Est-ce une roulette russe ? Pourquoi personne n'a l'air choqué ? Pas même une personne n'a les yeux grands ouverts, les mains devant la bouche ou encore recrache ce dont ils mâchent. Néanmoins, ma confusion, ma peur ainsi que ma détresse elles ne cessent de se nourrir. Et encore plus, lorsque Charlie ferme les yeux, en tremblant légèrement. Quelle est donc la suite ? Si il tombait sur la seule balle qui s'y trouvait ? Comment peut-il accepter aussi simplement ? Je tourne le regard pour voir celui de mon amie, pas l'once paniquée. Ne tient donc-t-elle si peu à lui ? Avoir une mort sur la conscience, ne sont pas dans mes projets futurs. Lorsque je m'apprêtais à le stopper dans son élan, levant mon postérieur de la chaise, le bruit de l'automatique retentit, vide. Je ne peux m'empêcher de poser mes mains, tremblantes, sur ma bouche étouffant mon cri n'ayant jamais été aussi heureuse et soulagée de toute ma vie. Charlie, tout comme moi souffle avant d'ouvrir à nouveau les yeux. Il regarde Sinara le sourire aux lèvres et ce regard s'éveille aussi pétillant qu'auparavant. Enzo range l'arme dans sa veste l'air de rien. Comme si ce qu'il tenait n'aurait pu lui ôter la vie.
- Bienvenu dans la famille Galvani, Charlie affirme sarcastiquement Vincenzo.
Il lui fait une légère révérence afin qu'il se serve, et ce dernier a l'air ravi. Ne se rendent-ils pas tous compte de ce qu'il allait se produire ? Il est sadique, j'en avais quelques doutes mais à ce point ? Et si Sinara avait perdu l'être qu'elle aimait, restant malheureuse jusqu'a la fin de sa vie ? Quel égoïsme. Sadique. Immoral. Pourtant Sinara n'a pas l'air étonnée. « Tu ne sais pas de quoi ils sont capables. » Cela ne justifie en rien, la vie qui aurait pu se perdre. Même de la part de Vincenzo, j'en suis déçue. N'est-il pas censé être le frère gentil ? Bianca, loin de la table, étant descendue, nous regardent éberluée par cet événement. Malgré les années, elle ne s'en remettra jamais de voir le bout d'une arme. Tout comme ma personne. Au moins une, qui réagit comme tout le monde le devraient.
- Santé ! affirme Kristina.
Chacun lève son verre de vin, sauf Enzo. Étonnamment, notez l'ironie. Ils vaquent tous à leurs occupations premières, qu'est le déjeuner, pendant que je me repasse la scène, éberluée. Sinara se met à discuter avec Charlie, s'excusant sûrement mille fois pour cet épisode. Rican a levé les yeux, comme exaspéré. Nina n'a cessé de rire face à cet épisode. Qui a-t-il de drôle ? Effrayer les gens l'amuse donc-t-elle ? Mon sang ne fait bizarrement qu'un tour face à cette vue. Le vase vient de déborder.
- Quelque chose te fait rire ? laisse-je échapper.
Les discussions s'affaissent légèrement, lorsque la personne à qui je m'adresse me regarde non sans envie meurtrière. Elle a perdu toute trace de sourire, n'attendant pas plus pour démarrer au quart du tour.
- Quoi ? Tu es choquée de voir ça ? Tu veux retourner dans les bras de papa ? Oh, se choque-t-elle faussement, j'avais oublié.
Ses propos s'abat sur moi, comme un torrent de pluie glaciale. Que vient-t-elle de dire ? Les couverts ne font plus bruit sur les assiettes de chacun. Mon sang rentre à ébullition en une nanoseconde. Elle a osé ? Lorsque je me lève prête à lui arracher la peau, je ne réfléchis plus de moi. Qui est-elle pour se permettre tant ainsi ? Cette méchanceté injustifiée, me sort par les yeux. Nina se lève prête à répondre à mon altercation avant que Rican ne l'empêche du bras et que Sinara, me tienne le bassin pour que je me rassois. « Ne l'écoute pas. Ne lui donne pas raison. » Je sais qu'elle a raison mais Dieu sait à quel point j'aimerai lui en coller une, la maintenant. Mes mains se mettent à trembler de rage, je me débats pour lui asséner un coup bien placée. La boxe aura au moins servi à quelque chose. Sinara a assez de force, pour me cloîtrer à ma chaise. Elle est rudement forte.
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Maudis-Moi
RomanceLa vie n'épargne peu de gens. Si ce n'est pour dire : Personne. Les aléas de la vie en détruisent certains et en reconstruisent d'autres. Mais que se passerait-il si deux âmes, brisés, pourtant si différentes, de prime abord, viendraient à se rencon...