XXI : Scars

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Moi : Vous savez, tant que la violence nous concerne uniquement, tant qu'elle n'affecte pas directement les gens autour de nous, même si on sait que ce n'est pas normal, il y'a toujours une partie de nous qui ne réalise pas vraiment la gravité de la situation.

... : Etait-ce votre cas ?

Je ne pus empêcher un rire nerveux de s'échapper de mes lèvres.

Moi : Moi c'était pire que ça, avouais-je tristement. J'étais consciente de ce que j'encourais mais au fond de moi, j'avais espoir qu'il cesse d'être violent. Je l'aimais. Et cet amour me rendait aveugle. Tellement aveugle...

J'ai passé mes doigts sur mon collier.

Moi : Je ne voyais pas à quel point cette relation devenait toxique aussi bien pour moi que pour ma fille, expliquais-je. Elle était petite, mais elle se rendait bien compte des choses. Beaucoup plus que je ne le croyais. Et je m'en voulais de lui faire subir cela...

... : Les gens qui ont subi des traumatismes de la part de personnes en qui elles ont confiance en assument la responsabilité, et c'est ce qui est toxique.

Je secouais négativement la tête.

Moi : Aucune personne n'a de pouvoir sur nous, autre que celui qu'on lui accorde. Si Lorenzo était comme ça, c'est parce que je lui donnais ce pouvoir. Comme une conne, je le laissais me contrôler, me maltraiter et me dominer. À chaque fois...


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7 ans plus tôt
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Cette après-midi a lieu la cérémonie d'intronisation de Lorenzo en tant que nouveau Don de la famille Mancini. C'est un événement très important du coup il y'a eu de longues semaines de préparation afin de s'assurer que tout se déroulerait bien comme il faut.

Entretemps, j'avais eu une conversation avec mon mari et ma belle-mère à propos de tout ça. Ils n'étaient pas vraiment entrés dans les détails, mais je savais désormais que Lorenzo était chef de la mafia de toute une partie de la Sicile et que je le veuille ou non, je devais m'y faire. Il disait que je n'avais pas besoin de savoir de quoi il en était exactement, que tout ce qui comptait était que je le soutienne et que je m'adapte à ce nouveau train de vie sans trop poser de questions.

Il m'avait aussi assuré que je ne devais pas avoir peur, que ce n'était rien qu'il ne pouvait contrôler, sinon il ne serait pas là où il est aujourd'hui. Pour lui, rien n'arriverait jamais à Chiara et moi. Il nous protègerait envers et contre tout, exactement comme l'a fait son père avant lui. Il m'avait donné sa parole et je lui faisait confiance malgré tout.

De ce fait, j'étais donc consciente de la situation même si à ce moment précis, je ne réalisais pas encore tout ce que cela encourait véritablement. J'allais me contenter de soutenir Lorenzo du mieux que je pouvais comme on me l'avait appris car de toute façon, je n'avais pas le choix. Il en allait de mon avenir et de celui de ma fille. Il me l'avait bien fait comprendre.

Sans surprise, c'est lui qui avait choisi l'intégralité de mon look du jour : tenue, coiffure, bijoux et maquillage. La seule chose que j'avais eu le droit de choisir moi-même était la paire de talons. Depuis le temps, Lorenzo avait pris le contrôle total sur mon apparence et je m'y étais habituée.

La réception a lieu chez nous. Pour la première fois, notre manoir est ouvert au public même si c'est en comité restreint. Lorenzo avait aussi du renforcer la sécurité de la maison et de la famille. Un garde du corps m'avait été désigné, même si je trouvais que ça ne servait pas à grand chose vu que je ne sortais jamais de la maison.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant