XXXVI : Death row

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Moi : Vous savez, toutes les acclamations trop bruyantes sont de présage sinistre. Elles assourdissent, elles aveuglent, elles paralysent.... Elles font qu'on n'entend pas ce qu'il faudrait entendre, qu'on ne voit pas ce qu'il faudrait voir, qu'on ne fait pas ce qu'il faudrait faire.

Elle a sourit.

... : Ce que vous dîtes me fait penser à des propos de Hélène Ouvrard, je cite « le calme qui évoque la paix dans la nature, fait toujours présager, dans l'entourage des humains, quelque sinistre catastrophe, comme si leur état normal était l'agitation, le bruit et la fureur. »

Moi : Lorsqu'une personne est dans une relation toxique, elle a tendance à refouler les signes d'alerte, à les ignorer. C'était mon cas. J'étais dans le déni total, refoulant tout évidence que je n'étais pas prête à voir en face.

... : Comprenez que le déni est souvent une réaction émotionnelle à une situation difficile. Il est normal de ressentir de la peur, de la colère, de la tristesse ou de la confusion. En sortir peut être un processus très lent et peut varier en fonction de la nature de la situation.

J'ai acquiescé.

... : Vous parliez de présage sinistre au début. Pourriez-vous m'en dire plus ?

Moi : Les semaines qui ont suivi, la donne a commencé à changer. Enzo était souvent malade, et devait régulièrement se rendre à l'hôpital. C'était toujours pour des raisons différentes : vomissements, vertige, trouble respiratoire, convulsion, perte d'appétit sévère... En deux mois, on avait dû aller aux urgences 4 ou 5 fois, je ne sais plus. C'était assez éprouvant, d'autant plus que j'étais désormais enceinte de 7 mois. La dernier trimestre m'épuisait. J'avais mal partout. L'état de santé d'Enzo continuait de se détériorer, ce qui ajoutait une nouvelle source de stress et d'anxiété.

Les sourcils froncés, j'ai fixé un point x du mur en me remémorant tout ça. Je sentais déjà l'émotion m'envahir. La tristesse et la douleur me submerger.

Moi : Lorenzo essayait de trouver une solution. Il contactait des médecins de par le monde pour voir si quelqu'un pouvait nous venir en aide mais ça n'avait pas l'air de fonctionner. Enzo avait perdu du poids. Beaucoup trop à mon goût. Ça m'inquiétait énormément. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Tout allait bien il y'a encore deux mois, et là les choses empiraient.

... : Et votre relation avec Lorenzo ? Comment ça se passait ?

Moi : Elle était toujours au beau fixe. 7 mois qu'il ne me touchait plus. Que nous étions amoureux, unis et heureux. Le seul point d'ombre au tableau était la santé d'Enzo. Tout le reste allait bien. Enfin... c'est ce que je croyais.

J'ai ris nerveusement.

Moi : S'il y'a bien une chose que j'ai retenu de cela, c'est que dans la vie on ne peut pas tout avoir. À beau chasser le naturel, il revient toujours au galop. Aujourd'hui je sais la vérité. Mais à l'époque... je ne me serais jamais douté de quoi que ce soit tellement il cachait bien son jeu. Il faisait le père inquiet, alors qu'au fond... il savait ce qui se passait réellement. C'était lui. Et moi je ne voyais rien. Encore et toujours...

... : Que voulez-vous dire par c'était lui ?

Moi : Qui faisait ça à Enzo. Qui faisait en sorte qu'il soit malade. C'était Lorenzo derrière tout ça, murmurais-je les larmes aux yeux. Mais comme il était redevenu irréprochable, je n'avais aucune raison de douter de lui ou de le suspecter. Aucune raison de penser qu'il avait encore plus honte d'Enzo qu'avant, car il ne le laissait pas du tout transparaitre. Il avait réussi à me retourner le cerveau. À me faire tomber dans son pièce. Un psychopathe à l'état pur.


Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant