XXVII : Trapped

520 31 9
                                    

... : On a tendance à estimer que les pervers narcissiques sont des personnes qui ont manqué d'attention durant leur enfance, qui ont été livrés à elles-mêmes et dont les besoins affectifs n'ont pas été comblés. Pensez-vous que ça ait été le cas de Lorenzo ?

Moi : Pour lui c'était le contraire. Il avait grandi dans une famille où il était idolâtré et où les valeurs de la supériorité et de la domination lui ont été inculquées dès son plus jeune âge. Avec ce genre de personne, on vit dans une perpétuelle illusion. On ne sait pas qui ils sont véritablement, pourtant on les aime à en mourir. En réalité, je suis tombée amoureuse d'une personne qui n'existait pas vraiment et qui au lieu de m'aimer comme moi je l'aimais, a exercé son pouvoir sur moi pour me détruire.

J'ai ris nerveusement.

Moi : Le pire, c'est qu'il était convaincu d'agir pour mon bien. Selon lui, c'était toujours moi qui ne comprenait pas bien combien j'étais aimée par lui et à quel point il m'était indispensable. Et au final, son mauvais caractère à mon égard, il m'a amenée à l'excuser, l'accepter.

Elle a de nouveau écrit dans son calepin.

Moi : Ce qui apparaît aujourd'hui, avec le recul, comme évident, c'était imperceptible pour moi à l'époque. Il était toujours très persuasif, autoritaire, manipulateur, à tel point qu'il a réussi à éteindre toutes les petites alarmes qui s'allumaient en moi parce que j'avais envie de croire en l'histoire qu'il me vendait, celle de l'homme qui m'aimait et qui agissait ainsi par amour pour moi... C'est insensé, je sais, mais c'était comme ça.


******************
6 ans plus tôt
******************

C'est le baptême de ma petite princesse aujourd'hui. En plus de Livia, Lorenzo avait choisi Rafaele comme parrain. Les choses s'étaient arrangées entre eux depuis, et heureusement. Cette dernière d'ailleurs, avait insisté pour être en charge de l'organisation de l'événement.

Moi : Voila mon ange, déclarais-je en ajustant sa coiffure. Tu es toute prête.

Chiara : Merci maman. Mais je voulais des nattes...

Moi : Je sais mon coeur, mais papa n'aime pas que je t'en fasse.

Elle fit la moue.

Moi : Je t'en ferais quand il ira en voyage pour son travail, c'est promis.

Elle a fini par sourire. Je lui caressais la joue, quand elle me prit le poignet.

Chiara : Tu t'es fais un bobo ?

Elle faisait allusion à la petite trace à l'arrière de mon poignet. Depuis un moment, Lorenzo voulait tout le temps avoir des rapports sexuels, que je sois d'accord ou non. Je pense que c'est devenu sa nouvelle façon de passer sa frustration sans avoir à me frapper. Il me forçait à faire des choses de plus en plus désobligeantes qu'il prenait plaisir à filmer à chaque fois.

Cette marque par exemple, il me l'avait fait la veille en m'attachant au lit. Je lui disais que c'était trop serré, que ça me faisait mal, mais il n'écoutait pas. Résultat, ça a laissé une trace que je ne pensais pas qu'on remarquerait

Pour lui, puisque nous étions mariés ce n'était pas un viol, mais un devoir conjugal que je devais remplir que je le veuille ou non. Il a réussi à me persuader que tout ça était normal. Les viols se mêlaient aux rapports sexuels consentis. Je ne faisais plus la différence car tout était confus du fait de la relation dominant-dominée globale, de mon admiration sans borne pour lui, de mon idéalisation, et de mon envie de croire tout ce qu'il me disait.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant