Chapitre XVII : La menace rôde dans l'air

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M'en allant également à l'étage, la où Sinara m'a installé dans une chambre, j'en prends la robe mise la veille, l'enfile après m'être lavée et m'assoit à nouveau sur le canapé de ce magnifique balcon. Même si la chambre dans laquelle Sinara m'a installé est magnifiquement jolie, je ne dois me priver d'une vue telle qu'elle. Si je le faisais, je m'en voudrai. M'asseyant, comme la veille, à la même place je cogite. Je n'avais encore jamais vu la panique extrême dans les yeux de Sinara, et ne veux revoir cette lueur. Qu'était-donc la menace ? Ont-ils beaucoup de rivaux ? Sont-ils tous aussi dangereux qu'eux ? Les Galvani ? C'est ainsi avec cet amas de pensées, que je me surprends moi-même à fermer les yeux. Demain est un autre jour, l'espérant peut-être meilleur.

Une voix que je réussis à discerner, malgré mon corps ramolli par le sommeil, vient éveiller mon ouïe. Une paupière après l'autre, le soleil se mettant à se lever j'en reste subjuguée. La couleur du ciel en est orange, éclairant tout sur ce passage de la même couleur. Moi également. La brise matinale est légère, agréable tant que j'en ferme les yeux pour en respirer quelques brides.

- À quoi tu t'attendais bordel ?

- Si j'avais su qu'il serait présent, je n'y serai jamais allée. Surtout pas avec Azura.

Le ton monte de plus en plus, laissant mon corps se congestionner d'une sensation qui m'est bien, trop, familière. La peur des cris, l'angoisse des coups. J'eu a peine le temps de reconnaître la voix de Sinara, qu'une autre résonne à son tour.

- Elle n'en savait rien.

Est-ce Dona qui vient de prendre la parole ? Pourquoi suis-je étonnée de savoir qu'elle est ici, alors que c'est après tout son pays ? Ses racines ?

- La prochaine fois pense avec ton cerveau.

Cette voix rauque, froide me transperçant l'échine me vient éclairant l'interlocuteur. Leur discussion ont l'air d'avoir un, fort, rapport avec ce qu'il s'est passé la veille. Chose, qui en est certainement le cas.

- Je suis désolée.

- J'en ai rien à foutre de tes excuses.

Sinara n'a pas l'air de vouloir contré les arguments de son grand frère, comme si elle savait qu'elle n'était pas pardonnable. En totale faute. Elle ne prend la peine de se justifier comme si elle battait retraite. Ce ne sont dans ses habitudes. Hier, était bel et bien sérieusement grave. La peur, l'angoisse dans les yeux de Sinara qui sont la plupart du temps synonyme de gaité et joie. Je prends mon courage à deux mains, avant de me lever et passer le pas afin de me retrouver dans leurs champ de vision. Enzo les mains crispées, les phalanges blanchis accentue son caractère froid, dangereux, asociale. Sinara a le regard fuyard, soucieux se grattant le front en regardant presque le sol. Dona est aux côtés de sa fille, la tenant par la taille comme pour lui montrer son soutien. Vincenzo, quand à lui, est au milieu comme si il luttait entre les deux partis.

- Bonjour dis-je doucement.

Leurs regards à tous, presque, se braquent sur moi. Ils me sourient, presque tous, à l'unisson venant me couvrir de leurs chaleurs humaines.

- Nous t'avons réveillée ?

Dona l'air protecteur et maternelle s'élance en s'éloignant de sa fille.

- Je l'étais déjà. Ne vous inquiétez pas.

Rien ne sert de la faire culpabiliser, plus qu'elle n'a l'air de l'être. La situation de la veille ont l'air de les préoccuper. C'est dangereux mais voir mon amie, ainsi, ne me plaît guère. Elle se prend toutes les fautes alors qu'elle n'a voulu que me faire vivre, telle une personne. Une vraie personne. Non un objet ambulant, sans vie ni plus d'émotions. Je me dois alors, au moins, de leurs faire part de mes pensées et mon ressenti. Quitte à m'aventurer sur un terrain dont je n'en connais la superficie, sa profondeur.

Maudis-MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant