Maudis-Moi

Chapitre XXXV : Rite de passage

Ainsi son domicile se dresse devant nous, avant que le moteur ne cesse de vrombir. Je n'ai pas même le temps de lui poser une question, que je remarque Sinara et Vincenzo venir à nous, tout sourire. Par conséquent, j'en sors lorsque mon amie me tend les bras heureuse de nos retrouvailles. Elle me demande comment je vais, ainsi je ne lui mens pas. Je vais bien, vraiment bien. Même si quitter l'Italie me rend amère, j'ai l'impression que les choses changent. Pour le meilleur. Mais je ne veux me l'avouer, par peur que le karma ne me rattrape.

- J'ai des choses à te raconter me chuchote-t-elle.

Ayant hâte de l'entendre, j'acquiesce curieuse. Vincenzo parle discrètement avec son grand frère, avant que mon ami me prenne dans ses bras à son tour.

- J'ai prépare le dîner m'affirme-t-il.

- Oh...je n'ai pas faim.

Gênée, me sentant malpoli de refuser je remarque les yeux noirs qu'Enzo me lance, en retrait de tous. Je souris en coin, sachant à quel point il aimerait me contredire en cet instant. Sauf que sa sœur s'allie à ma cause. Ce pour mon plus grand bonheur.

- Ce n'est pas grave, nous le mettrons au frais.

Je souris, en la remerciant avant que nous passions le pas à l'intérieur du domicile de l'aîné. Sans même s'attarder au rez de chaussée, Sinara m'agrippe le bras me forçant presque à courir à l'étage. Désormais dans ma chambre, presque essoufflée elle s'assoit en tapant la place à ses côtés. Je ris face à son enthousiasme avant d'exécuter, attentive.

- Alors qu'as-tu à me dire ?

- Comment fut ces jours sans moi ?

- Assez originaux.

Comment le lui dire ?

- Je ne m'attendais pas à moins rit-elle.

Je ris à ses côtés avant de me reprendre.

- Alors ? Avec Charlie ?

- Eh bien...c'est ce dont je voulais te parler.

Elle se redresse pour prendre son téléphone qui fut dans la poche arrière de son pantalon en soufflant. Sinara pianote quelque chose avant de me le tendre. Je fronce les sourcils, désormais le regard fixé sur le cellulaire de mon amie.

De : Sinara. 17h56.
Je suis désolée, je ne pense pas pouvoir être présente pour ton repas de famille avec ton frère. J'en ai
également un avec ma famille.

De : Charlie. 18h06.
Pas de soucis, je le reporterai. Toute ta famille sera présent ?

De : Sinara. 18h15.
Tout à fait.

De : Charlie. 18h18.
Très bien.

Levant le regard remarquant le stress apparent de mon amie, je fronce d'autant plus les sourcils. La discussion n'a rien d'anormal, pourquoi a-t-elle l'air de s'en soucier ?

- Il n'y a rien d'alarmant, si ?

- Non mais...lorsque nous commencions à nous voir l'année dernière, il m'a fait part du fait qu'il aurait aimé rencontré ma famille. Néanmoins, comme tu peux le savoir la mienne n'a rien de banal. Je sais que c'est important pour lui de passer cette étape. Je suis prête à la passer mais...j'ai peur qu'il prenne la fuite.

Elle remet ses cheveux en ordre, comme nerveusement en ne cessant de regarder son téléphone. Sinara n'a pas honte de sa famille, loin de la. Elle a cette lueur de fierté dans les iris lorsque l'on parle d'eux. Néanmoins, sa peur de le voir partir suite à cette rencontre les parcours.