé malade. J'ignorais ce qu'il avait exactement, mais c'était assez délicat pour qu'il soit hospitalisé à domicile. M'étant toujours bien entendu avec lui, j'avais demandé à mon mari si je pouvais lui rendre visite et il avait accepté que j'y aille aujourd'hui seulement avec la petite. Je me disais que voir sa petite-fille lui faisait plaisir et puis surtout, c'était l'occasion pour moi de mettre un peu les pieds dehors.

En voulant ramasser un jouet que ma fille avait laissé tomber près de mon lit, j'ai accidentellement cogné le meuble de chevet du côté de Lorenzo et le tiroir du bas s'est entrouvert. À l'intérieur se trouvait une boîte en cuir qui a tout de suite attiré mon attention. Par curiosité j'ai regardé ce qu'il y'avait à l'intérieur et que ne fut pas ma surprise de constater qu'il s'agissait d'une arme à feu.

Je ne rêvais pas. S'en était bien une. Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire avec ça ? Pourquoi en possédait-il une alors que moi sa femme je n'étais même pas au courant ? Et si jamais Chiara, qui passe son temps à toucher à tout, était tombée dessus ?

Tout ça, en plus de ce que je ressentais déjà, suscitait en moi des suspicions que je ne pouvais plus ignorer. J'en étais même arrivée au point où je commençais à remettre en question les activités professionnelles de mon mari. Est-ce que je connaissais Lorenzo aussi bien que je le prétendais ? Etait-il vraiment celui que je croyais ?

Entre cette arme, les allusions des filles en boîte il y'a quelques mois et sa façon de se comporter, j'étais perdue.

La voix de ma fille m'a sorti de mes pensées. Elle venait enfin de se réveiller de sa sieste. Sans perdre de temps je l'ai préparé, puis nous avons quitté la maison. J'aurais bien voulu conduire toute seule mais les instructions de Lorenzo étaient catégoriques : si je voulais sortir, un de ses « hommes » devaient m'accompagner. Je ne devais pas rester plus d'une heure, non plus.

Lorsqu'on est arrivé au domicile de mes beau-parents, il devait être environs seize heures. C'était une journée ensoleillée, alors ça me faisait plaisir de pouvoir en profiter et de changer d'air.

Gouvernante : Bonjour Madame Mancini. Bienvenue. Entrez.

Je l'ai remercié, avant de poser ma fille pat terre qui s'est empressée de vouloir aller dans tous les sens. Ma belle-mère est apparue dans l'allée.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant