ㅤ📃 CHAPITRE 29

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Des quatre jeunes filles, Céleste et Becca furent les premières à être tirées du lit. Bien sûr, les deux autres furent elles aussi réveillées en sursaut, la faute à un soldat qui était brusquement rentré dans la chambre en criant les noms des deux noiraudes.

Il avait eu de la chance ; puisqu'il était encore tôt, il n'était pas tombé sur une scène qui aurait pu être gênante des deux côtés. Mais en y réfléchissant, alors qu'elle marchait derrière cet inconnu en retenant ses bâillements, la jeune femme se disait de plus en plus qu'il était du genre à royalement se moquer de tomber sur des demoiselles en sous-vêtements, tant qu'il avait une tâche à remplir.

De l'autre côté, la plus jeune semblait prévoir le meurtre du soldat. De quel droit s'était-il permis de rentrer sans toquer, en beuglant de la sorte ? Et puis, vu comment il avançait, il ne se dirigeait très certainement pas vers le réfectoire ; adieu le petit déjeuner.

Un couloir et une porte plus tard, les trois arrivèrent sur ce qui ressemblait à un terrain d'entraînement. Ils s'avancèrent un peu dans l'herbe et rejoignirent un homme en uniforme. Becca râla un instant, en maugréant à son amie que si c'était lui leur chef d'escouade, elle allait lui faire comprendre sa façon de penser avant de s'esclaffer en voyant que Zeyn se tenait à ses côtés.

« Je vois que vous vous connaissez déjà tous les trois. C'est parfait, mes informations étaient donc correctes. »

L'homme au côté du blond parlait calmement, bien plus que son collègue. Une seconde, les deux noiraudes se demandèrent si c'était bien lui leur chef d'escouade. Elles eurent confirmation lorsque celui qui les avait tirées du lit se mit légèrement derrière lui, bras croisés, et que Zeyn partit au côté de ses deux amies.

« Jeunes gens, déjà, soyez les bienvenus au Bataillon d'Exploration. Je serai votre chef d'escouade, Caius Marriet. Voici mon bras droit, Lahssen Wills. J'espère qu'il ne vous a pas réveillées trop durement, mesdemoiselles.

— Est-ce que vous considérez que hurler nos noms dans nos dortoirs est un réveil dur, monsieur ?

— Vous devez être Becca. Pour répondre à votre question, non, ce n'est pas un agissement acceptable. Et Lahssen tâchera de se montrer plus respectueux les prochaines fois.

— Seulement si les deux gamines se bougent le cul, les prochaines fois. »

Céleste vit presque aussitôt qu'entre son amie et le bras droit, ça n'allait pas être facile. Heureusement, la noiraude savait contrôler ses émotions et ne répondit pas plus à la pique, bien que son regard agacé en disait long sur ce qu'elle pensait de la situation. Cela sembla soulager Caius qui n'avait pas l'air du genre à s'énerver facilement.

C'était un grand homme, il devait bien avoisiner le mètre quatre-vingt-dix sans problème et se tenait bien droit. Il n'avait pas l'air sévère pour autant, au contraire ; un air doux et amical auréolait son visage, bien que des cernes creusées se dessinaient sous ses yeux pâles. Ses cheveux blonds cendrés, coiffés maladroitement dans une coupe asymétrique semblaient se confondre sur sa peau et lui donnait une allure soit de papi, soit d'adolescent qui aurait grandi trop vite.

Au contraire, Lahssen était du genre « trapu et hargneux ». Il avait beau faire la même taille que Zeyn, il faisait bien son double en largeur et semblait prêt à soulever deux fois son poids. Musclé et sec, il avait l'air d'avoir été sculpté dans la pierre et d'être aussi dur. Seulement, son regard brun lui donnait un air malicieux et sarcastique, incapable de se plier aux règles si ce n'est à celles de Caius. Il semblait aussi s'être levé brusquement du lit, ses cheveux sombres étant en pagaille avec de multiples épis. Mais quelque chose faisait dire à Céleste que ce point était parfaitement normal.

DANSE À TROIS TEMPS ET MOTS EFFACÉS | levi x oc - T1 & T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant