XV : Irrational

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Moi : Plus le temps passait, plus je remarquais que Lorenzo avait changé. Il était de plus en plus de mauvaise humeur ce qui avait le don de créer des tensions entre nous puisque dans ces moments là, il était très désagréable avec moi en particulier. J'essayais de m'y faire, de me dire que c'était passager, sauf que ce n'était pas le cas. Ça devenait de plus en plus fréquent.

... : Qu'est-ce qui était de plus en plus fréquent ?

Moi : Les crises de colère, la jalousie, les reproches, les mots blessants. Il ne me frappait pas vraiment, mais des fois il me mettait des gifles, me tirait les cheveux, me poussait ou m'étranglait. Pendant cette période, j'étais vraiment perdue mentalement. Je me demandais ce que je devais dire ou faire pour ne pas l'énerver, comment je devais me comporter pour lui plaire... plein de choses.

Elle ne dit rien.

Moi : Bien sûr, ce n'était pas tous les jours comme ça. Il y'avait des moments d'accalmie durant lesquels il était aimant et attentionné. Ça lui arrivait même de s'excuser de son comportement à mon égard, mais il suffisait d'un rien pour qu'il se remette en colère. Je ne sais pas s'il s'agissait de sautes d'humeur ou de changements soudains de comportement, mais quelque chose clochait chez lui. J'en étais consciente.

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8 ans plus tard
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C'est sous les coups de 22h que j'ai franchis les pas du manoir ce soir là. J'avais fini très tard à cause des examens, puisque je devais passer du temps à la bibliothèques pour réviser davantage après les épreuves du jour.

À cette heure-ci je savais que ma fille était déjà endormie, mais je suis tout de même monter dans sa chambre en premier pour la voir. Elle dormait à poings fermés, son doudou en main et sa tétine en bouche. J'ai déposé un baiser sur son front avant de me rendre dans ma chambre.

J'étais épuisée. Sans trainer j'ai rangé mes affaires, puis je suis allée prendre une douche avant d'enfiler mon pyjama et une robe de chambre par dessus. Ayant faim, je suis descendue dans la cuisine qui était plongée dans le noir. En allumant la lumière, j'ai sursauté en réalisant que Lorenzo y était.

Moi : Mon amour, m'écriais-je en posant la main sur ma poitrine. Tu m'as fais peur ! Mais qu'est-ce que tu fais tout seul dans le noir ?

Il m'a regardé.

Lorenzo : C'est à cette heure là que tu rentre, toi ?

J'ai avalé lentement ma salive en soupirant.

Moi : Je t'ai dis que j'allais rester un peu à la bibliothèque après les examens, mon coeur. Tu as oublié ?

Lorenzo : Et donc pour toi, c'est normal qu'une femme mariée rentre chez elle à 22 heures passées alors qu'elle a un enfant en bas âge ?

Moi : Habituellement quand j'ai cours je suis toujours à la maison avant la tombée de la nuit, fis-je remarquer d'une douce voix. C'est juste que j'ai pris pas mal de retard sur mes révisions et je devais absolument me préparer convenablement pour l'épreuve de demain.

Lorenzo : Ce qui te donne le droit de délaisser ton mari et ta fille ?

C'est à cause de tout ça que j'avais préféré aller à la bibliothèque. À la maison une dispute inutile risquait toujours d'être déclenchée et ça me déconcentrait.

Moi : Je ne vous délaisse pas, assurais-je. Ecoute mon amour, je ne veux pas qu'on se prenne la tête s'il te plait. J'ai eu une longue journée et-

Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant