Lina et Mathieu pouvait compter sur une main le nombre de fois où ils étaient sortis sans Saskia mais surtout, ils n'étaient pas sortis avec leurs amis depuis beaucoup trop longtemps. Antoine leur avait proposé alors une soirée en ville pour le concert parisien. Leur fille était restée chez les aînés tandis qu'ils étaient dans une boîte de nuit. La jeune femme avait profité de ne plus être enceinte pour boire avec ses deux meilleures amies tandis que lui, restait assis, comme scotché sur la banquette du salon privé.
« Tu n'as pas l'air de t'amuser. » Elle s'approcha de lui tout en trébuchant sur ses escarpins. Elle s'appuya sur les genoux de Mathieu, se penchant de manière provocante. Elle inclina la tête et il eut envie d'attraper ses cheveux bruns dans une poigne. « Bébé ? »
« Hm ? » Il quitta son décolleté pour ses yeux. Malgré son maquillage, il arrivait à voir les détails naturels de son visage et il en était ravi. « Je m'ennuie. »
« Alors, viens danser, non ? »
« Tu sais que je ne danse pas. » Il glissa sa main contre son avant bras pour l'inviter à s'asseoir à ses côtés, certains que si elle gardait cette insolence il l'inviterait à la rejoindre dans les toilettes pour utiliser cette posture à bon escient. « T'es trop belle, tu sais ? J'pourrai te regarder des heures. » Elle s'humecta les lèvres à ses mots. « Ne joue pas. » Elle posa son coude sur le dossier de la banquette pour appuyer sa tête contre sa main, un sourire taquin plaquée sur son visage. « Lina. On peut pas faire faux bond à nos potes, pas comme d'habitude. »
« Tu te fais un film tout seul, bébé. Je te regarde juste. »
« Justement, c'est tout ce qu'il me f... »
Il n'eut le temps de terminer sa phrase qu'Ines arrivait en trombe en entendant une de ses musiques préférées. Elle tendit ses bras vers son amie et elles crièrent toutes deux, l'une en face de l'autre avant de s'éclipser à quelques mètres pour danser. Mathieu ne put se retenir de lever les yeux au ciel devant leur euphorie alcoolisée. Il les abandonna des yeux alors qu'elles disparaissaient. Il profita du peu d'attention accordée par les autres garçons pour attraper son téléphone et envoyer un message à son père. Il demanda des nouvelles de son bébé et heureusement pour son cœur anxieux, il lui répondit rapidement qu'elle dormait. Toutefois, ce ne fut pas suffisant pour lui et il lui posa un million de questions.
Avait-elle toujours son doudou ? Parce que si elle se réveillant sans, elle pleurait et ne se rendormait que difficilement.
Est-ce qu'elle avait mangé ? C'était une obsession qu'il avait gardé entre la mère et la fille.
Est-ce qu'elle avait pleuré ? Est-ce qu'elle avait prit son bain ? Est-ce qu'elle les avait demandé ? Est-ce qu'il pouvait s'assurer qu'elle dormait bien ?Il fut si fixer sur son portable qu'il ne remarqua pas le mouvement à ses côtés. Lina était revenue, la musique terminée et la nausée au creux de son estomac. Elle attrapa le soda de Mathieu pour s'hydrater et cette fois, il l'aperçut. Il verrouilla son écran avant qu'elle ne voit qu'il avait cédé à la tentation. Avant de sortir, ils s'étaient promis de ne penser qu'à eux et d'oublier leur rôle de parent. Néanmoins, loin de Saskia, cette promesse devenait beaucoup trop difficile.
« Qu'est-ce que tu me caches ? » Elle fit la moue tout en fronçant les sourcils. Ses yeux brillaient d'ivresse, bien plus que tout à l'heure et il était certaine qu'Ines lui avait proposé d'autres shots. « Montre. »
« Je regardais juste l'heure. »
« Tu mens. » Elle essaya d'attraper son portable mais il esquiva et le mît dans sa poche. Lina resta bouche bée. « T'oses me cacher un truc ? » Elle eut un mouvement de recul théâtrale et si Mathieu n'était pas coupable, il aurait très certainement levé les yeux au ciel. À la place, il évita son regard. « Oh. Mon. Dieu. T'as une maîtresse. C'est ça ? »
Il pouffa à gorge déployée, se moquant ouvertement de son absurdité. « T'es complètement folle, c'est pas possible, Lin'. » Elle frappa son torse avant de tendre sa main. Il abdiqua et lui donna son bien. « Rien de palpitant. J'ai juste demandé des nouvelles de Sassy.. de manière un peu obsessionnelle. » Elle déverrouilla l'écran et tomba sur la dizaine de messages en quelques minutes, enchainés avant même d'avoir une réponse. « C'est la première fois qu'on est vraiment sans elle et ça m'inquiète. Désolé, j'ai pas tenu notre promesse. » Elle pinça ses lèvre pour retenir un sourire coupable tandis qu'elle attrapait sa pochette pour sortir son propre téléphone. Elle lui donna et il fut surpris de voir les mêmes questions inquiétées. Elle les avait envoyé à mamie et celle-ci lui avait répondu doucereusement, détaillant chaque heure de la soirée de Saskia jusqu'à la position de son sommeil. « Eh bien, madame Diaz Pruski. »
« C'est notre bébé. » Il embrassa sa tempe tout en lui rendant. « C'est le premier dodo qu'on loupe. » Sa lèvre inférieure sortie, penaude tandis qu'elle se sentait émotive. Il arrivait déjà à voir l'eau monter sur ses paupières. « Oh non. Oh non. » Elle ventila de ses mains ses yeux pour sécher ses larmes. « Voilà, tu vas me faire pleurer, imbécile. »
« Mais j'ai rien dit ! »
« T'as parlé de Sassy. » Elle se mit à respirer profondément pour retrouver son calme. « Et le fait que t'aies envoyé autant de message, c'est tellement mignon. Et t'as pas le droit d'être mignon et... ténébreux en même temps...non... sexy. Mari parfait. Père parfait. Et quoi encore ? » Il ricana silencieusement devant ses déblaterations. Elle attrapa sa mâchoire pour le faire taire. « Te moque pas de moi. »
« J'oserai pas, princesse. » Il glissa ses doigts le long de son bras jusqu'à trouver son poignet. Il se libéra de sa prise et en profita pour embrasser sa main s'attardant sur son annulaire. « Va t'amuser encore un peu avant que je te ramène à la maison et que je te montre à quel point je suis un mari parfait. »
« Alors regarde-moi parce que je vais danser pour toi. »

VOUS LISEZ
Golden Souls [PLK]
FanfictionTome 1 : Rusted Souls Tome 2 : Phœnix Souls Tome 3 : Golden Souls « J'viens pas avec toi. » Elle avait tant murmuré que ses mots étaient presque silencieux. Elle se racla la gorge faiblement. « Je ne viens pas avec toi. Je pars sur Paris. » « Quoi...