Maudis-Moi

Chapitre XXXII : Un voeu

Il a l'air, foncièrement dans la méfiance de mes intentions. Peut-il cesser de croire que je veux lui nuire ? « La confiance ça se gagne » lui ai-je dit. Il est valable pour moi également.

- En apprendre sur toi sans que ça se finisse en carnage. Ou même simplement passer du temps en ville.

N'est-ce pas comme ça que nous apprenons à nous connaître ? Je retrace le parcours que j'ai pu avoir avec Sinira. Notre amitié s'est tissue par petit pas car je fus méfiante. Je suppose qu'il en va de soit également.

- Passer du temps en ville ? me rit-il, presque au nez.

Sa désinvolture se frotte à mes poils, se dressant de mécontentement.

- Très bien m'offusque-je.

On ne peut pas dire que je n'essaie pas d'être aimable ou encore de fournir des efforts. Lorsqu'il comprend mes intentions, il me regarde plus intensément. Même si ce regard me donne l'envie d'incruster mes iris dans les siennes, pour toujours, et m'asseoir à nouveau, je continue ma lancée. Tout ne doit pas aller dans son sens. À lui et son pouvoir de contrôle absolu.

- Sois prête à huit heures demain.

- Qu...quoi ?

- Ne me fais pas répéter au risque que je ne le regrette.

Ou pourrions nous aller à une heure ainsi matinale ? Dois-je stressée ? Pourquoi me dire qu'il me laissera seule au bord d'une station service me traverse donc l'esprit ? Sans en dire plus, au risque qu'il ne regrette, je m'en vais en haut sans oublier de prendre ma valise. Elle donne l'impression d'être plus lourde qu'à mon arrivée. Arrivée dans la chambre de mon amie, ne pouvant aller dormir à l'extérieur, je mets rapidement mon téléphone à charger. Si il me laisse je ne sais pas, je pourrai appeler quelqu'un. Me faufilant sous la couette, mes yeux incrustée au plafond, intriguée et bizarrement excitée. Quel est donc le programme de demain ? Vais-je en apprendre, un peu plus, sur lui ? Sous ces questions, j'entends la porte de l'ascenseur émettre un bruit signe qu'il s'en va, où que quelqu'un rentre. Le silence plane, ainsi je penche donc pour la première option lorsque mes yeux se closent.

                          Réveillée à présent depuis deux bonnes heures, sans que l'excitation de la veille ne m'ai quitté, je m'en suis allée me doucher avant que le dilemme de l'accoutrement vienne faire surface. J'ai longuement cogité. Vu l'heure à laquelle nous avons rendez-vous, nous n'allons manger. Alors j'ai éliminé les robes. Le temps s'est, nettement, éclaircie j'ai donc pu accepter les jupes. Avant d'opter pour un style casual. Je me suis munie d'un jean délavée à Sinara, avec une ceinture noire, cette dernier est cachée pour le col roulé blanc qui descend jusqu'au début de mes hanches. J'ai, par la suite, plaqué mes cheveux trouvant bon de le faire. Une paire de boucle d'oreilles en or, en sortant le collier qui Rican m'a offert. Une paire de baskets blanches enfilées je me décide, fin prête, à sortir de ma chambre. N'ayant pas même, légèrement, faim je ne bois simplement qu'un grand verre d'eau, lorsque je descends, suivit d'un raisin déposé sur cette corbeille à fruit dans la voler. Où-est-il me ? pose-je face au silence. Sept heures cinquante six. M'attend-t-il dans le hall ? Je devrai descendre, n'ayant rien à perdre si je le faisais. Mon sac noir disposant de tout ce dont j'ai besoin, c'est à dire mon téléphone, j'appuie sur le seul bouton présent pour l'ascenseur. En arrivant, je m'y insère et triture mes doigts tout le long de la descente. Tout ira bien.

À présent en bas, cherchant sa carrure de l'œil, je le vois debout près de l'îlot centrale, la tête sur son téléphone. La dame située face à lui, ne cesse de le regarder avec des yeux qui en disent long. Il est indéniable qu'il ne laisse personne indiffèrent. Bizarrement, face à son ignorance, je ne peux m'empêcher de ressentir une grande satisfaction. Je le rejoins et lorsque je fus à sa hauteur, je n'ai nulle besoin de signaler ma présence. Son regard rencontre le mien et je retrouve toutes ces, folles, sensations. Les mains qui se font moites, la respiration plus saccadée.