Jusqu'à ce que la mort nous sépare.

LIII : Mask off

Moi : Durant les 6 semaines qui ont suivi les déclarations de Livia et Conrad, je devais jongler avec les conséquences des actes de Lorenzo. Les révélations ont eu un impact considérable au point où même si Lorenzo était protégé en Sicile et en Italie, ce n'était plus forcément le cas dans les autres pays. Résultat, il ne pouvait plus trop aller n'importe où comme avant.

... : Si vous voulez mon avis, c'était bien fait pour lui.

Moi : Peut-être bien, répondis-je. Seulement il devenait encore plus imprévisible, intensifiant ses abus et ses menaces. Consciente de la gravité de la situation, j'utilisais les faiblesses et stratégies de manipulation de Lorenzo contre lui en feignant de me soumettre complètement à ses exigences pour regagner sa confiance, tout en cachant des preuves et éléments clés que je pourrais utiliser à mon avantage sans éveiller ses soupçons.

... : Mieux vaut tard que jamais Kenaya. Au moins cette fois, vous vouliez vraiment vous en sortir.

Moi : Je le devais au moins à mes enfants, ajoutais-je. Chiara, qui s'avérait beaucoup plus astucieuse qu'elle ne le laissait paraître, continuait quotidiennement m'aider de manière discrète. C'est elle qui maintenait le contact avec Livia, lui transmettant des informations cruciales pour que celle-ci puisse convenablement coordonner les prochaines étapes du plan. Cela dit, consciente du danger que cela représenterait, elle essayait de garder un semblant de normalité devant Lorenzo même si c'était difficile, car elle le supportait de moins en moins et avait du mal à faire semblant.

... : C'est totalement normal, surtout pour une enfant de son âge. Elle faisait du mieux qu'elle pouvait et c'était déjà énorme. Si j'avais été à sa place, j'ignore si j'aurais pu avoir ne serait-ce que la moitié de son courage.

Moi non plus.

Moi : Matteo aussi commençait à montrer des signes de stress et d'anxiété. Même si j'essayais de prendre sur moi pour garder cette torture secrète, les enfants entendaient tout. La plupart du temps, Matteo se faufilait dans le lit de sa soeur au milieu de la nuit quand il entendait Lorenzo s'en prendre à moi. Sa relation avec son père avait changé car il avait désormais peur de lui. Et bien sûr, Lorenzo me le reprochait alors que c'était de sa faute à lui.

... : Comme toujours...

Moi : Je devais les sortir de là à tout prix. Quitter cette vie de malheur. Mais avec Lorenzo, rien ne se passai jamais comme prévu. Il voyait tout. Savait tout. Entendait tout.

******************
2 ans plus tôt
******************

J'étais dans la cuisine en train de donner leur goûter aux enfants qui venaient de rentrer de l'école, lorsque Lorenzo nous a rejoint, sourcils froncés. Matteo s'est directement braqué, posant sa main sur mon bras.

Lorenzo : Tu peux m'expliquer ce que ton frère fiche ici ?

J'ai froncé les sourcils.

Moi : Daniel est là ? Interrogeais-je, surprise.

Lorenzo : Je viens de te le dire, idiote ! Pourquoi il est là ?!

Matteo a sursauté donc je lui ai caressé le dos pour le rassurer.

Moi : Je n'en ai aucune idée.

Lorenzo : Ouais c'est ça ! Fous toi bien de ma gueule !

Il a longuement soufflé, avant de passer sa main sur son visage.

Lorenzo : Fais-le partir d'ici tout de suite. Qu'il se casse.