Chapitre XXII : Warren

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Étonnée par une telle proposition, je ne refuse pas pour autant. Quel est le meilleur moyen de s'entraîner qu'avec une personne qui a des conditions physiques bien plus favorables que les miennes ? Même plus favorables que la « norme » ? Toutes les fois où je l'entendais partir et revenir une heure après afin d'aller courir. Ou encore transpirant après s'être sûrement entraîné dans cette salle pendant des heures. Ça m'a l'air d'être une bonne idée. Je le suis délicatement en silence, et passe l'émail des plusieurs filets à l'horizontale avant de le voir enlever son tee-shirt sans enfiler ses gants. Je ne peux m'empêcher de tourner les yeux, gênée. Quelque chose en moi, cette petite chose me crie de le contempler mais ma raison me dit qu'il est préférable de ne rien laisser paraître afin de me concentrer uniquement et seulement sur le match qui s'apprête à se lancer. Même si je sais qu'il gagnera, ce n'est qu'une question d'entraînement. Ne sachant pas comment faire pour commencer, je m'avance pas à pas, lui n'ayant même pas sa garde, me faisant comprendre que je ne suis pas une menace. Il me sous-estime ouvertement, comportement qui m'agace grandement.

- Sérieusement ? lançais-je irritée.

Il me regarde, l'air de ne faussement pas comprendre où je veux en venir. Je lève à nouveau les yeux, avant de me reprendre avec ma garde et de m'approcher pas à pas à lui tout en cercle.

- Sois plus en appuie avec le sol.

Je prends en compte son conseil tout en étant concentrée le plus possible sur ma garde, mes pieds sur le sol, et ma potentielle attaque.

- Anticipe.

Il fait un mouvement vers moi et je me recule en évitant son coup. Souriant comme une enfant, fière d'un début ainsi, je prends plus d'aise et attaque cette fois, avec ma droite, son ventre. Il anticipe comme prévenu au préalable et m'évite à la perfection. Nous tournons ainsi encore quelques minutes. Il est attentif, moi également. J'anticipe, lui aussi. Lorsque je pensais le prendre du court en lui laissant croire que j'allais taper à droite au lieu d'à gauche, il me contre et me fait tomber à l'aide de son pied, sur le sol. Tout se passe rapidement mais le voici, au dessus de moi, ses mains de part et d'autre des côtés de mon visage. De plus près, sa beauté est encore plus frappante, et son odeur encore plus fraîche et musqué.

- Pas assez rapide.

Je me reprends de mes émotions en le poussant sur le côté afin de m'éloigner de son aura écrasante. Son insolence m'irrite au plus au point, ainsi j'enlève mes gants les laissant sur le ring de boxe. Il suit le mouvement avant que je ne prenne la bouteille d'eau laissé au préalable.

- C'est pour lui ?

Je me tourne, mon corps se crispant sans rien laisser paraître. A quoi servirait de lui mentir ? Il le saura quoi que je veuille faire croire. Légèrement j'hoche positivement la tête avant qu'il ne s'avance à moi. Donc il est au courant de ce dont j'ai fait par à Sinara.

- Inoltre sei coraggioso.

Après avoir dit cette phrase relevant d'une langue que je ne comprends pas, l'italien, il me laisse ainsi sans autre mot, aucun. Qu'a-t-il dit ? Veux-je vraiment le savoir ? Je ne pense pas vraiment. Il a sûrement du me lancer une pic sur ma technique de défense, ou autre. Fermant la lumière de la salle de sport derrière moi, j'entends une voix familière à l'entrée.

- Elle dort ?

Tout en montant les escaliers, je reconnais la voix de mon amie, sa sœur. Sinara. Lorsqu'elle me voit transpirante, en tenue de sport, elle ne peut s'empêcher de froncer les sourcils en regardant son frère ayant remit son tee-shirt, en remontant les escaliers. Elle comprend assez rapidement que je suis partie faire une session de sport et m'inspecte pour voir si je me suis blessée, connaissant ma maladresse.

Maudis-MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant