Chapitre XXVIII : Vingt huit ans

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- Tu ne manques vraiment pas de culot lance mon amie, aigrement. Évidemment que je vote contre.

Malgré l'inquiétude, je ne peux m'empêcher de sourire face à la loyauté intégrale de mon amie.

- On est vraiment obligés de faire ce vote ?

- Oui insista Nina.

- Alors je vote contre sans hésitation répond Vincenzo.

- Moi également ! annonce Rican.

- Je ne peux pas te suivre sur ce coup Nina ajoute Alaria.

Un silence se faufile, avant que la voix de leurs mères ne retentisse, mettant un point final à cette discussion.

- Le vote n'est pas accepté. Tous sont contre. Requête refusée s'élance Dona.

Je ne peux m'empêcher de souffler de soulagement, sachant que je ne retournerai chez moi, ni même dans une vie qui lui y ressemble. La pression dans mon aorte se délasse, sans que je ne perde mon sourire. Cette famille est à présent la mienne. Ma confiance qui ne fut donnée à personne, auparavant, ils la détiennent sans que je n'hésite plus une seconde. « Tous sont contre. » Il a voté contre ma sortie ? Cela manque de sens. Ou peut-être pas. Il se fait un malin à plaisir à torturer quiconque. Il veut simplement le faire perdurer. Je ne doute nullement de sa présence. Mon instinct répond en sa présence. Même si il n'est un grand parleur, son odeur elle parle à sa place. Décidant donc, de me lever, je rentre dans l'habitacle intérieur. Tous les regards, sauf un, se braque vers moi. Sinara en se levant mime l'innocence.

- Bonjour me lance-t-elle à mes côtés.

Elle est si douée pour ne rien laisser paraître, qu'elle me rappelle moi fut un temps. Néanmoins, je sais bien ce que j'ai entendu et que je ne fus dans un rêve. Je préfère également feinter l'innocence, en souriant à tous. Sauf elle, il en est clair.

- C'est une réunion de famille ? lance-je, faussement, perdue.

- Oui et elle vient de se finir affirme Vincenzo, tout en regardant Nina.

Alaria, coupe l'appel qu'elle avait avec Rican une minute à peine avant que je n'apparaisse. Ils feintent tous si bien l'ignorance. Ils sont doués, je dois l'avouer. Nina ne peut s'empêcher de souffler de mécontentement en me voyant, les yeux emplit de colère. Sûrement par l'échec de sa mission première, ou encore de me voir dans les lieux dans lesquels elle se trouve.

- Bonjour lance-je à Dona.

- Viens te joindre à nous pour le petit déjeuner.

J'acquiesce avant qu'ils ne se lèvent tous et viennent s'asseoir autour de la table, proéminente, de la salle à manger. Je réalise toute cette garniture qui n'attend qu'à être dévorée. Vu le monde et la quantité, je parierai presque qu'il en restera pour une famille plus nombreuse.

- Aujourd'hui la réception a lieu chez moi m'informe Alaria.

Je souris, en acquiesçant, signe de mon approbation. En quel honneur a lieu cette réception ? Une lourde tension se fait sentir, en sachant d'où elle vient. Nina et son vote a su mettre du feu, sur une huile qu'elle a su enflammé toute seule, sans aide aucune. J'aimerai la détester mais ces propos ultérieures me hante chaque jour depuis que je suis présente dans cette famille. Même si ils aimeraient me dire le contraire, ce n'est facile pour eux. Avoir tant à gérer, n'est pas humain. Sans oublier, les choses que leurs travails leurs demande d'accomplir en parallèle.

- Elle a lieu à vingt et une heure.

Vincenzo boit une gorgée de son café, après m'en avoir informé en souriant. Sinara a l'air toujours aussi tendue, et je lui touche le dos de la main, afin de la calmer. On dirait, qu'elle le prend plus à cœur que moi.

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