Jusqu'à ce que la mort nous sépare.

XXXIII : Nightmare

Moi : Les mois qui ont suivi, j'étais en proie à une angoisse grandissante face au traitement inhumain infligé à Enzo par son père. Chaque jour apportai son lot de cruauté et de souffrance pour ce pauvre petit, et je me sentais impuissante à protéger mon fils de l'emprise destructrice de son père. Là il ne s'en prenait plus seulement à moi. Enzo devenait sa nouvelle cible.J'essayais discrètement de chercher de l'aide, mais je me heurtais toujours à des obstacles. Lorenzo surveillait de près mes moindres faits et gestes, rendant toute marge d'action pratiquement impossible. Et dès qu'il soupçonnait quelque chose, il prenait des mesures encore plus drastiques et je m'en mordais les doigts.

... : Quels types de mesures ?

Moi : Il avait intensifié ses efforts pour isoler Enzo du reste de la famille, le maintenant enfermé dans sa chambre pendant des heures, privé de tout contact avec sa soeur et moi. Il disait à la nounou de se concentrer uniquement sur Chiara, désormais. Alors quand je ne pouvais pas être avec lui à cause de son père, Enzo se retrouvait donc seul et vulnérable, abandonné à son triste sort sans personne pour le protéger ou prendre soin de lui. Mon pauvre petit bébé...

Je pouvais voir l'émotion la submerger progressivement.

Moi : Chiara, désireuse d'aider son frère, se sentait impuissante face à la cruauté de son père et cherchait toujours des moyens de lui apporter un peu de réconfort malgré tout. Elle lui apportait des jouets, des dessins, venait le voir en douce... ma fille c'est une véritable perle. La meilleure grande soeur qu'on puisse rêver d'avoir.

... : Quel âge à Chiara aujourd'hui ?

Moi : 9 ans, répondis-je en souriant. Elle est en dernière année de primaire.

Pensant à la suite, j'ai vite perdu mon sourire. Les mains tremblantes, j'ai pris quelques secondes pour trouver le courage dont j'avais besoin pour continuer.

Moi : Ce que je m'apprête à vous raconter a marqué ma vie à tout jamais. Je n'aurais jamais cru qu'un jour, il pourrait aller aussi loin. Qu'il serait capable de faire une chose pareille, chuchotais-je les larmes aux yeux.

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5 ans plus tôt
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Je venais de sortir de la douche, lorsque j'ai vu Lorenzo entré dans la chambre. Il semblait contrarié, je pouvais sentir ses poings serrés et ses muscles contactés. Il ne m'a pas adressé un seul regard, se contentant de se changer puis de quitter les lieux en claquant la porte. Je ne sais pas, il avait l'air bizarre. Pas qu'il ne l'est pas l'habitude, mais là c'était particulier. Ça m'intriguait.

J'ignorais s'il quittait la maison, ou juste la pièce. Mais vu qu'il s'est changé, je dirais que si. Je ne pouvais pas ne pas me dire qu'il allait peut-être rejoindre son ex, ou une autre fille. En fait, avec lui je ne savais plus du tout quoi penser. Il n'est plus du tout affectif, ne me montre plus la moindre attention. J'ai l'impression d'être invisible à ces yeux, sauf quand il veut se défouler ou se satisfaire sexuellement. Je n'étais plus que ça, pour lui. Un objet sexuel, et un punching-ball.

Pour vous dire, j'ai fêté mes 22 ans le mois dernier et il ne me l'a même pas souhaité. Il avait oublié mon anniversaire. Même si je ne m'attendais pas à grand chose, ça m'avait fait beaucoup de peine.

Chiara : Maman ! Viens vite !

La porte s'est brusquement ouverte sur Chiara qui arrivait en courant face à moi, essoufflée.

Moi : Qu'est-ce qui se passe chérie ? Pourquoi tu ne dors pas ?

Je l'avais pourtant mise au lit il y'a peu.