Chapitre XXIII : Le « Paradise » Club

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Avant même que je ne dise quoi que ce soit, la porte de l'entrée claque, m'extirpant pour ma part de cette bulle magique dans laquelle je me retrouvais sans même m'en être rendue compte. Comme si j'avais un comportement de coupable, je m'éloigne le plus possible de lui, voyant que nous ne sommes plus seuls. Malheureusement ou heureusement ? Le rouge me monte atrocement aux joues. Vincenzo.

- On a des nouvelles d'Igor crie-t-il pensant que son frère fut en haut.

Tournant la tête, une nanoseconde après son propos, sa bouche se referme avant de pointer l'étage.

- Je pensais que tu étais en haut et toi avec Sinara.

Il me regarde, je jurerai en s'efforçant de ne pas froncer les sourcils. Mes joues me trahissent sûrement. Reprends toi Azura. Afin de détourner ses yeux de mon comportement, je prends la parole sérieusement curieuse.

- Igor ? Comme le Igor que j'ai vu ?

Je me rappelle hier soir, Enzo m'avait dit qu'il ne m'avait pas laissé dans les griffes de ce russe présent dans cette vente aux enchères humaines. Il s'appelait Igor. Est-ce une coïncidence ? J'ai la certitude que non.

- Comment le sais-tu ?

Le regard de Vincenzo se tourne vers son frère, en fronçant les sourcils. Toujours perdu, il se reprend.

- Oui. Nous avons certaines affaires à régler avec lui. Ce soir au Paradise Club.

Je m'efforce de ne pas regarder son frère, dans la peur que mes joues reprennent de plus belles, alors qu'il ne s'est rien passé. Et ne se passera absolument rien. Vous pouvez en avoir la certitude. Des nouvelles d'Igor ? Ont-ils besoin de lui sur un coup ? Une bouffée d'angoisse me vient, essayant miraculeusement de la refouler. Il ne me laisserai pas dans ses pattes. Si ?

- Tu peux venir Azura lance Vincenzo.

C'est ainsi que la voix d'Enzo se répand dans la salle commune. C'est comme si son frère l'avait étrangement provoqué, son corps s'avançant vers lui.

- Sei totalmente stupido ?

Enzo a l'air de frôler la rage à l'état pure. Ce language a su interagir parfaitement avec son language corporelle. Que lui prend-t-il ? Qu'a-t-il dit ? Vincenzo se met à sourire en coin ses yeux trahissant la légère inquiétude qu'il ressent de ses propres propos.

- Che cosa ? Hai paura che gli succeda qualcosa ?

Ainsi, le regard de Vincenzo, une étrange lueur de fierté dans les yeux, me regarde donc,

- Sois prête dans une heure.

- Elle ne vient pas.

Enzo décide de ce qui m'est de mon choix de choisir. Je déteste que l'on puisse choisir à ma place. Parler en mon nom, comme ayant un arrière gout d'un passé que je ne veux revivre. Sachant très bien, qu'Igor n'est pas un esprit sain dans un corps sain il est préférable que je ne sois pas la, pas vrai ? Pourtant, je suis poussée à penser le contraire. Si je suis avec eux, il ne m'arrivera rien. En théorie.

- Elle a son libre arbitre lance son frère à mon égard.

Il me regarde, comme préoccupé de m'avoir brusqué ou même que je puisse aller donner raison à son frère. Je ressens une bouffée de gratitude envers mon ami de penser à ce que je veux, moi. Chaque jour passe et cela ne cesse d'appuyer le parallèle avec ces deux personnes du même monde, pourtant, donnant l'impression d'en venir de deux opposés.

- Je serai là.

Vincenzo souffle légèrement au vu de ses épaules moins rigides avant de me lancer un clin d'œil. Il me pointe l'étage me donnant comme le signal pour aller me préparer. J'y vais donc sans comprendre ce que je viens de faire. Vais-je vraiment être dans leurs magouilles ? Pourquoi suis-je si fière ? Avec tant d'égo ? Ça aura raison de moi, je le jure. Je me pousse à ne pas regretter mon choix lorsque je saute dans la douche et ne pas trop y penser lorsque je m'apprête à la vitesse de l'éclair dans l'incertitude qu'Enzo me fasse le même coup que l'Italie. Une robe à mi cuisse noir arbore les formes de mon corps, des bijoux en argent. Passant des boucles d'oreilles au bracelet. Je me plaque les cheveux, afin de « mieux lire les traits » de mon visage comme dirait Sinara. Je descends lorsque mes escarpins sont mit tout en pensant à marcher droit, au risque de me fouler les chevilles. Vincenzo est assit les jambes croisés, le bras droit allongé le long de la tête du canapé, pensif. Je m'approche de la cuisine afin de me servir un verre d'eau dans l'optique de remettre mes idées et ma folie, non, passagère en place.

Maudis-MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant