Azura :
- Tu vas où ? annonça-t-il.
Lui, cet homme, sur le recoin du canapé, une bouteille de whisky à moitié vide dans les mains. Il me regarde avec dédain, de mon jean noir à mon pull gris trop large, et vieux. Comment peut-on boire de là à oublier que je travaille pour payer ses factures ? Pour payer ce qui sert à lui détruire la vie qui n'est d'autre que son alcool ?
- Au travail souffle-je, lasse.
Cette vie je ne l'ai pas décidé et si j'avais pu, je ne serai certainement pas ici dans cet appartement. La où nous ne pouvons même pas être plus de quatre au risque de se marcher sur les pieds. Sous la moisissure, l'humidité et le risque qui grandit chaque jour que les murs s'écroulent sous nos têtes. À vivre sous le même toit qu'un homme violent qui n'est d'autre que mon père. Si je pouvais, je partirai le plus loin possible de lui et ne jamais revenir. Mais où irais-je sinon ? Aussi triste que cela puisse paraitre, je n'ai que lui.
Face au soufflement sorti de ma bouche, la mâchoire de mon géniteur se contracte. Il n'aime pas qu'on le prenne pour un con. Mais sa question fut stupide.- Dégage.
Son ton est glacial et si des yeux pouvaient tuer, je serai déjà sous terre. Malgré ses derniers qui vacillent par la liqueur dans son sang. Je ne réagis pas même si l'envie de le gifler est plus forte chaque secondes. « Père » ou pas. Avant, on pouvait qualifier ma vie de banal. Mais j'avais neuve ans avant que tout ceci ne commence. Il a su tout me retirer me forçant à le suivre à l'autre bout du pays. Il a tout brisé et l'a prit dans sa tourmente. Ma vie, l'estime que je pouvais avoir de moi, ma confiance. J'ai perdu tout ce que mon ancienne vie avait à m'offrir de banale. Des balades, des rires, de la joie. Une famille. Une vraie famille. Il m'a réduit moi et ma vie en une chose si insignifiante que je pourrai prendre exemple sur un grain de poussière.
Passant le pas sans un regard derrière moi, je m'efforce de comprendre chaque fois que je le vois sous cet angle, c'est-à-dire tous les jours, pourquoi ? Pourquoi est-il devenu ainsi ? À cause de la mort de ma mère ? Mes pas dévalisant rapidement les escaliers me voici, désormais dehors, loin de lui. Ma poitrine se libéra. Si seulement j'avais les moyens de partir, je le ferai sans hésiter une seule seconde. Les gens qui pensent à fuguer pensent à aller chez des gens qu'on qualifierait d'amis. Mais contrairement aux autres, je n'en ai pas. Le temps a décidé d'écrire sur mon front : « Ne me parlez pas. Je suis un cas social. » Ainsi, les aléas de la vie m'ont crées un caractère qui permet de relativiser dans les situations, les plus, graves. Me permette de voir un lendemain, même si la veille fut compliquée. Le terme adéquat serait de dire que je suis : optimiste. Même si rien ne me pousse à l'être.
J'ai la vie sauve, au moins.
Par conséquent, même si l'occasion s'est présentée plus d'une fois, de partir, fuir, je suis seule. Et je ne voyais pas l'intérêt d'étaler ma vie qui n'est pas très joyeuse ou qui en ennuierait certains. Je ne veux pas être le genre de personne qui s'apitoie sur son sort. Je ne le suis et ne le serai jamais. « Mon père est violent. Il ne fait que boire et je dois m'assurer qu'il ai un appartement en allant travailler à sa place pour payer les factures. » Ma vie ne veut pas être écoutée par les gens. Elle ne mérite pas d'être écoutée par les gens. Néanmoins, un jour, par un rat le bol, j'ai essayé d'économiser ayant en quête première de partir. Malheureusement, il a vu mes débuts d'économies grâce à mes heures supplémentaires, sous ce qui me sert de lit, (qui n'est d'autres que le canapé). Les répercussions ont étés tels que pendant une semaine je ne devais pas le regarder au risque de me prendre une gifle. Après, cette mésaventure j'ai rencontré, accidentellement, ses iris noirs. Erreur de ma part puisque j'ai ressenti, quelques secondes plus tard, une douleur incommensurable au niveau de ma joue. Peu après a suivi le plat vacillant au sol, lorsque je lui servis à manger.
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Maudis-Moi
RomanceLa vie n'épargne peu de gens. Si ce n'est pour dire : Personne. Les aléas de la vie en détruisent certains et en reconstruisent d'autres. Mais que se passerait-il si deux âmes, brisés, pourtant si différentes, de prime abord, viendraient à se rencon...