Fly me to the Moon - Tome 1

Chapitre 47 - Kane

J'ai eu envie de retourner voir Gloria avec Lyly, car cette femme nous a quand même permis d'arriver premiers pour l'épreuve des Moon Games dans les Everglades, et j'avais envie de la remercier pour son aide. Et je sais que Lyly aussi.

Elle m'avait dit que la vieille dame avait été une rencontre aussi imprévue que salvatrice. Alors j'ai attendu le premier jour des vacances pour louer un pick-up à Miami, et nous sommes retournés dans les marais à la rencontre de notre sauveuse.

Toujours aussi souriante et agréable, Gloria nous a accueillis à bras ouverts et elle a apprécié de voir qu'on avait enfin sauté le pas, Lyly et moi.

Bien sûr on l'a remerciée pour les hydroglisseurs, mais on lui a surtout exprimé notre gratitude pour nous avoir poussés à prendre conscience du peu de temps que l'on a.

C'est vrai que je suis censé partir l'été prochain pour la station lunaire... enfin ça, c'est si j'arrive à redresser la barre niveau management.

Ça me fait trop chier que l'équipe m'ait descendu en flammes dans mon évaluation. Heureusement que Lyly était là pour redorer mon blason, encore que...

Bref, cette histoire de coaching me gonfle par avance. La fameuse Samantha Freeman que le Major m'a présentée avant les congés semble tout à fait professionnelle, mais malgré tout, j'ai une réticence que je ne saurais expliquer. C'est jamais simple d'avouer qu'on a besoin d'aide, encore moins quand on s'appelle Kane Aldrin!

— hey... à quoi tu penses? tu as l'air absent...
On vient une fois de plus de s'envoyer en l'air avec ma partenaire de folie, et je pensais qu'elle s'était endormie entre mes bras. Mais il faut croire qu'elle n'a pas sommeil...
— Oh rien, je ne pense à rien..
— menteur!

Elle dépose un petit baiser sur mon front et sort de mon lit pour rejoindre la cuisine. Dans le plus simple appareil, elle traverse mon appartement et je la suis du regard en me disant que j'ai une chance inouïe d'avoir une telle petite copine. Elle est sublime, sexy, drôle, diablement intelligente et elle au moins elle a des qualités managériales indéniables! Tout le monde adore Laely Armstrong!

Je la vois revenir avec une bouteille d'eau qu'elle boit directement au goulot, et quand elle fait ça...mon dieu quelle bombasse!
— Je sais bien que tu es tracassé Kane.
Elle revient se lover dans mes bras après avoir essuyé son menton du revers de la main.
— C'était moins bien cette fois, c'est ça? Je demande.
Je la sens glousser dans le creux de mon cou.
— t'es bête...je sais pas combien de fois on a fait l'amour ensemble depuis le début, mais ça n'a jamais été "moins bien" comme tu dis.
Mon égo prend une envolée.
— Tu sais que j'adore ce qu'on fait ensemble.
— moi aussi ma puce, j'adore ce qu'on fait ensemble ... On a une alchimie assez cool.

Elle se redresse d'un coup et plonge son regard de jade dans le mien d'un air sévère:
— juste "assez cool"?
Je ne peux m'empêcher de rire et de la serrer dans mes bras. Je la fais rouler sur le lit et la couvre de mon corps pour une étreinte enveloppante. Et j'en profite pour glisser à son oreille:
— tu as raison ma belle, c'est bien plus que ça... c'est exceptionnel ...tu es exceptionnelle...

Je sais que ma Poison Lyly a du mal avec l'idée qu'on soit ensemble et qu'elle est persuadée que c'est une mauvaise chose. En un sens c'est vrai que notre situation n'est pas banale, et qu'en tant que membre de l'équipe enseignante, le fait de sortir avec une de mes élèves nous place tous les deux dans une situation inconfortable.

A chaque fois que je lui fais des compliments, que je lui laisse entendre que je le sens bien avec elle, qu'elle est quelqu'un de hors du commun pour moi... et bien à chaque fois, elle se crispe un peu.

Sauf que c'est la vérité. Elle est mon exception. Elle m'envoute comme aucune autre avant elle, je ne peux pas taire ce que je ressens.

Et à cet instant, alors que je plonge de nouveau dans l'océan d'émeraude de ses yeux, elle confirme une fois de plus ce comportement de repli.
— hey ma puce...
Je passe le bout des doigts lentement sur sa joue si douce:
— Moi je sais ce qui te tracasse toi. Je sais que tu n'as pas envie qu'on se mette à parler de sentiments et à envisager l'avenir...
— On le connait l'avenir Kane !