Golden Souls [PLK]

51

Mathieu se réveilla dans un léger sursaut, crée par le souvenir de la police matraquant sa main. Alors, il ouvrit subitement les yeux à la recherche de Lina qui malgré son éveil plus précoce, était restée dans le lit. Elle avait pris l'habitude de patienter quelques heures pour éviter de l'inquiéter. Il souffla de soulagement en la voyant bien là, à ses côtés. Il reposa sa tête contre son oreiller et referma ses paupières tout en tendant son bras vers elle. Elle caressa alors sa peau dans des arabesques tendres et amoureuses. Elle s'approcha de lui pour profiter de sa chaleur et déposer un baiser sur son épaule. Elle voulait qu'il se réveille parce qu'elle avait quelque chose à lui montrer.

« Ça va ? » Il secoua la tête négativement. « Ta main ? »

« J'ai pas bien dormi. »

« Il est neuf heure. Tu peux dormir encore un peu. » Elle passa ses doigts dans ses cheveux avant de s'arrêter contre sa nuque. Son point faible. « J'ai juste un truc qui pourrait illuminer ta matinée. »

« Qu'est-ce que c'est ? »

« Mon ventre s'est arrondi. »

Cette fois, il rouvrit les paupières et se redressa brusquement. Elle ne put se retenir de rire devant son engouement. Elle s'allongea sur le dos tandis qu'il tirait déjà la couette pour découvrir son corps. Elle frissonna mais le laissa faire, même lorsqu'il releva son maillot pour observer son ventre. Celui-ci avait une légère courbure et il y passa ses doigts. C'était peu, imperceptible pour un inconnu mais Mathieu avait suffisamment scruté et goûté sa peau pour reconnaître le moindre changement. Il remonta vers son visage pour plonger son regard dans le sien, il souriait comme il n'avait jamais souri. Elle attrapa son visage en coupe pour l'approcher et l'embrasser.

« C'est trop bien. » Il se mordit l'intérieur de la joue pour s'empêcher d'exploser, de danser sur le lit ou de crier à plein poumons. « Il se montre enfin. »

« Qu'est-ce que tu préfères ? Garçon ou fille ? »

Il se posa à ses côtés, sa main œdémateuse sur le ventre de Lina après avoir tiré sur son t-shirt. « J'en sais rien. Peu importe. » Il s'humecta les lèvres tout en regardant les siennes. « J'ai vu mon petit frère grandir alors je sais gérer un petit garçon et puis j'suis un mec alors...mais bon il paraît que les petits garçons sont grave attachés à leur mère et j'suis pas sûr d'être prêt à te partager à cent pour cent. » Elle pouffa tout en secouant la tête, c'était tellement typique de Mathieu. « et une fille.. une mini toi.. j'serai complètement dingue. Ça serait le rêve... mais ça me fout les jetons aussi parce que j'y connais rien. »

« Alors peu importe ? » Il haussa les épaules. « Moi aussi. Même si j'ai peur d'avoir une fille aussi... parce que j'ai peur qu'elle vive les mêmes horreurs que moi. »

« Ça sera différent. » Il embrassa son front dans un geste protecteur. « Tu ne seras jamais comme ta mère et on offrira tout ce dont le bébé aura besoin. On sera là, aimants et présents pour tout. Il n'aura jamais besoin de se mettre en danger, de prendre des risques ou même d'être dans l'illégalité. On fera au mieux pour le protéger tout en le laissant vivre sa meilleure vie, comme nous. » De son sourire et de ses doigts taquins, il releva une nouvelle fois le maillot de Lina. Il toucha son ventre, s'arrêtant sur sa courbure. « Tu sais, je trouve que ça te va bien. T'es magnifique. »

Comblée par ses compliments, désuets car on ne voyait à peine, elle s'approcha pour déposer un baiser sur ses lèvres. Celui-ci s'envenima beaucoup trop rapidement tout deux désireux d'exprimer leur amour passionnel et fougueux. Ils ne pensaient pas que celui-ci pouvait être plus fort mais la création d'un petit être, la fusion de leur deux âmes avaient créé un sentiment inégalable. Il se pencha au dessus d'elle pour balader sa bouche dans son cou. Il passa rapidement sa main de sa joue à sa poitrine tout en se retenant néanmoins de ne faire plus qu'un effleurement tendre. Lina y était toujours douloureuse et malgré la tentation, il respecta ne s'y attardant pas pour rejoindre sa hanche. Elle posa sa main dans sa nuque pour l'appeler à revenir à son visage. Il le fit, les sourcils froncés, confus, et la bouche entrouverte, essoufflé.

« J'suis heureuse. » C'était sincère et son menton tremblant en était la preuve. Elle était vraiment heureuse et malgré les derniers soucis, tout semblait désuet tant le positif était omniprésent. Il essuya ses joues. « Tu me rends tellement heureuse. »

« Bébé... » Il caressa son visage amoureusement. « Ne pleure pas. »

« Trop d'émotion. » Elle secoua la tête tout en cachant ses sanglots de ses mains. Il la laissa se camoufler tout en riant. « Et trop d'hormones aussi... mais je devrais pas être aussi heureuse alors que ces derniers temps ont été difficiles... particulièrement de ton côté. »

« Malgré tout, j'suis vraiment heureux aussi. » Elle écarta ses doigts pour y voir à travers. « Ma main va guérir. Les réseaux finiront par se calmer. Et pour mon daron.. Je finirai par lui dire qu'on attend un bébé. Peu importe ce qu'il décide de faire, être là ou non. Je sais seulement que je protègerai ma famille et qu'il n'aura aucun pouvoir sur nous. » Il embrassa le dos de ses mains. A ses mots, elle pensa à sa propre mère. Ils n'avaient pas discuté de s'ils devaient la contacter pour lui dire. Mathieu ne l'avait vue qu'une seule fois et ça lui avait suffi tant la brune avait été touchée par sa présence. Ils avaient dû la porter jusque chez elle et Lina avait revécu tous ses traumatismes d'enfance en quelques heures. « Tu veux bien arrêter de te cacher, miss ? » Un léger toquet le fit souffler. « C'est une blague. Pire que des gosses. Finalement, on a déjà l'habitude. » Elle pouffa et il se délia d'elle. « Rentrez. »

Leurs amis ne firent pas prier. Ils entrèrent et sautèrent directement sur le lit, chacun trouvant un petit coin pour s'allonger. C'était leur dernière journée avant de repartir sur Paris et ils leur étaient hors de question de les attendre, voulant profiter d'eux avant de quitter la Corse.
Lina en profita pour annoncer la nouvelle.

« J'suis enceinte. »

Ils se retournèrent tous vers elle, les yeux ébahis et la bouche bée. Les garçons sautèrent sur Mathieu, l'écrasant tout en criant. Inès, elle s'effondra dans les bras de la brune. « Félicitations. J'suis tellement contente pour vous. Tu sais quoi ? C'est sûrement le plus beau doigt d'honneur à ceux qui vous ont voulu du mal. »

« C'est clair. » Lisko lança son majeur vers le plafond tandis que les autres rirent à sa réaction.

La meilleure amie de la brune s'approcha de son oreille. « Cagibi ? »

« Cagibi. »

« C'est grâce à nous alors. » Inès fit un clin d'œil et Lina ne put que pouffer. Pour sûr, elle allait entendre cet argument pendant des mois pour qu'elle soit la marraine.