XLVII : Fracture

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Moi : Les semaines qui ont précédé notre départ, Lorenzo m'avait briefé sur ce que je devrai dire et comment me comporter. J'étais devenue tel un robot. Il me faisait répéter tous les jours pour être bien sûr que ce soit entré dans ma tête.

... : Malgré les menaces, étiez-vous prête à tout révéler ?

Moi : Je ne sais pas. Je le voulais bien, mais j'avais peur. Lorenzo était préparé. Il avait contacté l'Ambassade italienne à Londres pour intervenir en sa faveur, et nous étions partis avec plusieurs avocats en plus des enfants.

... : Les enfants... Comment se sont passées les retrouvailles avec eux ?

Moi : Ils nous ont rejoins une semaine avant qu'on aille à Londres, histoire de les préparer comme disait Lorenzo. Avec Matteo, tout c'est bien passé. Il était ravi de nous revoir après 3 mois de séparation. Chiara en revanche, c'était autre chose. Elle avait changé et malgré les menaces de son père, elle n'arrivait plus à faire semblant. Elle nous parlait à peine et était toujours distante. J'étais aussi très contrariée parce que Doña Sofia lui avait lissé les cheveux sans même demander mon autorisation, prétextant qu'ils étaient bien mieux ainsi. Elle avait aussi changé sa façon de s'habiller.

... : À ce moment là, avez-vous regretté votre décision de les laisser vivre avec elle ?

Moi : C'était toujours mieux qu'avec nous, répondis-je. Même si elle essayait de les façonner à son image, au moins ils n'avaient plus à vivre dans la violence et la peur.

... : Je comprend. Alors, cette visite à Londres. Racontez-moi...


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2 ans plus tôt
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La boule au ventre, je fixais le chemin que j'avais autrefois emprunté tant de fois. C'est chez mes parents qu'avait été fixée la rencontre, même si Lorenzo aurait préféré que ce soit ailleurs. On est arrivé hier soir, et on doit rentrer dans deux jours. Plus la voiture ralentissait, plus j'angoissais.

Lorenzo : Chiara ? Est-ce que tu as bien entendu tout ce que je t'ai dis ?

Elle se contentait de le regarder.

Lorenzo : Si tu dis quelque chose qu'il ne faut pas, papa va se mettre en colère. Et tu sais ce qui risque d'arriver si je m'énerve, n'est-ce pas ?

Elle a haussé les épaules.

Chiara : Comme d'habitude...

Lorenzo : À qui tu parles comme ça, toi ?!

Moi : Lorenzo, s'il te plait... c'est bon. Elle a compris.

Lorenzo : Elle devient de plus en plus impossible à vivre. Il y'a beaucoup trop de laisser aller. Dès qu'on part d'ici, les enfants reviennent vivre avec nous. Je vais lui apprendre moi, ce qu'est le respect envers ses parents. Non mais n'importe quoi !

Je me suis contentée de souffler,. La voiture s'est arrêtée. Ça me faisait tout drôle de revenir après tout ce temps. Lorenzo portait Matteo, tandis que Chiara marchait devant nous. De la seconde voiture, sont sortis deux avocats de Lorenzo, ainsi qu'un représentant de l'Ambassade italienne ici.

Une fois devant la porte, on a sonné. Quand celle-ci s'est ouverte, on est tombé sur mon père que je n'avais pas revu depuis 8 ans. Il m'a longuement regardé, avant de faire de même avec les enfants. Il était ému, mais tentait de le dissimuler.

Moi : Bonjour papa, dis-je timidement.

Il lui a fallut un petit moment pour réagir.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant