Chapitre XX : Tic Tac

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Si je me souviens bien, Rican est l'unique et seul frère d'Alaria. Étonnée, je la regarde avec les yeux ronds avant de naturellement diriger mon regard vers le concerné. Elle dit vrai. Étonnamment. Ses yeux verts clairs, sa teinte blanchâtre sont posées sur moi. Je détourne rapidement le regard ne sachant pas quoi faire d'autre. Je vire au cramoisi, à nouveau. Cette fois-ci non par l'effet de ses yeux posés sur les miens mais par la gêne qu'un regard soit posé sur ma personne.

- Il te plaît ?

Je regarde Sinara comme si elle venait d'énoncer la bêtise du siècle. Je ne me suis jamais imaginée en couple, avec des sentiments et tout ce qui suit. À vrai dire, je n'imagine pas quelqu'un m'aimait. Mais étrangement, j'ai réponse à sa question. Certes, il est beau, sûrement sympathique, je n'en sais rien je ne suis pas attirée par lui.

- Il est très beau, mais non. Je ne suis pas intéressée lui chuchotais-je gênée.

Elle lève les yeux au ciel, pensant sûrement que j'ai un balais dans le postérieur. Le reste du dîner sous leurs conversations, j'essaie d'éviter le regard de Ric, encore atrocement gênée. Par la suite, Kristina, la mère d'Alaria, nous a apporté un verre de vin en trinquant au nom de la famille. Vous devinez qui est le seul à ne pas avoir trinqué. Mai une personne également m'a suivi. Rican n'a pas bu. Étonnant. Enzo également, j'ai évité de le regarder. Même si quelque part ma curiosité m'a crié de regarder ses faits et gestes, cédant de tant à autres. Il ne cessait de regarder son téléphone, Rican et étrangement moi, deux fois. Lorsque nous nous levons, afin de s'installer dans le salon, Sinara devant moi, Rican vole sa place. Merde.

- Dis moi je te fais peur ?

A-t-il remarqué que j'évitais son regard ? Certainement vu sa question, peut-être, légitime. Je le regarde à côté de moi, essayant de capter l'attention de Sinara, en vain.

- Non répondis-je faussement perplexe.

- Je t'ai bien vu m'éviter du regard.

J'avais donc vu vrai, et lui également.

- Ne le prends pas personnellement. Je ne suis juste pas très sociable.

À vrai dire, cette affirmation n'est que vraie mais pourtant sonne comme une excuse lorsque je lui informe de mon comportement. Sinara ne cesse de jouer avec Lucia avant que sa grand mère ne la prenne dans les bras l'emmenant sûrement dormir vu l'heure tardive pour une enfant de six ans. Pensant donc qu'elle viendrai me sauver de cette situation plutôt gênante, pour moi, au contraire lorsqu'elle tourne le regard, d'abord étonnée elle me lance un clin d'œil sans pour autant venir à ma rescousse. Je m'efforce de ne pas faire les yeux ronds. Elle s'éloigne alors avant de rejoindre son frère, Vincenzo.

- Je comprends.

Continuant à marcher à côté de moi jusqu'au salon, il reste pourtant à mes côtés. Personne ne fait attention à nous, et pour la première fois je regrette que personne ne me remarque. Je m'assois sur le canapé mon verre d'eau à la main, leur ayant dit que je ne buvais pas d'alcool, et la place à mes côtés s'affaisse en son milieu. Ric.

- Je vais peut-être te paraître étrange mais...Je ne faisais que te regarder...car tu es très belle. Tes yeux sont d'un bleu étincelant.

Sa sincérité me frappe. Il ne se cache pas, et j'aimerai que quelqu'un d'autre soit ainsi. Pourquoi pense-je à lui maintenant ? Je ne rougis pas, pourtant gênée et lui sourit en guise de remerciement. Pourtant mon corps se braque face à notre proximité, qui elle est, dans la norme. Qu'est-ce qui tourne pas rond chez moi ? Il est beau et à l'air de s'intéresser à ma personne. Pourquoi ne pas en faire de même ? Disons que je ne suis pas là plus douée pour lancer les conversations mais comme on dit : Il y'a une première fois à tous.

Maudis-MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant