XXIV : Christmas

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Moi : Quand on est sous emprise, la personne qui nous fait du mal est aussi celle qui nous rend heureux et tout ça... ça embrouille. Lorenzo avait beau être violent, je l'aimais toujours autant voir beaucoup plus. Va savoir pourquoi... c'était comme ça. J'en arrivais même à me détester moi-même.

Elle me regardait tristement.

Moi : Pendant le reste de ma grossesse, il passait tout son temps au travail, avec des amis ou en voyage... C'est vrai que ce n'était pas si mal puisque quand il n'était pas là j'avais plus ou moins la paix, mais même quand je pouvais vivre un semblant de liberté, je n'y arrivais pas. Il me contrôlait tellement physiquement et mentalement que je n'arrivais à rien faire sans lui. Des fois je l'appelais juste pour avoir sa permission pour des choses simples du quotidien alors qu'en réalité je ne devrais pas...

... : Il avait un contrôle total sur vous lorsqu'il était présent, alors ce n'est pas étonnant que ça ait été le cas en son absence.

Moi : Je n'arrête pas de me dire que si j'avais été plus forte, les choses n'auraient pas prises ce tournant. Je lui ai donné tellement de pouvoir sur moi qu'au final, je n'étais plus que celle qu'il voulait que je sois. Il n'y avait plus de Kenaya Rodriguez. Kenaya Mancini était différente. Elle était impuissante, dominée, meurtrie, seule... je n'aimais pas cette personne là et pourtant c'était bien moi. La nouvelle moi.

Je soupirais.

Moi : Noël a toujours été ma fête préférée, ajoutais-je. Et ce encore plus en étant maman. Tout ce que je souhaitais, c'était créer des souvenirs heureux pour Chiara. Qu'elle adore cette fête autant que moi pendant mon enfance. Je voulais qu'elle profite de son innocence et de la magie de Noël tant qu'il était encore temps. Et même ça, il a réussi à le gâcher...


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6 ans plus tôt
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Ce soir c'est le réveillon de Noël alors j'étais plutôt de bonne humeur. En plus de cela, Lorenzo qui avait été absent 3 semaines était de retour à la maison depuis hier soir pour mon plus grand bonheur. Il m'avait manqué, j'étais ravie de le revoir. Par contre, ça ne semblait pas trop être le cas pour lui. Il était distant, froid, c'est limite s'il ne m'ignorait pas.

Je ne comprenais pas son comportement et à vrai dire, pour éviter tout problème, je ne cherchais pas à comprendre. Je me contentais d'être docile, attentionnée, et d'éviter de l'énerver en espérant que ça passe et qu'il revienne vers moi, même si ça me faisait beaucoup de peine. Encore plus avec les hormones.

Depuis qu'il m'avait frappé il y'a 3 mois, il ne m'avait plus touché mais il passait de moins en moins de temps avec moi, comme pour éviter de s'en prendre à moi. Il ne l'a pas dit directement, mais je savais que c'était pour ça. Nos rares conversations étaient toujours à propos de Chiara ou du bébé. C'était comme si j'étais devenue insignifiante à ses yeux.

Lorenzo : Tu es prête ?

J'ai hoché positivement la tête, tandis qu'il ajustait son noeud papillon. Les costumes lui vont vraiment bien. Ça le rend encore plus élégant et plus viril qu'il ne l'est déjà naturellement.

Lorenzo : On devrait descendre. Ils nous attendent.

On avait organisé un petit dîner en famille pour le réveillon, avec très peu de monde, juste les plus proches. J'étais fatiguée par la grossesse alors le fait que ce soit en petit comité m'arrangeait.

Moi : Tu as de la poudre juste là, fis-je remarquer en posant mon doigt sous son nez.

Je savais que c'était de la drogue, et ce n'était pas la première fois que je remarquais ça. Je n'osais pas aborder le sujet, mais ça ne me plaisait pas du tout.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant