Chapitre LV : Règlement rompue

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Enzo :

J'espère que c'est faux. J'espère pour lui que c'est une blague. De mauvais goût certes. Comment peut-il me désobéir encore ? Comment a-t-il le culot de se ramener chez moi ? « Il est venu pour prendre de ses nouvelles. » Il en profite que je ne sois pas la. Quelle petite merde. Je passa le pas à l'intérieur avant de la remarquer dans la cuisine manger calmement.

- Tu comptais me dire que Rican est passé ?

Je ne perds pas une seule seconde de plus pour lui faire part de mon savoir. Me provoque-t-il ? Tout le monde sait que ce n'est pas une bonne idée de me provoquer. Tout le monde.

- Tu l'aurais su de toute manière.

Elle inspecte mes mains. Comme si elles n'avaient rien de suspects. Comme du sang qui pourrait appartenir à son invité de ce matin. Ce n'est qu'une question de temps mijoté-je.

- Qu'est ce qu'il t'a dit ?

- Parce que tu es curieux maintenant ?

Elle finit sa bouchée avant d'éloigner son plat et de croiser les bras entre eux. Ouvertement, l'insolence coulant à flot elle lève un sourcil en l'air. Je souris, acide.

- Je vais pas me répéter.

- Sinon tu iras lui casser la gueule ? Comme tu l'as fait avec Sino ?

- Ne me donne pas d'idées.

Elle souffle comme exaspérée avant de passer devant moi et de déposer son assiette dans le levier. Puis se met face à moi. Comme une grande fille prête à répondre à son papa.

- De ce pourquoi vous ne vous parlez pas. Il m'a dit ce qu'il a fait. Et ce que ça a engendré pour Sinara. Pour lui.

- Pour lui ?

Laisse moi rire. Il a été stupide. À mit en péril la vie de Sinara parce qu'il ne sait pas se contrôler. Nous nous approchons mutuellement par la vivacité de notre échange.

- Quand est-ce que tu comprendras que lui aussi a souffert ? Et continue d'ailleurs à souffrir. À cause de toi !

- On récolte ce que l'on sème pas vrai ?

Elle me pousse de ses mains, en colère. Aussi fort qu'elle peut. Parce qu'elle m'en veut. Son souffle chaud qui me manqua tant vient s'immiscer dans les parcelles de mon corps. Je viens déposer mes doigts sur son menton pour qu'elle ne ne regarde que moi et moi seul. Mais elle s'éloigne. Pourquoi devrai-t-elle m'en vouloir. Je serra la mâchoire. Cette distance depuis son règlement me rend horriblement confus et tendu.

- De quoi d'autres avez-vous parlés ?

- Ça ne te regarde pas.

Je souris, malicieusement. Oh que si. D'un regard qui en dit long. Qui ne lâchera pas sa proie avant de l'avoir eu. Et elle est ma proie. Je me rapproche, et elle ne peut pas s'échapper. Enfermée, sans aucun échappatoire. Je remarque les poils de son cou frissonner. Ses lèvres sont sèches. Elle les mouilles. Elle ne devrai pas me provoquer de la sorte.

- Alors j'irai lui en toucher deux mots lui chuchote-je.

- Est-ce que c'est du chantage ?

- Non. Juste un compromis.

Ahurie que je reprenne ses dires passés, elle me fusilla du regard. Je souris intérieurement. Son visage n'est qu'à quelques centimètres du mien. Son odeur vanillée me consume entièrement. Je la regarde, l'air de ne pas flancher même si je suis proche. Trop proche de perdre. Je penche ma tête vers son cou, et l'effleure légèrement de mes lèvres. Je fis de même avec sa mâchoire puis son oreille droite. Et finit avec ses lèvres.

Maudis-MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant