XI : Red flags

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Après avoir pris une courte pause à l'extérieur histoire de prendre mes cachets et de souffler un petit peu, je suis revenue dans la pièce. Bien évidemment elle était toujours là. Elle n'avait pas bougé d'un poil.

... : Vous êtes prête à reprendre, Kenaya ?

Pour toute réponse j'ai juste hoché la tête, avant de prendre place au même endroit. J'ai vérifié que la caméra était bien en marche, puis je me suis décidée à reprendre.

Moi : L'amour est un sentiment complexe et destructeur, soufflais-je. Je l'ai appris à mes dépends et bien trop tard malheureusement...

... : Que voulez-vous dire ?

Tellement de choses, à vrai dire. Et en même temps pas assez.

Moi : Plus le temps passait, plus il devenait distant à cause du travail. Il voyageait très souvent et parfois même sans me prévenir, ajoutais-je tristement.

Elle s'est remise à écrire. Je me demande bien ce qu'elle note, d'ailleurs.

Moi : Et quand il était de retour à la maison, il était de mauvaise humeur la plupart du temps alors je n'osais pas lui faire de remarque à ce sujet de peur de le contrarier.

Elle ne dit rien, mais hocha la tête.

Moi : J'ai eu tord parce que mon silence a fait qu'il s'est mis à me porter de moins en moins d'attention... J'essayais de comprendre, de me mettre à sa place, mais c'était de plus en plus difficile.

Sans même que je ne m'en rende compte, une larme s'est mise à rouler sur ma joue.

Moi : Je me sentais tellement seule et rejetée, murmurais-je la voix tremblante. Surtout depuis que nous vivions en Sicile où je ne connaissais personne. C'est dans ces moments là que ma famille me manquait encore plus. Vous n'imaginez même pas le nombre de fois où j'ai voulu appeler ma mère rien que pour entendre sa voix...

... : Pourquoi ne l'avez vous pas fait ? Votre ami Riley vous avait pourtant incité à le faire...

Moi : Vous connaissez déjà la réponse, précisais-je simplement.

Elle n'a pas répondu car elle savait que j'avais raison.

Moi : À partir de mon huitième mois de grossesse... c'est vraiment là que tout a empiré, poursuivis-je.


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9 ans plus tôt
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Seule face à la grande table de la salle à manger de cette immense demeure dans laquelle je vivais depuis trois mois, je peinais à avaler mon repas alors que je savais pertinemment qu'il fallait que je me nourrisse pour le bébé.

Lorenzo était en déplacement. Encore. Ça faisait plus de deux semaines qu'il était reparti et il ne m'avait appelé qu'une seule fois pour savoir comment c'était passé mon rendez-vous chez le médecin. Je ne vous cache pas que cette situation m'attristait beaucoup. Je me sentais impuissante face à tout cela.

Au début de ma grossesse il était pourtant présent pour moi. Tout le temps, et autant que j'en avais besoin. Maintenant c'est différent. Son travail lui prend tout son temps et toute son énergie à tel point qu'il ne se rend même pas compte qu'il nous fait passer au second rang le bébé et moi.

Je me posais des tas de question. Etait-ce la grossesse et mon apparence actuelle qui l'éloignait de moi ? Ou peut-être que je ne lui plaisais plus, qu'il regrettait de m'avoir épouser et que ses sentiments avaient disparus... je ne sais pas. Je ne comprenais pas.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant