Jusqu'à ce que la mort nous sépare.

XIX. Revelations

Moi : Parfois, même dans les moments les plus difficiles, ceux où on croit être seule au monde et devoir tout encaisser dans le silence, la vie nous tend une perche. Ou peut-être que c'est Dieu, dis-je. Je ne sais pas. J'ai pas mal perdu la foi...

... : Quelle perche vous a-t-on tendu, Kenaya ?

J'ai souris.

Moi : Livia.

Cette fille... Dieu seul sait ce qu'elle a pu représenter pour moi. Sans elle, je ne sais pas si j'aurais été là aujourd'hui.

... : Votre belle-soeur.

Moi : Elle a essayé de m'aider. Plusieurs fois. Seulement quand on vous tend une perche et que vous êtes sous emprise, c'est difficile de la saisir. En tout cas, moi je n'ai pas su le faire. Du moins pas tout de suite...

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7 ans plus tôt
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Assise sur un pouf dans le petit salon privé, je prenais plaisir à m'occuper des cheveux de ma fille installée devant moi. Vue leur texture, j'ai toujours tenu à m'en occuper moi-même. C'est comme un petit rituel entre nous. Ce que j'aime le plus dans tout ça, c'est que Chiara coopère totalement. Contrairement aux entres enfants elle ne pleure pas, elle se laisse juste faire en étant patiente.

En même temps, je me perdais dans mes pensées. J'avais eu mon diplôme, pris un an de plus, et pourtant je ressentais un grand vide en moi. Une immense solitude et un mal-être indescriptible.

Il est vrai que ces derniers semaines Lorenzo n'avait pas levé la main sur moi, mais il restait tout de même très désagréable par moment. Les insultes, les crises de nerfs, les mots rabaissants, la torture psychologique... tout ça faisait désormais parti de mon quotidien.

... : Devinez qui est là ?!

Ma belle-soeur est apparue. Chiara s'est redressée.

Chiara : Tata !

Elle l'a prise dans ses bras.

Livia : Ma puce ! Tu m'as manqué. Comme tu es mignonne !

Chiara : Mechi !

Livia a posé son regard sur moi, j'ai baissé la tête sans trop savoir pourquoi.

Livia : Tu vas bien ?

Moi : Oui merci, soufflais-je. Et toi ?

Livia : Ça va super ! Je suis là pour quelques jours. Je n'avais pas trop envie d'aller chez les parents donc j'ai décidé de venir ici. J'espère que ça ne dérange pas.

Bien au contraire. De la compagnie... Je ne demande que cela.

Moi : Bien sûre que non voyons, assurais-je. Tu es la bienvenue et tu le sais.

Livia : Et puis comme ça je peux passer plus de temps avec ma nièce chérie.

Elles riaient toutes les deux.

Livia : Mon frère n'est pas là ?

Moi : Il ne va pas tarder à rentrer normalement.

Livia : D'accord.

On s'est assise.

Moi : Combien de temps compte tu rester ?

Livia : Une ou deux semaines. Ça dépend. Je ne suis pas encore sûre.

Moi : C'est bien de t'avoir parmi nous en tout cas.

Elle a souri.

Livia : Dis donc ma puce, tu vas chercher tes jouets pour les montrer à tata ?