Chapitre V : "Affaire familiale"

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- Tu n'as pas une quelconque idée ?

Joue-t-elle la façon lente de manière intentionnelle ? Parce que, si c'est le cas ça marche. L'attente est désespérément longue. Je devrai, je pense avoir des soupçons sur leurs mondes. Cette atmosphère, hier, dangereuse, oppressante. 

- Non.

Allons droite au but sachant que mes théories, d'ailleurs que je n'ai pas, ne seront pas les bonnes.

- Notre famille a disons...énormément de pouvoir. Le nom Galvani est connu aux yeux de la plupart du monde parce que nous en sommes en partis intégrante de la mafia italienne.

"Mafia italienne" ? Du style comme dans les films de règlement de compte ? Par son annonce, absurde, je ne peux m'empêcher de pouffer, amusée qu'elle se décide maintenant de jouer sur le terrain de l'humour. Elle sait s'y faire pour détendre l'atmosphère. Je ris agréablement étonnée de sentir cette sensation à l'intérieur de moi. Ma voix en fait résonner mon cœur. Cet effet m'avait l'air tellement lointain. Ça m'avait manqué. Puis quelques secondes tard, toujours amusée je rencontre ses iris, plus sérieuses que les miennes en se triturant les doigts. Je crois que ce qu'elle dit est vraie. Mais la mafia...? Sérieusement ?

- Qu..quoi ? me reprenais-je sérieusement.

Elle n'avait pas l'air de blagué et ne blague, finalement, pas. Voilà qui justifie le contact qu'ils avaient dans le traffic humain. Du peu que je connais de ce que représente la mafia, ils sont sans pitiés, marchent pour la plupart en famille, sème la terreur, tuent, rackettent les gens. Où est-ce que j'ai atterri ? Est-elle une meurtrière ? Toutes mes pensées, caractéristiques de sa personne, que j'avais pu potentiellement construire, s'écroulent en un rien de temps. Si je suis ici ce n'est pas par hasard. Ils me veulent quelque chose. Quoi ? C'est encore la question. Pourtant ses comportements ultérieures ne concordent pas avec ses intentions actuelles. Veut-elle me faire chanter ? Si je ne l'écoute pas, elle irait me renvoyer chez mon père ? Je lui ai raconté ce que je vis, ira-t-elle lui dire ?

Je vais peut-être vous paraitre folle, sans moral, mais je préfère encore rester à ses cotés que de retourner dans ses griffes. Tout sauf ça. Cet homme est mon cauchemar humain, vivant. Je ferai tout pour être le plus loin possible de sa personne. Et ça, le plus longtemps qu'il m'en est donné. Par peur et réflexe, je me suis rendue compte que je m'étais éloignée de la table. Cette réaction n'a pas l'air de l'étonnée ni même l'énerver. Elle doit sûrement avoir l'habitude de ce genre de réactions lorsqu'elle annonce aux gens, qui ne les connaissent pas, qui ils sont et leurs professions.

- Je ne fais pas partie de la partie macabre de ce monde. Alors si tu te poses la question : Non.

"La partie macabre" l'euphémisme parfait pour éviter les termes tels que le sang, les coups, les meurtres.

- Je gère simplement la partie commerciale et le piratage. Les finances, les retraits et sortis d'argent. Si tu verrais, je suis une as de l'informatique.

Peu sont les femmes qui se dirigent dans l'informatique. Mais elle, a l'air de cassé les codes de la société. Néanmoins, je suis incapable de prononcer un mot. Fuir ne servirait à rien. Où irais-je ? Chez mon père ? Certainement pas. Et même si j'irai à l'aventure, je ne sais pas où je suis. Je sais au moins une chose : La mafia a les yeux partout. Si je m'enfuis, ils me retrouveront et je ne suis pas prête à me reprendre des coups voire pire. Pas maintenant. Pas après l'espoir ressenti.

Elle s'apprête à poser sa main sur la mienne mais par le choc, je m'éloigne d'autant plus de cette femme. C'est ici, qu'apparaît, un sourire attristé. Par écoute de mon corps, Sinara s'éloigne de ma personne, se lève en se dirigeant vers la porte d'entrée. Je pense qu'elle doit se dire que j'ai eu assez d'informations pour la journée. Opinion que je partage grandement. L'empathie que je ressens pour elle, actuellement, est tellement grande que je me gifle intérieurement d'avoir agit ainsi. Moi, j'ai peiné une femme qui n'a fait que m'aider.

Maudis-MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant