ㅤ📃 CHAPITRE 29

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Comme Lahssen et Céleste l'avaient prévu, ils arrivèrent à la tombée de la nuit chez eux. Heureusement, l'habitude du trajet les avait aidés à se repérer et ils arrivèrent sans dommages dans leur maison sans route et éclairage.

Ça avait du bon d'habiter en dehors du village, tout comme du mauvais. Aujourd'hui, c'était surtout le positif que la noiraude relevait. Dans le couloir à peine éclairé, elle lâcha toutes ses affaires. Qu'importe qu'elle ne range pas correctement son sac, sa veste ou ses bottes, elle voulait surtout s'étaler sur le canapé, disparaître parmi les coussins.

« Vas y, fais comme chez toi, ce n'est pas comme si j'avais fait le ménage récemment.

— Dispute moi demain matin, d'accord ? Pour le moment, je veux me poser. »

Et tandis qu'elle se traînait vers le petit salon, savourait avec bonheur la chaleur d'un feu de cheminée presque éteint, elle entendait son ami ranger ses vêtements, monter tout de suite à l'étage son sac.

« Tu as faim ? Je peux te faire un truc, si tu veux.

— Pas vraiment, non, merci. Mais mange si tu en as envie.

— C'est bon. Toutes ces heures à cheval m'ont coupé l'appétit. »

Déjà allongée, Céleste regardait du coin de l'œil Lahssen rallumer le feu, l'utiliser pour s'occuper des lampes à huile accrochées au plafond. Très vite, une lumière orangée emplit le premier étage et le crépitement du bois suivit.

« Je suis rentrée... »

Même si elle se le murmurait plus pour elle-même qu'autre chose, l'instructrice le disait aussi à son camarade. Elle était là, elle ne repartait pas.

Tournée vers le brun, elle le vit s'agenouiller à sa hauteur, passer une main dans ses cheveux pour dégager son front. Avec toute la douceur du monde, il inspecta son visage, semblait partagé entre tout mémoriser intensément et vérifier si elle n'était pas blessée.

« Comment tu te sens ? Tes côtes ?

— Tout va bien, merci. Ça ne me fait plus mal.

— Tu as pu mettre ton onguent ? Je te l'avais envoyé...

— Au début, oui. Mais ensuite tout s'est enchaîné, je n'ai pas pu.

— Alors on s'en occupera ce soir, il ne faut pas perdre les bonnes habitudes. Tu veux prendre un bain ? Je peux t'en couler un.

— Honnêtement, je t'aurai dit oui si je n'étais pas aussi épuisée... J'espère que tu me pardonneras le fait que le salisse tes draps alors que tu as fait le ménage récemment.

— Je ne sais pas, mamie, j'avais quand même mis beaucoup d'efforts pour tout laver, ça me brise le cœur que tu sois ainsi avec notre maison.

— D'accord. »

Céleste sourit et elle vit Lahssen lui répondre par la même expression.

« Je sais que c'est le cadet de tes soucis actuellement mais pour que tu ne t'en inquiètes pas, j'ai demandé à Shardiz de ne pas te faire revenir aux Brigades pendant un temps. J'ai joué la carte du bobo donc la prochaine fois que tu le vois, tord toi de douleur s'il te plaît.

— C'est noté maman. »

Tout en levant ses yeux au ciel, le brun fit mine de se relever. Si son amie n'allait pas se doucher, il n'allait pas se gêner. Pourtant, elle le retint, l'empêcha de réellement partir. Intrigué, il la regarda plusieurs secondes, attendit qu'elle parle. Mais elle ne faisait que le fixer.

« Tu sais, je ne lis toujours pas dans tes pensées. Si tu as besoin de quoi que ce soit, il faut le dire.

— Si demain, tu apprenais tout ce que j'avais fait durant ces quelques jours, et même avant, est-ce que tu voudrais toujours que je reste ici ?

DANSE À TROIS TEMPS ET MOTS EFFACÉS | levi x oc - T1 & T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant