Il sait quels sont mes liens avec son frère. Compliqué, depuis le début d'ailleurs, sans même devoir compter l'épisode précédent. Atrocement conflictuel. Malgré ça, Vincenzo m'a fait part de choses dont je n'aurai jamais soupçonnés l'existence. Enzo, a eu une vie dure, ses traumatismes pesant sur son dos. Voilà pourquoi, il visait si juste lors de mes crises d'angoisses. Notamment sur les bruits sourds. Parce qu'il a, sûrement, du le vivre également. J'essuie les quelques gouttes s'étant logés sur mes joues en les balayant du revers de la main.
- Je te fais assez confiance pour t'en faire part. Alors fais-en bonne usage.
Son regard ému par l'émotion vive qui lui prend part, je lui souris compatissante. Je pense être bien placée pour savoir ce qu'est d'avoir un père violent, impulsif, abusif, d'un pouvoir émotionnel si grand que sa propre estime de soi.
- Merci dis-je doucement.
Qu'il me fasse confiance, assez, pour me livrer une part de sa vie qui n'a du être facile pour personne me touche profondément. À présent, j'en connais un peu mieux sur lui, son comportement, les réponses à, certains de, ses actes. Mes liens avec cette famille ne cesse de se fortifier. Il me touche l'épaule, avant de se lever en défroissant sa veste de costard gris en s'échappe me laissant seule avec son passé dans les mains. Je ne pensais un avoir un réel point commun avec Enzo. Mais le nôtre est si grand qu'il en détermine notre vie, qui nous sommes, notre force de caractère. Nous sommes qui nous sommes à l'heure d'aujourd'hui dans le bien comme dans le mal par ce que nous avons vécus. Il ne voit le bout du tunnel, comme moi fut un temps. J'avais besoin de cette famille pour m'enlever toutes ses idées noires qui me torturaient sans cesse l'esprit. Lui, n'a pas encore trouvé son échappatoire. L'envie de l'aider est forte. Je ne devrai penser de lui qu'il est peut-être bon au fond. Il n'a su me montré que le mauvais de son caractère, doutant que du positif s'y trouve à l'intérieur. Néanmoins, si quelqu'un m'avait tendu la main, je l'aurai prise qu'importe qui me l'aurait tendu. Mais Enzo, ne veut de l'aide extérieur. Il rejette toute forme de sympathie ou de bienveillance qu'on lui destine. Il sabote lui même, les aides extérieures. « Il trouve un certain réconfort dans la solitude » J'aimais être seule car ce fut les moments où je pouvais m'entendre penser. « On s'y habitue. » Il s'est forgé une carapace dur comme le fer, incassable comme le béton. « Il n'a pas parlé pendant six mois. »
Ainsi ont étés mes pensées en cette fin de journée, lui étant destiné. Peut-il se montrer bon ? Il n'a vécu que dans le conflit, le danger et les secousses. Sa vie est ainsi. La mienne était ainsi. Je suis restée, entourée d'une couverture en laine, au vu de la température qui a chuté, que je ne sens même plus, assise sur le canapé extérieur. Je déteste que l'on me regarde avec pitié, peu fut les fois. Je suppose qu'il en va de soit avec son passé. La famille Galvani, portent de lourd secrets.
Passant une nuit plutôt mouvementée, en sursaut, je me réveille un peu avant l'aurore. Des yeux noirs sont venues hantés mon rêve. Si l'on qualifierait cette course poursuite angoissante, un rêve. Je m'étire avant de regarder le ciel qui commence à se dégager. Que puis-je faire ce matin ? M'aérer l'esprit est le mot d'ordre. Je ne peux faire mon sport, n'ayant pas de salle ici présente. J'ai la chance d'avoir un téléphone, donc un GPS, je peux potentiellement me balader en ville ? Est-ce une bonne idée, malgré l'accord de Vincenzo ? Avoir l'opportunité que je n'ai pu avoir la semaine où je fus ici ? Je pars sous la douche, me change d'une tenue prise dans ma valise. Je choisis une robe bleu pastel en laissant mes cheveux à l'air libre sans maquillage. Comment a-t-il géré ce qu'il a su enduré pendant des années ? Tout en descendant, je remarque sans pourtant aucune trace d'un individu, un petit déjeuner sur un charriot en argent. Croissant, jus d'orange, fruits. Je souris toujours aussi intriguée de voir que la nourriture est quelque chose dont ils y apportent une grande importance. Peut-être est-ce culturel. Je mets tout dans un plateau et me pose, à nouveau, sur le balcon. Je mange accompagné d'un calme apaisant, mon pallet criant joie. Que caches-tu Enzo ?
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Maudis-Moi
RomanceLa vie n'épargne peu de gens. Si ce n'est pour dire : Personne. Les aléas de la vie en détruisent certains et en reconstruisent d'autres. Mais que se passerait-il si deux âmes, brisés, pourtant si différentes, de prime abord, viendraient à se rencon...