Chapitre 14 - Kane

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Je suis comme un con avec ce bouton jaune dans la main, et Cam me dévisage.
— Ouvrez les casques!
Je fais signe aux autres capitaines de s'occuper de leur newbie, il faut ouvrir ces casques pour qu'ils respirent!

Ling va se noyer si je trouve pas très vite une solution.
Je me retourne vers la relique fumante, j'essaye de repositionner le bouton pour actionner la vidange des scaphandres, mais la vieille pompe ne veut rien savoir, elle suffoque, elle crachote... elle va rendre l'âme !

Je jette un coup d'œil aux concurrents de mon jeu, et je vois que le niveau de l'eau est arrivé pour chacun à la hauteur des bras, et pour certains aux épaules.
— Kane!
Armstrong à côté de moi commence à paniquer, et dans la foule je sens que la fête tourne au vinaigre.
— Ouvre mon casque !
Je lis l'effroi dans les yeux de la brunette que j'ai sélectionné, alors que l'eau arrive à son cou.
Est-ce que je dois choisir d'aller couper l'alimentation ou d'ouvrir le casque d'Armstrong ?

Est-ce que je dois faire une action pour les sauver tous, ou me concentrer que sur elle?
Je n'ai pas le temps de tergiverser. Les autres capitaines tentent de sauver leur collègue, moi je suis responsable de cette catastrophe, je dois agir pour tenter de les sauver tous. Il faut que je retire les tuyaux de la pompe.

Je tire sur le tuyaux qui amène l'eau depuis le marais, il faut que je le déconnecte de la machine. Il faut que l'eau arrête d'inonder ces foutus scaphandres.
— Arrachez les tuyaux reliés aux scaphandres !
dans la foule, certains viennent spontanément aider, d'autres crient et courent dans tous les sens en brassant du vent....

Quand j'arrive enfin à arracher ce fichu tuyau, je reviens vers Laely.
J'ai un rythme cardiaque affolé, il faut que je reste concentré !
Elle a le visage noyé sous l'eau vaseuse! Je prie pour qu'elle retienne sa respiration .

Son visage reste impassible, les yeux clos.
— Putain...
Je jure entre mes dents, arrachant le tuyau dans son dos.
Immédiatement, l'eau boueuse se déverse au sol, et le niveau redescend.

Je reviens vers le casque que je tente d'ouvrir, les mains tremblantes. Je surveille son visage qui reste figé. Nom de dieu, pourvu qu'elle soit pas dans les vapes!
Quand enfin j'arrive à faire sauter ce fichu casque:
— Laely... c'est bon respire... merde!
Mais sa tête ne tombe pas en arrière ou en avant, ce qui serait le signe qu'elle est inconsciente.
— Ouvre les yeux bordel!
Je la détaille avec attention: Ses cheveux sont plaqués sur son crâne, couverts de vase, ses joues sont verdies et des bouts algues sont accrochés dans ses cheveux. Il me semble voir ses narines frémir, mais je n'en suis pas sûr.
Je tends la main pour ôter la couche de boue qui bouche son nez.
— Je t'ai dit de ne pas me toucher, Aldrin! t'as déjà oublié ?
Ah! Elle n'est pas dans les pommes, c'est déjà ça.

Son ton est glacial, sa voix me fout la chair de poule tellement elle transpire de colère. Sa mâchoire se crispe, je la vois relever le menton et finir par ouvrir les yeux . Le regard fixe, droit devant.
— Sors moi de là, siffle-t-elle entre ses dents
— Bordel Lyly....
Et voilà la furie qui débarque

La Pesquette se jette sur sa copine et me défonce le pied au passage.
— C'est bon elle va bien, tenté-je de la rassurer
— Oh toi ta gueule! La ramène pas, t'as déjà assez fait ce soir avec tes conneries!
— Calme toi...
— Que je me calme? Mais Ducon tu te rends pas compte de ce que tu as fait là, hurle la furie.
Puis elle se retourne vers son amie
— Ça va ma Lyly ? Tu arrives à respirer ?
— L'apnée semble être une autre des qualités requises pour intégrer ce programme!
Elle me lance un regard... Il n'y a pas de mots assez forts pour décrire le froid glacial de ses pupilles.
— Y'a pas mort d'homme ça va...

Je me retourne pour constater l'ampleur des dégâts. Les dix concurrents sont désormais à l'air libre pour respirer, les combis continuent de se vider, le sol est jonché de détritus végétaux du marais. Il y a des petits poissons qui frétillent aussi, quelques crevettes et.. il me semble voir une anguille. Chaque équipe est réunie autour de son champion, chacun essaye d'ouvrir les scaphandres, mais il y a une équipe qu'il faut que je vérifie.

— Cam, comment elle va?
Je rejoins Camilla près de Ling. Barbie n'a plus les cheveux rose. Ils sont vert dégueulasse avec plein de petits trucs poisseux collés dedans.
— Elle va bien... on a ouvert son casque à temps.
— Bien joué Aldrin... c'était l'idée du siècle! Réplique barbie cheveux verts.
— Oh ça va....
— Non ça va pas ! j'ai été mordue j'en suis sûre....
— Où ?
— Au mollet !
— Ok sortez la de là !

Deux filles ouvrent les fermetures de la combi, puis deux gars de l'équipe iota viennent saisir la p'tite nana pour la sortir par le haut.
Cam se penche sur sa jambe pour vérifier la blessure.
— Emmène la à l'infirmerie, je dis à Cam
— Et toi, vas sortir ta princesse de son piège....
Je reviens vers les deux cinglées après m'être assuré que les autres groupes vont bien.
La Pesquette essaye d'ouvrir en vain la fermeture éclair de la partie haute du scaphandre d'Armstrong.

— Ah te voilà toi... c'est pas trop tôt! ouvre ça ! me jette la cinglée au visage
— Laisse-moi faire....
— C'est bien parce que j'ai pas d'autre choix! Crois-moi, dorénavant je ne te laisserai plus rien faire mon pote!

Je fais coulisser le zip et une quantité pas possible d'eau dégueulasse me dégouline sur les pompes.
— C'est immonde ce truc, couine la Pesquette
au sol gisent des larves d'insectes, des petits escargots et une grenouille.
— Ah je savais bien que j'étais pas seule ! rajoute la princesse.
Comme à l'aller, je l'attrape par la taille pour le trajet retour.
Je la prends dans mes bras et la soulève avec force. J'ai pas envie de m'éterniser à me faire engueuler par ces deux harpies. Mon geste est un peu brusque, et elle se cogne la tête contre la mienne.
— aïe, fais gaffe!

Mais c'est plus le contact de son corps entre mes bras qui m'assomme en fait.

Car... Gros malin, je n'avais pas pensé à un détail ! Un détail d'importance: trempée, Armstrong a désormais ses vêtements collés à la peau. Son corps entier est comme découvert. Même s'il y a une pellicule de tissu, la moindre forme de son anatomie est parfaitement visible ... et ....mon regard ne peut s'empêcher de parcourir sa silhouette.
son cou fin, ses épaules délicates, son buste gracile... et sa poitrine....

Elle se retourne pour enlacer son amie.
— heu ma poulette... tu vas d'abord prendre une douche avant que je te fasse un câlin!

Moi j'ai les yeux rivés sur son cul! Son magnifique petit cul. Bombé, ferme, appétissant! Elle a un corps splendide! Comment je ne l'avais pas remarqué avant?
— Quant à toi, monsieur le grand manitou, t'as du boulot pour ranger tout ton bordel là...
La Pesquette fait un geste large pour désigner la décharge ambiante. C'est pire qu'après un ouragan ici, elle n'a pas tort !

Je les vois s'éloigner dans le noir, regagnant leur logement. Armstrong serre ses bras autour de son torse, je la vois gratter la boue sur ses bras, essorer ses cheveux... Et moi, mon regard reste ancré sur ses fesses.

Et quel cul! Bordel...


Fly me to the Moon - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant