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Lina et Mathieu se réveillèrent tôt mais restèrent allongés dans la banquette jusque tard dans la matinée. Malgré l'inconfort, la promiscuité leur permettait de se régénérer. Et ils n'avaient besoin que de ça, la peau et l'amour de l'autre. Lorsque la brune se réveilla pour la seconde fois, elle embrassa son épaule, seule partie de son corps disponible tant elle était enfermée dans ses bras, lui presque complètement sur elle. Il grogna lorsqu'elle le mordilla, impatiente d'entendre sa voix et de sentir ses mains. Il l'écrasa un peu plus, espérant que son poids la dissuaderait de continuer ses supplices.

« Lina... » Il grommela alors qu'elle continuait ses frivolités. « Laisse-moi dormir encore un peu. » Elle pouffa tandis qu'il posait sa main sur sa bouche pour la retenir de lui faire un suçon. « T'es vraiment la pire. »

« C'est toi qui dit ça alors que tu m'as écrasé toute la nuit. » Elle passa une main dans ses cheveux blonds. « Et t'es vraiment un radiateur. Je meurs de chaud. »

« Je t'aime, tu le sais, hein... mais je m'en fous. Je suis trop bien là. » Néanmoins, il fit l'effort de lever la tête pour la regarder. Au-delà des marques de son agression, il voyait ses yeux brillants et reposés. Il adorait ça. « Princesse... »

« Oh, oh. » Elle mordit sa lèvre inférieure. Le regard de Mathieu était devenu ardent alors elle murmura. « Me regarde pas comme ça. On est dans le bus, je te rappelle. »

« Arrête, j'te regarde normalement. » Son ton disait tout le contraire, surtout lorsqu'il essayait de susurrer avec sa voix matinale. Elle attrapa sa chaîne pour se distraire, la décollant de sa nuque en sueur. « T'évites carrément de me regarder. À croire que c'est toi qui pense qu'à ça. » Elle secoua la tête, les lèvres pincées qu'il embrassa. Elle tira sur son collier pour ne pas qu'il s'éloigne. Elle intensifia le baiser naturellement jusqu'à ce qu'elle geigne parce qu'il compressait son bassin contre le sien. « On passe trop de temps loin l'un de l'autre que juste un baiser est euphorique. Je me demande si un jour cette tension entre nous s'amenuisera. J'ai pas l'impression et je t'avoue que j'adore ça. » Elle hocha la tête tout en caressant les lèvres de son fiancé. Lui, tira le rideau brusquement pour regarder les alentours. « Y a quelqu'un ? » Il le referma, souriant bêtement. « Personne. »

« Et si quelqu'un rentre ? »

« Ouais. » Il se cacha dans son cou, inspirant intensément son parfum avant d'y laisser un baiser mouillé. « Va falloir que tu quittes le lit alors. » Il essaya de se mettre de profil pour la libérer mais elle entoura ses hanches de ses jambes, l'empêchant de partir. Finalement, elle était prête à prendre le risque. Les papillons dans son ventre devaient partir. Puis, elle voulait se sentir bien et aimer et elle savait que Mathieu la connaissait par cœur pour la satisfaire. « Lina Diaz. »

« Non. C'est plus comme ça que tu dois m'appeler. » Elle passa ses doigts contre sa tempe puis ses cheveux avant d'entrelacer ses mains dans la nuque de Mathieu. « C'est Lina Diaz Pruski. » Il serra la mâchoire tout en la fixant amoureusement, incapable de décrire la sensation dans son cœur. Alors, il jura seulement tout en se plaquant un peu plus contre elle.

« Bébé, tu sais pas être silencieuse. »

« Mais tu peux pas me laisser comme ça. » Elle fit la moue qu'il embrassa. « Et c'est toi qui a commencé alors ça serait très ingrat de ta part de ne pas satisfaire ta super fiancée. »

« De un, c'est pas moi qui ait commencé mais mon... inconscient. J'ai juste à te regarder, c'est automatique. De deux, c'est toi qui minaudait en me réveillant. De trois, c'est toi la plus bruyante alors c'est toi qui te fera prendre. De quatre,... j'ai pas de quatre. »

« Alors vu qu'on a pas d'arguments ni l'un ni l'autre, on va pas se retenir. »

Il descendit sa main jusque dans son sous vêtement, cédant à ses propres envies, au-delà de la raison. Il voulait lui offrir tout le plaisir possible, lui faire oublier les derniers événements ne serait-ce que quelques minutes. Elle s'accrocha plus fort à lui, sa tête partant en arrière alors qu'elle essayait de se taire. Sa poitrine monta dans une inspiration entrecoupée et Mathieu crut voir un spectacle édénique. Il garda une oreille tendue tout en fixant la bouche entre ouverte de Lina. Il aurait aimé avoir un peu plus de place que cette banquette pour qu'elle puisse la poser plus bas. Il jura contre ses propres fantasmes et elle rouvrit les yeux pour le regarder, le rendant encore un peu plus fou. Il lui attrapa les poignets, les passant au dessus de sa tête avant qu'elle n'ait la chance de le toucher. Il y avait suffisamment de tension sans qu'elle n'en rajoute.

« Si seulement tu voyais ce que je voyais. » Il embrassa son front d'un baiser protecteur, contrastant avec ses mots crus. « J'te jure que ça me fait câbler. T'es beaucoup trop belle et... tu t'en rends même pas compte. » Elle libéra une de ses mains et il la laissa faire, toujours précautionneux de ne pas l'empêcher de décider. « Qu'est-ce que tu fais, hm ? » Elle glissa sa main entre eux pour attraper l'élastique de son boxer. « T'es impatiente, laisse-moi profiter de toi avant. »

« C'est pas ça... » Elle secoua la tête, s'arrêtant. Et il fit de même. « T...tu sais pourquoi. » Il le savait parce qu'il se battait contre cette idée préconçue que Lina avait construit à cause des hommes qu'elle avait rencontré. Pour elle, s'il ne prenait pas de plaisir alors, ça n'allait pas. Et c'était beaucoup trop difficile de changer cette pensée ancrée au plus profond de sa tête et malgré la réassurance de Mathieu, rien n'y faisait. Même son excuse de prendre plaisir ensemble ne marchait plus sur le blond. « S'il te plaît, on va pas en discuter maintenant alors que tes doigts sont... » Elle tourna la tête sur le côté pour fuir son regard, ne terminant pas sa phrase. Il en profita pour embrasser sa tempe.

« J'allais pas argumenter maintenant. » Il attrapa d'une main son menton. « Regarde-moi bébé. J'ai dit ça comme ça, désolé. » Elle acquiesça. « Alors si t'en as envie maintenant, j'respecte ça. » Il dégagea son visage de ses cheveux dans un geste se voulant consolateur. « T'en as toujours envie ou tu veux qu'on arrête là ? »

« J'veux qu'on arrête. » 

Elle se rhabilla, quittant le lit. Et tout ce qu'elle entendit, c'étaient les rires de Lucie et Marcus tandis qu'elle culpabilisait d'avoir tant désiré Mathieu, d'avoir ressenti du plaisir. Elle avait l'impression de perdre la tête, les insultes fusant dans celles-ci.

Golden Souls [PLK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant