Aujourd'hui, malheureusement, ce ne sont pas les oiseaux qui m'ont réveillés ou encore Bianca avec ses légers coup de portes sur le table. Mais bel et bien mon redoutable géniteur. Je suis réveillée depuis plus de cinq heures en espérant retrouver le sommeil mais même loin de moi, il réussit à s'introduire et pourrir ma vie. J'ai donc passé, après ma crise d'angoisse et mes larmes décider de me lever. Je suis tellement fatiguée que je n'ai même pas la motivation de faire mon ménage. Mes troubles compulsifs ne me remercient pas. Je descends alors, la tête dans les vapes, le cerveau lourd de pensée et le cœur lourd d'émotions. J'ai passé le seul moment où je pouvais me libérer des charges de mon passé, qu'est dormir, à me torturer l'esprit. Et si un jour il revenait ? Si il décidait qu'il voulait me revendre ? Pour se refaire à nouveau de l'argent sur ma tête ? Il a du très mal digéré le coup des un million que j'ai su lui enlevé. Il pourrait se venger. Il va se venger. J'ai tant pensé à lui qu'arrivée devant la table garnit, je ne prends rien. Il m'a coupé l'appétit. Je décide de m'assoir sur le canapé et d'allumer la télé afin de distraire mes pensées le temps de quelques heures.
Bianca n'est pas la, Enzo l'est sûrement mais n'apparaît pas. À vrai dire, même si il apparaissait nous ne nous parlerons pas. J'ai comme l'impression que ce n'est pas qu'il s'est montré ainsi une fraction de minute en fin de soirée qu'il le sera aujourd'hui. Une série télévisée attire mon attention lorsque je zappe les chaînes. C'est l'histoire d'une chirurgienne. C'est, inconsciemment, pourquoi je m'arrête sur cette série. Les épisodes passent, s'enchaînent et ma nuit turbulente s'évapore légèrement lorsqu'un bruit sourd et fort ne résonne dans la pièce. Je me lève à la vitesse de l'éclair, le regard baissé, les membres tremblants. Ma cage thoracique se compresse, mon tee-shirt m'a l'air plus serré qu'habituellement. Il m'en faut pour savoir que je fais une crise de panique. Je ne discerne plus rien mise à part la peur, l'anxiété. Je n'arrive plus à réfléchir, simplement qu'à lui. Est-ce lui ? Est-il revenu ? Mes larmes coulent, mon cerveau s'endolori, mon cœur saigne, mon ventre se retourne. Les bruits, les cris, les pleures, les insultes. Tout se met en marche en prenant toute force de mon corps. Ils me consument. Où suis-je ?
- Petite salope.
Sa voix me revient. Cette voix nasillarde, tordu par la liqueur de son whisky, sa taille qui me paraît gigantesque.
- Tu ne seras à jamais qu'une merde aux yeux des gens. Personne ne t'aimera. Personne.
Ses paroles, ses mouvements, tout s'enclenchent en un rien de temps. Je sens qu'on me tient les épaules fermement mais j'essaie de me débattre. C'est lui. Il est revenu. Je vais mourrir, il revient pour finir ce qu'il a toujours voulu faire et finir.
- Lâche moi je t'en prie hurle-je du peu de ma force.
Un trou béant vient à moi, une sensation de vague me submerge. C'est donc ça mourir ?
Mon corps est enveloppé d'une couverture à l'odeur de linge que je connais mais que je n'arrive à identifier aux alentours. Le coussin douillet derrière moi, posée délicatement vient maintenir mon crâne et maintient à la perfection ma nuque. Mes paupières sont en éveilles, je regarde la pièce qui m'entoure. J'ai enfin réussi à dormir ? Dieu soit loué. Je me redresse après m'être étirée et c'est lorsque je pose un pied à terre, que le souvenir précédent me revient. J'ai fait une crise de panique et me suis évanouie. J'ai donc dormi contrainte par le peu de force que mon corps a épuisé. Il n'était pas vraiment là, simplement dans mon imaginaire. Je n'ai plus à me soucier de lui, il ne reviendra pas. Je suis entourée de cette famille, je ne devrai plus avoir peur. Sinara me l'a dit. Mais les traumatismes sont plus puissants qu'on pense. J'attache mes cheveux rapidement en sortant délicatement de la chambre après m'être aspergé d'eau glacée sur la nuque et les joues. Aucune présence n'est signalée dans le couloir, alors je descends. Quelqu'un m'avait tenu les épaules. Était-ce également une hallucination ?
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Maudis-Moi
RomanceLa vie n'épargne peu de gens. Si ce n'est pour dire : Personne. Les aléas de la vie en détruisent certains et en reconstruisent d'autres. Mais que se passerait-il si deux âmes, brisés, pourtant si différentes, de prime abord, viendraient à se rencon...