Fly me to the Moon - Tome 1

Chapitre 27 - Laely

— Oh putaaaaain!

Mais c'est pas possible! je vais finir par me demander si je le fais exprès!

— Y'a vraiment un truc qui déconne chez moi c'est pas possible !
Ça fait un quart d'heure que je tourne en rond dans les couloirs du centre à la recherche de la bibliothèque.

OUI, j'ai un GPS sur ma scroll'tab,

OUI je pourrais me faire guider facilement.

Mais NON, je veux le faire toute seule. Et comme je suis têtue, je résiste !

Après que je me suis perdue dans le bosquet en cherchant les oranges lors des Moon Games, je me suis promis de bosser mon sens de l'orientation. Sauf que, force est de constater que c'est un échec cuisant!
— Nom de Dieu, mais c'est pas humain d'être aussi nulle !

J'avais décidé de passer les deux heures de libres entre le cours de mécanique des fluides de la professeure Riviera, et le TD de Kane (que je redoute légèrement si je suis tout à fait honnête avec moi-même) à me documenter sur la flore locale des Everglades.

J'ai tendance à aimer le contact du papier, et j'avais décidé de me plonger dans les encyclopédies qui sont conservées ici. Sauf que "ici"... ben j'arrive pas à y accéder! Ça fait trois fois que je passe devant cette vitrine de médailles!

— Mais je m'en fous des trophées à la con!

Agacée, j'entame l'ascension d'un escalier qui, quand je me penche par-dessus la rampe, semble desservir deux étages de plus.

— Bon, ok, je vais être méthodique, et je vais commencer par le haut.
pleine de bonnes intentions, je monte jusqu'en haut de ces fichues marches.

— Au moins j'aurais fait du step aujourd'hui!

Mais une fois arrivée en haut, je me rends compte que c'est un cul de sac. Il n'y a qu'une porte sur le palier.
Et quand je pousse la porte, surprise, je me retrouve dehors!

— Bordel de merdeuh !

La toiture terrasse est couverte de panneaux solaires et, je ne sais pas pourquoi j'ai à ce moment là envie d'aller tout au bord du toit pour voir la hauteur du bâtiment. L'appel du vide, j'en sais rien, mais quoi qu'il en soit je me retrouve à errer parmi les installations, quand soudain mon œil est attiré par un objet de couleur rouge un peu plus loin.

Je découvre au détour d'un panneau, un transat et une chaise longue en tissu bariolé, une malle en métal ...et un cendrier rempli de mégots.

— mais dis donc, il semblerait que certains aient trouvé une jolie cachette ici!

Je sens que j'ai pas tant perdu mon après midi finalement. En y regardant de plus près, je me rends compte que ce ne sont pas des clopes habituelles qui ont été fumées ici.

— et ben! on se fait plaisir on dirait!
L'odeur reconnaissable du cannabis embaume le cendrier où, comme une idiote, j'ai eu la merveilleuse idée de plonger le nez. Cet endroit secret doit être le repère d'étudiants un peu rebelles, ils sont sans doute deux habitués vu le mobilier.

Le lieu est calme, ombragé, à l'air libre, tranquille, et les petits rigolos doivent bien en profiter tant que ce n'est pas connu de la Direction. Car je ne suis pas sûre que ce soit très réglo tout ça!

Je continue mon inspection, en mode agent du FBI, et ça me fait rire de savoir que dans les rangs si bien ordonnés de la SpaSa, il y a des électrons libres qui vivent une vie de "jeune normal", malgré le contexte.

Quand j'ouvre la malle, je découvre des sachets d'inflorescences et de feuilles, un bang, une guitare couverte de stickers, des coussins, du spray anti moustique, une boîte de capotes, des carnets et des stylos bille, et des quantités de paquets de biscuits et de bouteilles d'eau.