DANSE À TROIS TEMPS ET MOTS EFFACÉS | levi x oc - T1 & T2

ㅤ📃 CHAPITRE 71

Lorsque Céleste se réveilla réellement, après avoir bataillé contre ses milliers de micro-conscience et le néant qui l'enveloppait toujours plus, elle fut surprise de ne pas sentir en premier la douleur qui avait hurlé dans ses jambes.

Non, c'était le froid contre sa peau qu'elle sentit en premier.

Et cette sensation, elle la connaissait parfaitement pour savoir à quoi elle était due.

« Levi... »

Sa voix avait produit une sorte de son rauque, un presque croassement qui faisait presque peur à entendre. Mais elle savait qu'elle avait été entendue puisque les mains posées sur son bras se retirèrent, revinrent ensuite sur son visage pour y décaler les cheveux sur son front.

« Je suis là. »

Là, sous ses yeux encore embrumés, elle vit son visage se dessiner, son froncement de sourcils trop habituel.

« Tu es là... »

À côté, elle entendit le bruit d'un tissu qu'on plonge dans de l'eau, sentit finalement la chose se poser sur son front dégagé. La main qui y était quelques secondes plus tôt avait migré sur sa joue, l'avait capturée pour ne plus la lâcher.

« Les autres...

— Repose-toi d'abord.

— Levi...

— Becca se repose dans la chambre d'à-côté. Kris doit être avec les autres morveux. C'est tout ce que tu dois savoir pour le moment, d'accord ? »

Il parlait lentement. Avec une douceur qu'elle ne lui connaissait pas. Qui l'inquiétait presque. Mais elle voulait malgré tout se convaincre que s'il était arrivé quelque chose de grave aux deux, il le lui aurait dit directement.

Lentement, Levi glissait la compresse sur le visage de Céleste, l'emmena ensuite sur ses bras jusqu'à la limite de ses bandages. Il devait prévenir les autres, ils le savaient tous les deux. Pourtant, elle savait tout aussi bien que lui qu'il ne se lèverait qu'à sa demande, profitait alors de ce moment de solitude.

Lorsqu'il s'arrêta subitement, laissa la compresse tomber sur le matelas, elle sut que cet instant était aussi son moyen à lui de se soustraire au reste du monde. Alors, malgré ses bras engourdis et ses mains douloureuses, elle frôla son visage, finit par l'attirer à elle.

Contrairement à ce qu'elle aurait pu penser, il se laissa entraîner, glissa finalement un bras sous son dos pour l'étreindre. À moitié sur le lit, Levi se lova contre le cou de Céleste, lâcha un long soupir.

Et la noiraude ne put que le serrer le plus fort possible dans ses bras, enfonça son visage dans les cheveux du soldat. Contre elle, elle le sentait se détendre légèrement, laisser ses derrière barrières tomber une à une.

« Je suis là... »

Qu'importe qu'elle soit encore engourdie, elle voulait qu'il sache maintenant qu'il pouvait toujours se reposer sur elle.

« J'ai cru... que je t'avais encore perdue.

— Levi... »

Ils restèrent ainsi encore quelques minutes, juste le temps qu'il s'assure réellement qu'elle était bien là. Vivante. En un seul morceau. Lorsqu'il se redressa, le caporal resta malgré tout penché vers Céleste, inspecta une fois encore son visage.

Lorsqu'elle tendit son cou pour l'embrasser, il se pencha aussitôt, captura ses lèvres avec toute la douceur du monde. S'il avait pu, il se serait accroché à elle de toutes ses forces, aurait pris tout son corps entre ses mains, juste pour s'assurer qu'elle ne s'envole pas à nouveau. Mais elle n'était pas en état, tout comme lui, et il se contentait alors de ce baiser.