- Aller ma jolie, sors de ta cachette.
Les pas se rapprochent de moi, les portes ultérieures à moi se mettent à s'ouvrir, par le grincement de ces dernières. C'est pas vrai. Qu'est ce que je dois faire ? Je n'aurai pensé rêver posséder un téléphone un jour. Prévenir quelqu'un. Les pas émettent à nouveau un retentissement, avant que l'ombre de ces derniers ne se montrent sous ma porte.
- Je crois que je t'ai trouvé avoue-t-il vainqueur.
Ainsi, la porte s'ouvre, laissant place à l'homme que j'avais discerné auparavant. Celui dont je redoutais qu'il fut là. Des yeux noirs. Mon rythme cardiaque n'a pas été aussi irrégulier depuis que j'ai cessé de passer le pas chez mon géniteur. Il me regarde ainsi, en penchant légèrement la tête, un sourire presque sadique incrusté au visage. Cette expression vient se mélanger avec les rides de la quarantaine qu'il a du obtenir il y'a, de cela, des années. Il s'approche de moi, étant tétanisée en m'attrapant le bras. Ma voix arrive à se faufiler parmi cette inquiétude grandissante, et mon coeur que je ne sens presque plus.
- Lâchez-moi !
Je me débats aussi fort que je peux, poussée à l'adrénaline, mon instinct de survie se réveillant immédiatement. Cela fut si longtemps que je ne l'avais pas rencontré, mais une chose est sûre : il n'a m'avait manqué. Cette instinct se réveillant lorsque la mort s'approche de toi, à grand pas.
- Tout doux ma jolie...tout doux.
Il me plaque contre le mur, en posant l'une de ses mains sur ma bouche, pour camoufler ma voix.
- Tout va bien se passer.
De sa main libre, il pose son pouce sur ma jambe nue, malgré ma veste, que j'essaie de faire fuir en bougeant telle une anguille. Il vient, par la suite, la placer sur ma joue et ses contacts suffisent à décupler mes sens, pour me sortir de cette pièce le plus vite qui soit. Je ne sais comment, mais j'arrive à mordre la paume de sa main le plus fort que j'ai en ma possession. Naturellement, il crie en s'éloignant de moi. Pas assez pour que je m'échappe de son emprise. Un coup placé dans ses bijoux de famille, part instinctivement. Ainsi, il se tord de douleur en s'éloignant de moi, à quelques mètres, à présent.
- Petite pute, reviens ici grogne-t-il.
Sans tarder, j'accours vers l'extérieur de cette pièce, affolée. Je dois trouver Vincenzo, même Enzo. Vite, très vite avant qu'il ne me retrouve. Je dévalise l'escalier sans attendre et la foule se bouscule, la musique bat dans mes tympans, les mouvements des gens s'emmêlant avec ma propre fuite. Mes gestes sont plus lents mais je cours comme je peux, oubliant mes escarpins dans la foulée. Je ne m'excuse pas, fuit en examinant une silhouette que je reconnaîtrai même la vue embuée. C'est pas vrai, qu'est ce qui allait se passer ? Tout en essayant de refouler un imaginaire malsain, je suis ralentie par quelque chose qui me retient l'avant bras. Il m'a retrouvé. Je me débats fortement en émettant un trois cent soixante degrés avant de reculer le plus loin possible de cette emprise. C'est donc que je reconnais Enzo. Je rencontre sa carrure raide, le regard noir. Il remarque mon regard affolée, lorsque ses sourcils se froncent, si ma vision ne me fait défaut. Sans rien contrôler, j'accours vers lui et me réfugie dans ses bras, incertaine de vivre ce moment. Il se tend ardemment, et mes larmes coulent à nouveau un peu plus. Mon rythme est bien trop élevée, je dois sortir d'ici.
- S'il te plait...je...je dois aller dehors.
Tout est si flou, je suffoque, j'étouffe dans cette robe. Ma jambe touchée pas cet être. Ma joue également, la où mes larmes s'y mélangent. La scène repasse en boucle, comme pour me torturer. Il exécute à ma demande, pendant que je regarde en haut si cet homme, si l'on peut le qualifier ainsi, me voit en ce moment même. Il est là, les mains appuyés sur les barreaux. Son air de vengeance, un sourire sadique, des yeux noirs. Je tourne le regard fonçant avec Enzo qui me tient le bras, vers la sortie. Lorsque nous passons les vigiles, dehors, j'expire d'aise en m'adossant au mur de cette boite. Le Paradise Club. Loin d'être le paradis.
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Maudis-Moi
RomanceLa vie n'épargne peu de gens. Si ce n'est pour dire : Personne. Les aléas de la vie en détruisent certains et en reconstruisent d'autres. Mais que se passerait-il si deux âmes, brisés, pourtant si différentes, de prime abord, viendraient à se rencon...