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Comme prévu, les filles s'étaient enfermées dans le fond du bus, repoussant les garçons à l'avant. Elles travaillaient durement autour du carnet de Lina, un litre de café chacune pour les maintenir éveillées, l'alcool étant proscrit par la brune pour éviter toute tentation à son fiancé. Seulement de l'autre côté du véhicule, Mathieu ne tenait plus en place. Il avait besoin de savoir ce qu'elles faisaient mais surtout il avait besoin de voir Lina et de s'assurer que tout allait bien. Alors, il prit l'occasion de l'ouverture de snacks pour en prendre quelques uns et s'approcher de l'antre féminine. Il toqua et attendit, impatiemment une réponse.

« On est super occupées, laissez-nous. »

« C'est Mathieu. » Il l'avait dit avec évidence comme si son prénom était le mot de passe pour l'ouverture de la porte. En réalité, il l'était pour Lina alors son amie s'interposa avant qu'elle ne l'invite.

« C'est bien, c'est ta vie. »

Il ouvrit toutefois pour jeter au visage d'Ines son majeur. « Va te faire foutre. » Lina, elle, avait caché son carnet derrière elle, les joues roses, comme prise la main dans le sac. Elle savait que s'il le voyait, il perdrait le calme et l'apaisement qu'il semblait avoir retrouver en la voyant avant le concert. « Vous avez vraiment chacune votre Thermos ? Il va être minuit. » Il posa les sachets de bonbons et de gâteaux apéritifs à côté de sa petite amie tout en épiant son visage, espérant qu'elle se trahisse. Cependant, elle baissa la tête pour l'éviter. Elle le connaissait par cœur et si elle croisait son regard, elle parlerait. « Qu'est-ce que vous faites ? Ça fait des heures que vous êtes ici. »

« Laisse-nous, t'es chiant. »

« Tu peux laisser Lina parler ? »

Inès lui jeta un oreiller tout en l'insultant et il ferma la porte, jurant lui aussi. Il longea tout le bus avant de rejoindre ses amis qui rirent en voyant sa tête agacée. Sa remarque était gratuite mais leurs petits secrets féminins l'inquiétaient. La dernière fois qu'elles avaient discuté toutes les deux, Lina avait créé les dix commandements de l'enfer pour leur relation.

De l'autre côté, la brune souffla, soulagé de ne pas avoir cédé. Inès, elle, ne put s'empêcher de se moquer de son amie en la voyant aussi mal à l'aise. Ils étaient fait l'un pour l'autre et ça se voyait seulement en quelques secondes. Dès lors qu'ils se regardaient, une certaine tension tendre se créaient et effaçaient tout le reste, tout le monde. Elle savait qu'il était temps qu'ils se retrouvent.

« C'est pas drôle ! Cet homme va finir par me rendre dingue. » Elle ouvrit un paquet de bonbons, ne pouvant louper qu'il avait mis ses préférés. « Et sa remarque à la con comme il sait si bien les faire...»

« Qui reste justifier au vue de la situation... »

« Tu sais que t'es avant tout mon amie ? Ça veut dire que tu dois être de mon côté. Alors critique un peu Mathieu, s'il te plaît. » Elles rirent toutes deux. Inès taquinait le blond sur tout et n'importe quoi, tout le temps. « Mais t'as raison, je me rends compte à quel point j'étais dans le faux. Il a dû croire que je devenais folle... Bon dis-moi des trucs sur ton couple.. que je me sente moins seule. »

« Qu'est-ce que tu veux savoir ? » Elle haussa les épaules. « Des trucs croustillants ? » Cette fois, elle acquiesça tout en se retenant de rire. Elle avait besoin de se rendre compte qu'aucune relation n'était parfaite et que c'était ça, la normalité ; deux êtres qui essayent de s'aimer. « Ok, attends, laisse-moi réfléchir... » Elle leva son t-shirt pour lui montrer une brûlure entre ses seins. « Avec Antoine, on a voulu faire un truc un...peu sexy et j'ai voulu mettre du chocolat chaud sur moi tu vois ? Sauf que je l'avais trop fait chauffer, ça m'a brûlé. » Elles ricanèrent toutes les deux. « Plus jamais on a fait un truc avec de la nourriture. »

« On l'a fait avec du miel.. le plan de travail est resté collant pendant des jours. Une horreur. » Elles rirent encore et encore jusqu'à ce que Lina perde son souffle mais lorsqu'elle se calma un peu, cette émotion se transforma en pleure. Elle s'effondra dans des sanglots explosifs. « Il me manque tellement. » La recherche d'actions mais surtout, maintenant, de libertés était complètement lunaire et lui prouvait seulement ses fêlures. « Merde, désolée. »

Elle essaya de se calmer mais rien n'y faisait, elle n'y arrivait pas. Alors, Inès lui attrapa la main pour la forcer à sortir du bus, espérant que l'air extérieur l'aide. Elle lança un regard clair à Mathieu pour qu'il n'intervienne pas auprès de sa fiancée et malgré l'angoisse, il resta muet mais les suivit. Il s'appuya contre la carrosserie du bus tandis que les deux jeunes femmes s'éloignaient à quelques mètres. La brune commença à faire les cent pas, essayant d'inspirer profondément mais rien n'y faisait. Son petit ami s'alluma une cigarette tout en priant qu'elle trouve l'apaisement. Il voulait intervenir, la serrer contre lui mais il souhaitait respecter son besoin de distance et ne pas détruire le peu de calme qui s'était installé entre eux.

« Meuf, faut vraiment que tu respires. »

« Tu crois que j'essaye pas là ? »

« Crie. » Lina lui jeta un regard noir. « Allez quoi, t'as appelé... » Elle se retourna pour vérifier qu'elles étaient assez loin du blond, ne souhaitant pas trahir son amie. « Franck et il t'a dit de pas avoir de limites, de pleurer... et de crier. Alors, crie. »

Elle la regarda comme si elle était complètement dingue mais finalement elle céda, criant son cœur face à la pénombre. Et Inès la suivit. Ainsi, elles hurlèrent chacune leur tour, riant et pleurant entre deux. Mathieu se détendit en les entendant, même s'il ne put s'empêcher de se demander si les flics n'allaient pas finir par arriver avec le bazar qu'elles mettaient. Toutefois, il trouvait ce moment parfait et incomparable. Et, il espérait que cette amitié fusionnelle entre elles deux, permettraient à Lina de faire le deuil de sa relation avec Lucie.
Lisko sortit, curieux de voir la raison de ce brouhaha. Il vola une cigarette à son ami avant de s'installer à ses côtés.

« Elles ont un pète au casque. » Elles se fatiguèrent des simples cris et commencèrent à beugler des phrases.

Inès commença. « Le chocolat sur les seins, ça brûle ! » Lina éclata dans un rire cristallin qui caressa la peau de Mathieu.

« Le miel ça colle ! » Il fit les gros yeux, pouffant, les joues roses. Elle reprit mais cette fois sur un sujet qui lui tenait à cœur. « Lucie, c'est toi la putain ! T'es qu'une grosse...conne... » Elle continua ses jurons, balbutiant.

« Elle est vraiment nulle pour trouver des insultes. » Mathieu acquiesça.

« Mais merci d'avoir buté Marcus parce que c'est tout ce qu'il méritait ! T'as au moins fait une putain de bonne chose dans ta vie ! » Elle reprit son souffle, les mains sur les cuisses, avant de reprendre, le cœur plus léger. « Et j'comprends pourquoi t'as voulu baiser mon mec parce que c'est le meilleur coup du monde ! Et tu sais quoi ? Tu devrais baiser un peu plus ! Ça te rendrait moins aigrie ! »

Cette fois, Mathieu se décolla du bus pour la rejoindre. Il adorait ses mots. Toutefois, il ne souhaitait pas prendre le risque que des fans l'entendent et la filment. Ils avaient suffisamment fait parler ces derniers temps. Il posa doucement sa main sur les lèvres de Lina, un sourire taquin sur les siennes.

« Lin... » Elle inclina la tête. « Doucement. »

« Désolée. »

« Mais continue, j'aime bien cette extériorisation. C'est fun. Mais à demi ton ou pas de trucs qui pourraient nous mettre en TT. »

Elle se retourna vers Inès et elles se remirent à crier, sans sens, jusqu'à avoir la voix cassée.

Golden Souls [PLK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant