Epilogue I

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♦︎♦︎♦︎ 4 ans plus tard ♦︎♦︎♦︎

New York, dans sa simplicité, est devenue mon refuge. J'ai laissé derrière moi l'Angleterre et l'opulence de ma vie passée en Italie, pour m'installer dans une petite maison modeste, loin des souvenirs pesants de Lorenzo. Chaque jour, je m'efforce de reconstruire ma vie avec mes enfants, Chiara, qui a maintenant 12 ans, et Matteo, 8 ans. Cette maison, bien que simple, est un sanctuaire de stabilité pour eux. Tout ce que je veux, c'est leur offrir un environnement sain et apaisant, loin des fantômes du passé.

Cependant, Lorenzo est une ombre qui refuse de disparaître. Bien qu'il soit censé être mort, chaque nuit, je me réveille en sursaut, hantée par les souvenirs. C'est comme si son emprise, pourtant brisée, continuait de me serrer à la gorge. Les violences, les humiliations, le contrôle... tout cela reste gravé dans mon esprit, refaisant surface dès que le silence de la nuit tombe. Lorenzo, dans la mort comme dans la vie, refuse de me libérer.

Je me surprends à penser à mon dernier enfant, celui que je n'ai pas pu garder après la mort de Lorenzo. Cette séparation me pèse chaque jour un peu plus. Je m'en veux. Non pas de l'avoir confié à Livia, je sais qu'il est mieux là-bas, mais de n'avoir pas pu être la mère que j'aurais voulu. Cet enfant, innocent de tout, représente pour moi une blessure vive, un rappel tangible de ce que j'ai traversé. Comment pourrais-je lui offrir de l'amour, alors que je n'ai plus rien en moi ? Je me sens vide, épuisée, incapable de donner à cet enfant ce que je donne naturellement à Chiara et Matteo.

Quant à l'argent... Cette grosse somme que la famille de Lorenzo m'a versée, censée être un dédommagement, est un poison. Oui, je l'ai acceptée, car cet argent a permis à mes enfants d'avoir une vie normale, d'aller à l'école sans se soucier du lendemain. Mais pour moi, cet argent n'a aucune valeur. C'est le produit des crimes, de la douleur, de la souffrance, et je ne peux jamais l'oublier. Je vis simplement pour tenter de ne pas être submergée par la culpabilité qui accompagne chaque dépense.

Et puis, il y a eu ces vidéos. Ces terribles vidéos que Lorenzo avait filmées en secret. Des images obscènes, humiliantes, devenues publiques et qui m'ont obligée à tout révéler. Mes parents savaient que j'avais souffert, qu'on m'avait battue, mais ils ignoraient l'ampleur de l'horreur. La diffusion de ces vidéos m'a forcée à avouer ce que j'avais gardé enfoui : les viols, la drogue, l'humiliation quotidienne.

Mon père, qui me soutenait au départ, s'est effondré sous le poids de la colère et du ressentiment. Il a rejeté Chiara et Matteo, comme s'ils étaient la continuité de Lorenzo. Il ne peut plus les regarder sans voir le visage de leur père. Quant à ma mère, elle aime ses petits-enfants, mais notre relation est devenue tendue, comme si elle était prise au piège entre mon père et moi. Pour préserver ma paix mentale, j'ai fini par m'éloigner. Je ne pouvais plus supporter cette tension. C'était une décision difficile, mais nécessaire pour moi et pour mes enfants.

Dans ce chaos, il y a eu Riley. Mon ami d'enfance, mon pilier, celui qui est resté à mes côtés à chaque étape de ma reconstruction. Il m'a convaincue de m'installer aux États-Unis, de repartir de zéro. Maintenant, il vit à quelques rues de chez moi, prêt à intervenir au moindre signe de détresse. Riley est amoureux, je le sais, mais je ne peux pas y répondre. Pas encore. Peut-être jamais. Je suis brisée, et je ne veux pas lui infliger cela.

Heureusement, il comprend. Il est patient, jamais insistant. Avec lui, les choses sont simples et parfois, je me surprends à penser à ce que l'avenir pourrait nous réserver. Mais je chasse vite ces pensées. J'ai encore trop de blessures à guérir. Je sais que je peux compter sur lui, mais je me demande souvent si je pourrais un jour vraiment me reconstruire. Est-ce que cet amour, cet amour sain que je vois dans ses yeux, est quelque chose que je mérite encore ? Pour l'instant, je préfère ne pas y penser. Tout ce qui compte, c'est Chiara, Matteo, et leur sécurité.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant