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Lina était à l'arrière de la voiture, ses jambes tremblotant d'impatience. Dans quelques minutes, elle verrait Mathieu pour la première fois depuis plus de trois semaines. Elle appréhendait de le revoir mais surtout de se confronter face à ses échecs. Lucie n'avait toujours rien avoué et il n'y avait aucune doute, leur amitié n'était aucunement revenue à la normale. Toutes deux faisaient semblants de s'apprécier mais il n'y avait pas d'erreur, elles se détestaient et se méfiaient l'une de l'autre comme de la peste. Pourtant, aucune n'agissait et la brune s'impatientait, elle voulait que tout se termine mais ce jeu d'échec semblait injouable.

« Ça va Lina ? » Elle quitta du regard les rues parisiennes pour regarder son amie. Elle acquiesça légèrement. « Profite de cet après-midi. On s'occupera de Lucie plus tard. »

« J'ai l'impression qu'on y arrivera pas. Elle a une longueur d'avance et on arrivera jamais à l'atteindre. »

« On trouvera un autre moyen alors. » Ines tendit une main vers elle, qu'elle attrapa. « Je t'abandonne pas. On t'abandonne pas. Tout ira bien. »

« Merci. » Elle se força à sourire alors que son cœur tombait dans son estomac. Ils rentraient dans le parking sous terrain du bâtiment. « On évite le sujet avec Mathieu, d'accord ? Je préfère l'épargner de ce fiasco. Lui qui trouvait ça stupide. »

« Comme tu veux, c'est toi qui décide. »

Elle hocha la tête avant de se détacher. Le blond était arrivé quelques heures auparavant pour faire son interview et il n'attendait plus que Lina. L'équipe de production avait été réduite à la demande d'Antoine et une pièce avait été réservée pour éviter que leur rencontre ne fuite. De ce fait, Lina fut diriger directement vers ce lieu. Inès embrassa sa joue furtivement avant qu'ils ne la laissent seule.

L'espace était minuscule et ressemblait plutôt à un cagibi étouffant et sans fenêtre. Il n'y avait que deux fauteuils en mauvais point. Elle avait envie de rire tant la situation était absurde mais elle fut interrompue dans sa contemplation lorsque la porte s'ouvrît lentement. Elle n'eut le temps de s'émouvoir qu'elle se retrouvait happer dans les bras de Mathieu.

« Putain. Merde... » Il continua de jurer tout en humant son parfum dans son cou tandis qu'elle caressait sa nuque, trop éprise par sa chaleur pour dire quoi que ce soit « Tu m'as manqué putain. Laisse-moi te regarder. » Il attrapa son visage en coupe, y caressant de ses pouces les traits qui lui avaient manqué. « T'es trop belle. » Elle secoua la tête sans quitter ses yeux, certaine qu'elle assistait au plus beau spectacle. Elle murmura quelques mots, si silencieusement qu'il fronça les sourcils. « Hm ? »

« J'pourrai te regarder pendant des heures. »

Elle tendit le menton et il l'embrassa enfin. Ce baiser devint rapidement fougueux tant ils se désiraient l'un et l'autre, tant ils s'étaient manqués. Ils se séparèrent seulement pour reprendre leur souffle. Et il la poussa légèrement pour s'asseoir sur un des fauteuils et l'invita à s'asseoir sur ses genoux. Il reprit ses tendresses, passant ses doigts dans ses cheveux, tandis qu'elle semblait perdue dans les détails de sa peau, vérifiant presque que chaque grains de beauté étaient à sa place habituelle.

Elle attrapa sa mâchoire pour déposer un baiser sur ses lèvres et il descendit ses mains dans son dos. Puis, il passa sous son sweater, longeant sa colonne vertébrale du bout des doigts. Elle frissonna si fortement qu'il le perçut et ne put que rire devant l'effet qu'il lui faisait. Elle n'avait aucunement besoin de parler, son corps et ses yeux en disaient long.

« J'ai envie de te déshabiller. J'ai envie de toucher ta peau. » Il embrassa sa joue, effleurant son nez contre sa pommette. « Et je sais que c'est pas du tout romantique, qu'on dirait qu'on est dans un parloir de prison mais j'ai envie d'être en toi, de t'entendre gémir, de te voir prendre du plaisir. J'ai envie d'oublier ces semaines sans toi. »

« Alors, qu'est-ce que t'attends ? Hm ? » Elle inclina la tête, un sourire non caché sur les lèvres. « C'est peut être pas l'endroit le plus romantique mais la situation l'est... en quelque sorte ? Et puis... t'entendre dire ça... c'est très... »

« Émoustillant. »

Elle pouffa à ce souvenir mais celui-ci s'éteignît quand il lui retira son pull et son t-shirt en même temps. Il n'eut le temps de l'attaquer de baisers qu'elle lui ôtait à son tour son haut. Elle ne put se retenir de se mordre la lèvre inférieure pendant qu'elle retraçait les lignes de son torse, gestes dont elle ne se lassait jamais. Mathieu l'observa faire, la trouvant si adorable. Elle lui donnait l'impression d'être important et de compter, sentiment qu'il ne ressentait même pas sur scène lorsque des milliers de personnes criaient son nom. Finalement, elle remonta jusqu'à sa mâchoire, tirant sur celle-ci pour embrasser son front avant de se lever.

« Où est-ce que tu vas ? » Il se pencha pour attraper une boucle de son jeans.

Elle éclata dans un rire cristallin. « Je retire juste mon pantalon, Pruski, pas de panique. »

« Bonne idée. » Il fit de même descendant son jeans. Lina reprit place mais Mathieu la souleva au-dessus de lui. Elle attrapa les accoudoirs pour descendre lentement sur sa longueur. Ils ne voulaient plus perdre de temps et de toute manière aucun mot ne pouvait remplacer leur connexion physique. « Merde...bébé. » Il laissa sa tête tomber en arrière avant même qu'elle ne fasse un autre mouvement. Elle abandonna son appui sur le fauteuil pour poser ses bras sur les épaules du blond et caresser ses cheveux. « Tu me rends complètement dingue. » Il se redressa pour l'embrasser, avide de la goûter. Finalement, elle bougea contre lui et geignit dans son oreille, le rendant un peu plus fou.

« T'es tellement bon. » Elle appuya son front contre lui, leurs souffles se mélangeant. « Tu m'as manqué, j'te jure, tu m'as tellement manqué. »

« Tu me dis ça à moi ou à ma... » Lina posa sa main sur sa bouche mais il la mordit seulement. Puis il attrapa son bassin pour l'aider tandis qu'elle semblait incapable de bouger, trop éprise par ses sensations. « Tu perds déjà tous tes moyens. » Elle acquiesça et il ricana, la portant d'un bras pour la poser dans le fauteuil, son bas du dos soulevé par un des accoudoirs. Il se positionna entre ses cuisses, tirant sur ses hanches jusqu'à rejoindre les siennes. « T'es magnifique. » Il passa sa main de son ventre jusqu'à son cou, appréciant de l'avoir sous ses yeux, complètement à lui. « T'es mienne. »

« Irrévocablement. »

Golden Souls [PLK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant