ㅤ📃 CHAPITRE 45

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Céleste avait fini par regretter d'être capable de s'entraîner durant ses règles. Même si elle n'avait aucune crampes pour une fois, elle avait tout de même dû subir la douleur des courbatures et c'était, curieusement, tout sauf agréable.

Mais elle ne se plaignait pas, continuait malgré tout à avoir un certain traitement de faveur par rapport au reste de l'escouade. Bien sûr, rien de flagrant, mais elle voyait bien que Caius et Lahssen lui demandaient régulièrement comment elle allait, si elle n'avait pas trop mal quelque part, n'avait besoin de rien ; et si ça venait d'une bonne intention, c'était trop étrange de voir le bras droit se comporter avec autant d'attention.

Le pire fut quand ses menstruations s'arrêtèrent, une semaine plus tard : tout repris son cours normal et la jeune femme retrouva un supérieur sarcastique et railleur. Visiblement, sa douceur n'était que pour ces moments-là et elle ne les avait pas assez savourés. Alors, l'après-midi venue, elle attrapa le soldat au vol, lui demanda s'il avait cinq minutes. Et s'il crut un instant qu'elle voulait encore s'entraîner, il fut surpris d'entendre qu'elle voulait lui parler.

« Pourquoi un tel comportement ?

— Oui. Après tout, c'est assez étonnant de te voir comme ça. Tu me diras, c'est parce que tu ne veux pas que Caius te reprenne.

— C'est parce que si je ne le fais pas, je sais que je me ferai tirer les oreilles par Ophélie.

— Qui est...

— Ma fiancée. »

La jeune femme s'arrêta net dans le couloir menant aux terrains d'entraînement, alors que son aîné continuait de marcher. Qu'avait-il dit ? En deux mois de fréquentation, l'information n'avait jamais été donnée ? Céleste regardait désormais son camarade avec de grands yeux, essayant de comprendre ce nouvel élément. Et quand il vit qu'elle s'était stoppée, il se tourna vers elle et lui offrit un grand sourire content, fier de sa bêtise.

« Tu ne nous l'avais pas dit.

— Vous n'avez pas demandé ! »

Le chef de l'équipe devait assurément être au courant mais n'avait rien dit parce que ce n'était pas à lui de le faire. Sauf que Lahssen se gardait visiblement bien de dire des choses du genre.

« On l'a déjà vue ?

— Tu veux la retrouver pour savoir de quelle couleur sont mes caleçons ?

— Non, je veux juste en apprendre plus sur mes coéquipiers. »

Finalement, elle s'était remise à marcher, était arrivée à la hauteur de son camarade, avait continué son chemin. Il la suivit en silence, attendant qu'elle rajoute quelque chose.

« Mais ça ne m'explique pas pourquoi tu changes autant ton comportement.

— Parce qu'un jour, je lui ai fait une réflexion lorsqu'elle avait ses menstruations. Je lui avais dit, à peu près, que ce n'était pas parce qu'elle saignait qu'elle avait le droit de ne plus rien faire. J'en ai pris pour mon grade, je peux te l'assurer. Selon elle, si je traite mes camarades d'escouade de cette manière, je ne vaux rien et que ça va détruire la cohésion du groupe. Du coup, maintenant, même si j'aimerai vous emmerder, je me tiens à carreau pour éviter les soucis quand je rentre à la maison. Enfin, j'avoue aussi que j'ai fini par comprendre ce que vous viviez quand une ancienne de l'escouade a fait un malaise à cause de ça en pleine expédition...

— C'est donc une civile... Comment peut-elle être au courant, si elle n'est pas là ?

— Parce que je ne sais pas mentir et qu'elle finit toujours par m'avoir. »

DANSE À TROIS TEMPS ET MOTS EFFACÉS | levi x oc - T1 & T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant