À peine s'était-elle allongée, que Lina s'était endormie, épuisée par la soirée qu'elle venait de passer. Par contre, Mathieu, lui ne ferma pas les yeux de la nuit. Dès lors qu'il s'endormait, il revoyait le sang mais surtout il entendait le médecin encore et encore. Il se détestait de ne pas avoir su réagir et il détestait encore plus le fait que la brune soit dans le déni. Toutes ces émotions s'ajoutaient au reste et il semblait avoir une tempête intérieure qui dévastait chacun de ses organes, lui coupant le souffle et lui donnant la nausée.
Finalement, il quitta le lit pour se renfermer dans la salle de bain, espérant que changer de pièce l'aiderait. Toutefois, ce ne fut pas le cas alors il préféra appeler la seule figure paternelle qu'il connaissait.« Salut Flav. »
« Ça va mec ? » Mathieu se glissa jusqu'au sol, s'appuyant contre la baignoire. Et il craqua, aussi simplement que ça. « Qu'est-ce qu'il se passe Polak ? Lina est avec toi ? » Il ferma les yeux, espérant calmer ses sanglots pour ne pas la réveiller. « Est-ce que tu veux que je fasse un communiqué pour que les médias se calment ? Où est-ce que c'est ton père ? Lucie ? Mathieu, dis-moi. Tu me fais flipper. »
« Lina va avoir du mal à tomber enceinte. » Il posa sa main sur sa bouche, verbaliser la situation le rendant encore plus faible. « Il a dit plein de trucs que j'ai pas compris mais l'essentiel, c'est ça. Et elle, elle voulait être mère. Et moi, je lui ai dit un nombre incalculable de fois que je voulais pas de gosses parce que j'étais en colère contre mon daron, parce que... enfin tu sais mais... mais quand je ne l'étais pas, quand j'étais seulement avec elle, quand je la voyais avec Enzo... je te jure que je me laissais à croire que ça serait notre avenir... et ça me plaisait d'imaginer ça... et j'peux même pas lui dire et maintenant elle dit que c'est son problème à elle parce qu'elle pense que je m'en fous mais je m'en fous pas... je.. c'est horrible. »
« Merde...mec... » Antoine se redressa de son lit, réveillant Inès par la même occasion. « J'suis désolé... Est-ce qu'ils savent statistiquement ses chances de tomber enceinte ? »
« Il a rien dit, j'en sais rien. » Il essuya ses joues d'un revers de main. Il devait reprendre son calme, sachant très bien qu'il ne pouvait s'absenter trop longtemps, au risque qu'elle se réveille et qu'elle le trouve ici. « Il a dit que ça serait difficile, que les chances étaient réduites. »
« Et puis, il y a plein de solutions pour avoir des bébés maintenant... »
« Je sais... mais je crois que ce qui me fait le plus mal, c'est que Lina pense sûrement que j'en suis soulagé. »
« Tu lui diras que c'est pas le cas. » Il ria jaune. « Je sais que c'est simple de dire ça... j'suis désolé. »
Il n'eut le temps d'argumenter qu'un léger toquer se fit entendre à travers la porte. « J'dois te laisser, Lina est réveillée. » Il se redressa du sol après avoir raccroché et lui ouvrit. « Cauchemar princesse ? »
Elle secoua la tête. Elle se dandinait d'un pied sur l'autre, les lèvres pincées et les mains entrelacées devant elle. Elle avait entendu toute la conversation parce qu'à peine avait-il quitté le lit, qu'elle s'était réveillée pour le chercher. Elle n'avait pu se retenir de tendre l'oreille et lorsque la conversation lui était parvenue, elle avait tout écouté, mais le sentiment qu'elle ressentait dorénavant n'en valait pas le coup. Et maintenant, elle allait devoir y faire face tout en le regardant droit dans les yeux.
« J'suis désolée. J'ai écouté à la porte. » Elle baissa la tête, culpabilisant tant pour ce qu'elle venait de faire que pour avoir tut Mathieu quelques heures plus tôt. « J'ai pas pu m'en empêcher. J'ai tout entendu et quand je me suis rendue compte de ce que je faisais, c'était trop tard. »
« J'étais au téléphone avec Antoine. » Elle acquiesça. « Je... J'avais juste besoin de lui parler. »
« Je sais, tu as bien fait. Moi, je t'ai pas laissé le faire. » Elle se mordit la lèvre, restant planter dans l'encadrement, espérant qu'il s'énerve ou qu'il la pardonne. Néanmoins, il ne faisait rien de plus que la regarder. « Est-ce que tu veux bien me parler maintenant ? »
« Qu'est-ce que tu veux que je dise ? » Il passa à côté d'elle pour rejoindre la chambre mais surtout rejoindre ses cigarettes. Il avait envie de fuir la conversation.
« Est-ce que tu m'en veux d'avoir écouté à la porte ? »
« C'est vraiment ce qui t'importe là ? »
« Tu sais que j'aime pas les disputes. » Elle prit place au bord du lit. « S'il te plaît, Mat, aide-moi, bébé. T'es entrain de te fermer. » Elle se leva subitement, s'approchant de lui pour éteindre la cigarette et attraper sa nuque, le forçant à la regarder. « Est-ce que tu pensais vraiment ce que t'as dis ? Tu t'imaginais avoir une famille, toi et moi ? »
« C'est plus un sujet maintenant. » Il murmurait seulement. « Mais ouais... j'en avais envie parce que c'était toi... avoir un mini toi, ça aurait été génial... mais c'est tout, c'est pas le problème. Moi, ça va, gosse ou pas gosse. Je t'ai toi et ça me suffit. Par contre, j'veux pas que tu crois que je m'en fous de la situation...parce que toi ça te touche alors ça me touche. Ton bonheur, c'est tout ce qui compte pour moi. Ça me rend triste qu'un de tes rêves tombent à l'eau. Et ça, encore une fois à cause de Marcus. »
« Merci. » Elle le força à se pencher tandis qu'elle se mettait sur la pointe de ses pieds. Ils se retrouvèrent front contre front. « Tu t'imagines même pas comment ça me fait du bien... Je me sentais horriblement seule. » Il embrassa sa joue longuement, restant coller à elle, attrapant son visage en coupe. « Même si je suis triste que ça te fasse quelque chose et que notre avenir est encore... »
« Notre avenir est parfait parce qu'on est ensemble. On peut tout dépasser. »
« J'suis tellement triste. » Elle secoua la tête, les larmes aux bords des yeux.
« Je sais, moi aussi, bébé, moi aussi. »
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Golden Souls [PLK]
FanfictionTome 1 : Rusted Souls Tome 2 : Phœnix Souls Tome 3 : Golden Souls « J'viens pas avec toi. » Elle avait tant murmuré que ses mots étaient presque silencieux. Elle se racla la gorge faiblement. « Je ne viens pas avec toi. Je pars sur Paris. » « Quoi...