Chapitre 8 - Laely

102 28 55
                                    

Ce matin, on commence par une présentation orchestrée par le Major dans le grand amphi.

Jojo m'a conduite jusqu'aux portes pour s'assurer que je ne me perdrais pas en route.

Et je dois dire qu'elle a bien fait, parce qu'en toute honnêteté, j'aurais bien été incapable d'y arriver seule.

Ce centre est pire qu'un labyrinthe, il faudrait que je pense à traîner un fil d'Ariane derrière moi dès que je quitte la coloc pour être sûre de retrouver mon chemin le soir venu.

J'ai déjà assez d'embrouilles comme ça depuis ce matin avec les deux hyènes pour ne pas en rajouter une couche supplémentaire en me perdant entre deux cours.

Après que Jojo m'a quittée pour rejoindre sa propre salle de cours, je décide de prendre place dans l'amphi à une place stratégique: pas trop près pour pas passer pour une lèche botte, mais pas trop loin non plus pour pouvoir bien suivre tout ce qui va nous être donné comme informations. Car là, ça y est, on ne rigole plus, le game est lancé!

Je me faufile vers le milieu du troisième rang, et je m'installe en prenant bien soin de la jouer discrète. Vu ce que les deux hyènes m'ont balancé ce matin, visiblement ma venue n'est pas attendue que par le Major Griffith.

Une chance qu'ils ne me connaissent pas de visu. Une chance qu'on ait pas un badge à porter avec notre nom dessus. Une chance que je sois passe-partout dans mon genre.

Perdue dans ma consultation de ma scroll'tab, je ne remarque pas tout de suite que quelqu'un s'assoit à mes côtés.

— Salut!

Une petite nana aux cheveux roses me fait lever la tête par sa voix haut perchée.

— Salut.

Je lui réponds en souriant. Elle ne ressemble en rien aux autres étudiants que j'ai pu croiser jusqu'à présent, celle-ci!

— Je suis May Ling, enchantée.

Elle me tend sa main ornée de bagues et de bracelets qui tintent avec ses mouvements.

— Enchantée aussi, je suis Laely.

— Je peux m'asseoir à côté de toi?

— Bien sûr.

Elle prend place en installant une sorte de grand sac coloré près d'elle. " baroque", me dis-je.

— C'est impressionnant, hein?

Elle tourne son visage de poupée de porcelaine vers le haut des gradins qui se remplissent, avec un sourire radieux sur les lèvres. "Au moins une qui est heureuse d'être là, ça fait plaisir", je pense en mon for intérieur.

— Oui on est nombreux... Le major a parlé de deux-centss nouveaux je crois.

— Oui, enfin cent-quatre-vingt-dix-neuf maintenant qu'un p'tit mec est parti après le discours d'hier.

Je hoche la tête avec une moue triste à l'évocation de ce gars qui a déguerpi la queue entre les jambes .

— Il avait l'air malade le pauvre...

Cette candeur dans sa voix, me fait sourire.

— Ça fait mal au cœur de voir les gens partir. Surtout quand on s'est donné du mal pour y arriver.

Je me penche vers elle sur le ton de la confidence j'ajoute:

— Il semblerait qu'il n'avait pas tant bossé que ça pour intégrer le programme.

Elle me dévisage l'air un peu circonspecte.

— Tu crois que c'était un des passe-droit dont on entend parler parfois?

Fly me to the Moon - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant